Achat de Motorola : quel est le but de Google ?
12,5 milliards de dollars en cash : Google paye le prix fort pour acquérir Motorola.
Le marché et les analystes accueillent ce rapprochement avec des commentaires très variés, souvent marqués par des interrogations. Un commentateur titre même, un brin provoquant : « une acquisition brillante… ou complètement stupide ». Résumons quelques points importants expliquant les motivations de Google :
- Les brevets : en rachetant Motorola, Google se paye 17 000 brevets approuvés, et 7 500 en cours d’approbation, ce qui ramène d’un seul coup la société au rang des sociétés Hi Tech possédant le plus de brevets. Comme le notent de plus en plus d’analystes, le détail des brevets compte désormais beaucoup moins que la puissance de feu juridique, face à Microsoft, Apple et Oracle, qui avaient précédemment remporté les brevets de Nortel au nez et à la barbe de Google. Avec ces 17 000 brevets dans la besace, Google est sans doute en mesure de neutraliser la menace juridique qui pèse sur Android. Google semble ainsi vouloir dire à ses détracteurs : «vous voulez nuire à Android sur le terrain juridique ? très bien, j’ai désormais les moyens de contre-attaquer ». Cette approche de dissuasion (on se croirait revenu à l’époque de la guerre froide et de la menace de destruction mutuelle) peut certainement permettre de déplacer le débat concurrentiel de terrain juridique sur le terrain de l’innovation.
- Renforcer le contrôle sur l’écosystème Android : avec 19000 employés, Motorola va presque doubler les effectifs de Google. Certes, Larry Page a indiqué que la société resterait une entité spécifique, mais reste la question de son rôle dans la stratégie de Google. Un argument récurrent est que Google souhaite exercer un plus fort contrôle sur l’écosystème Android. Et c’est là que résident les risques… A vouloir se donner les moyens de manier la carotte et le bâton pour stimuler ses partenaires, Google prend le risque d’en voir certain préférer d’autres pâturages…
La SEC américaine coupera peut-être l’herbe sous le pied de tout le monde : si le rachat est invalidé, Google se trouverait en piètre situation, notamment sur le plan juridique…. Et devrait payer 2,5 milliards de dollars dans le cadre de la « collapse clause ».
Le monde est fou fou fou.
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