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Pourquoi le Web 3 n’est pas (à mon avis) prêt de voir le jour…

Nous entendons de plus en plus parler du Web 3 qui serait soit-disant l’évolution majeure du Web tel qu’on le connait aujourd’hui avec, selon ses partisans, une plus large autonomie des utilisateurs grâce à un système décentralisé. Autre objectif poursuivi : une dépendance bien moindre, voire nulle, aux GAFAMS… tout un programme. Alors une réalité et pour quand ? Ou buzz marketing ? Bon vous l’avez compris, ce n’est pas à mon avis pour demain, mais développons un peu…

Résumé des épisodes précédents

Commençons par le début avec ce nom de Web 3. Quelques années après le début d’internet sont arrivés les sites Web et le fameux protocole ” HTML », c’était le Web 1.0. A cette époque le web ne présentait qu’un contenu purement informatif et globalement très statique. Les communications étaient simples elles allaient de notre poste via notre navigateur vers un seul serveur Web qui fournissait les informations souhaitées provenant toutes du site en question. Mais cela c’était au siècle dernier, le temps des dinosaures en informatique 🙂

Peu après, les différents sites ont commencé à agréger des informations provenants d’autres sites, puis sont apparus les médias sociaux. On a alors parlé de Web “participatif”, le contenu est devenu de moins en moins statique et les relations entre sites se sont multipliées pour offrir des services composites tels qu’on les connait aujourd’hui sur Internet, c’est le Web 2.0. 

Puis le concept de Web 3 est arrivé…

En 2014 le terme de Web 3 apparait sur le net, un anglais du nom de Gavin Wood, connu pour avoir créer une blockchain de crypo monnaie : l’Etherum. Son idée : developper une évolution du Web s’appuyant sur la Blockchain et permettant ainsi de s’affranchir de sites web centraux pour échanger et concevoir de nouveaux services. Avec dans la ligne de mire non seulement les GAFAMS, qui trustent nos différentes actions sur internet en étant des points de passage obligés, mais aussi des services plus techniques comme les DNS par exemple. Interessant en effet sur le papier d’utiliser ici la Blockchain ! Les plateformes comme Facebook ou Google sont aujourd’hui incontournables pour utiliser la quasi totalité des services sur le Web et on imagine assez bien leurs plans pour le rester demain dans les Metavers ! Tout ceci à coup de milliards de $.

Ainsi donc le Web 3 utiliserait pour cela la Blockchain, ce registre décentralisé qui contiendrait alors tous les échanges entres utilisateurs ou utilisateurs et sites marchands sans organisation centrale, sans intermédiaire et de façon sécurisée, comme le sont les cryptomonnaies aujourd’hui via un système cryptographique de validation par les utilisateurs à chaque transaction. Bien sûr, cela permettrait également de sécuriser les échanges inter-serveurs. La gestion des identités et des profils utilisateurs serait elle aussi basée sur ces technologies, donc plus besoin de réaliser une connexion via un compte Facebook ou Google par exemple : on parle ici d’identités distribuées et autonomes qui resteraient donc à la main de l’utilisateur.

Si je suis très critique sur le Web 3 en général, je le suis beaucoup moins vis à vis des identités autonomes et distribuées, qui elles ont, selon moi, un bel avenir et peut-être à moyen terme. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de tout cela lors du Briefing Calipia de juin 2021, où encore sur le blog.

Pourquoi y croire ? Et bien c’est simple : l’engagement de Microsoft dans cette technologie (Microsoft reste l’acteur majeur des identités dans le domaine des entreprises avec l’Active Directory) mais aussi sa volonté de ne pas laisser le champs libre à Facebook et Google avec leurs systèmes de « tiers de confiance » dans la gestion des identités (les fonctions « se connecter avec Facebook » ou « se connecter avec Google » qui fleurissent et constituent de superbes aspirateurs à données personnelles… )

Alors le Web 3 c’est pour quand ?

C’est la question… Question à laquelle j’aurais tendance à réponse : pas pour tout de suite et ceci pour trois raisons principales :

  1. Aucune application de taille importante au delà de la démonstration technologique n’a vue encore le jour avec cette technologie. Or depuis 2014, on s’attendrait tout de même à voir beaucoup plus d’expérimentations.
  2. Les GAFAMs ne se précipitent pas dans cette technologie et au vu des objectifs du Web 3 on comprend aisément pourquoi. Donc une chose est sure ils ne seront pas promoteurs, hors aujourd’hui serait-il possible de mettre en place une évolution (révolution) sans eux ? (et sans les BATX aussi au passage) ?
  3. On peut aussi estimer que sur le prétexte de redonner du pouvoir aux utilisateurs, il ne ferait que de déplacer leur dépendance en passant d’acteurs techniques comme effectivement les GAFAMs aujourd’hui à des acteurs financiers comme le célèbre fond américain de capital risque Andreessen Horowitz, aujourd’hui largement à la manœuvre sur la promotion (et le financement) du Web 3…

Enfin on peut même ajouter une raison supplémentaire : les régulateurs ont aussi fait part aussi de leurs inquiétudes concernant certains aspects du projet, en particulier la finance décentralisée et la transparence des échanges qui permettrait de favoriser les activités illégales. Les États Unis qui disposent actuellement très majoritairement des DNS racines ne sont sans doute pas à mon avis prêt non plus à lâcher le pouvoir qu’ils ont…

Google en difficulté face à la modernité de Teams et Slack ?

Il y a quelques années, la suite de Google (Docs, puis Apps, maintenant Workspace) représentait la modernité absolue face à un Microsoft et sa suite bureautique Office, jugée archaïque et complètement dépassée techniquement. Le positionnement de Google était de proposer aux clients de les accompagner dans leur transformation digitale en proposant une véritable rupture. Impossible selon eux d’éviter cette rupture pour réussir cette transformation. Cette rupture, vous l’avez deviné s’appuyait sur la suite bureautique 100 % en ligne de Google, mais aussi et surtout l’intégration des fonctions de communication via Gmail…

Gmail est devenu incontournable certes mais très majoritairement dans le grand public.

Et puis, des outils comme Slack puis Teams sont arrivés. Ironie de l’histoire c’est un peu ces outils que Google avait imaginé avec « Google Wave » en proposant le fameux Chat persistant. Mais difficile de faire migrer la base installée Gmail. Le poids de l’existant, tant reproché à Microsoft, est tel un boomerang venu frapper les stratèges de Google

Aujourd’hui devant la montée en puissance de Teams mais aussi dans une moindre mesure de Slack, précurseur dans le domaine ne l’oublions pas, Google est victime de l’image d’un ringard dans ce domaine… Mais comment faire évoluer la galaxie Gmail pour la rendre plus moderne ?

Première étape : renommer ses produits (cela coute pas cher). Ainsi Google a annoncé qu’il rebaptisait les « Rooms » de Chat en « spaces », mise à jour désormais disponible pour tous les clients de Workspace. Sanaz Ahari, le Directeur Principal de la suite chez Google rappelant au passage les fonctions clés de ces « espaces » :

« Avec Spaces, les équipes peuvent partager des idées, collaborer sur des documents et gérer des tâches à partir d’un seul endroit. Les membres de l’équipe peuvent facilement contribuer au moment qui leur convient le mieux, en voyant un historique complet des conversations, du contexte et du contenu en cours de route. »

En plus de ceci, Google rationalise l’interface utilisateur de Gmail, permettant aux utilisateurs d’accéder facilement à leur boîte de réception, aux chats, aux réunions et aux espaces à partir d’un seul endroit. La société prévoit également d’ajouter un nouveau mode « compagnon » à Google Meet en novembre. En outre, Google Meet ajoutera une fonction de sous-titres traduits en direct pour tous les utilisateurs de Workspace dans le courant de l’année.

Soyons honnêtes, n’en déplaise à Google, Teams apporte bien plus de rupture dans les modes de communication que le passage d’Outlook à Gmail… Une modernité peut en cacher une autre 🙂

Amazon et le business du COVID-19

Les sociétés technologiques ont indéniablement profité indirectement de la pandémie dans le cadre de l’accélération de la transformation digitale des entreprises. L’accélération avec la mise en oeuvre généralisée télétravail a été un formidable accélérateur pour promouvoir les technologies digitales. Il suffit pour s’en convaincre de voir leurs évolutions de chiffre d’affaire et le cours de leurs actions.

Illustration.
Image Wikipedia

Mais pour la sénatrice Elizabeth Warren (bien connue pour ses prises de positions anti-GAFA) va plus loin. Elle reproche à l’entreprise d’avoir développé un business spécifique sur le COVID allant des masques, aux tests, en passant et c’est là où c’est plus délicat, à la promotion de fausses informations. Elle demande dans une lettre de six pages adressée au PDG d’Amazon, Andy Jassy, des explications sur les algorithmes de recherche et de « meilleures ventes » du site web du géant de la vente en ligne qui diffusent des informations erronées sur les vaccins et le traitement du COVID-19…

« Au cours de la semaine du 22 août 2021, mon personnel a effectué des recherches sur Amazon.com sur des termes liés à la pandémie tels que  » COVID-19 « ,  » COVID « ,  » vaccin « ,  » vaccin COVID 19  » et  » pandémie « . Les premiers résultats comprenaient systématiquement des livres très bien classés et étiquetés favorablement, basés sur des mensonges concernant les vaccins et les remèdes COVID-19. « 

Effectivement, chacun peut aller faire un tour sur le site Amazon.com (US) pour faire les mêmes recherches et découvrir ces éléments. Amazon mettant en avant la « liberté politique ». La sénatrice pense que le terme de « politique » est ici inapproprié mais qu’il s’agit tout simplement de faire plus de business. Quelle surprise ! Elle avait déjà dénoncée les ventes de masques FFP2 (KN95) :

« C’est la deuxième fois en six mois que j’identifie des pratiques d’Amazon qui induisent en erreur les consommateurs sur la prévention ou le traitement du COVID-19 : plus tôt cette année, j’ai écrit au sujet des préoccupations selon lesquelles la société fournit aux consommateurs des informations fausses et trompeuses sur les masques KN95 autorisés par la FDA »

En juillet, Amazon avait même lancé son propre kit de test à domicile.

Image Amazon

Ce kit de 39,95 $, aurait été utilisé aussi en interne pour ses 750 000 employés. Là aussi rien de très étonnant je pense, la mission d’Amazon est très claire dans ce domaine alors pourquoi ceci ne s’appliquerait pas au COVID ? :

« Il y a deux façons d’étendre son business : faire l’inventaire de ce sur quoi vous êtes bons et déployer vos compétences. Ou déterminer ce dont vos consommateurs ont besoin et y travailler en amont, même si cela requiert de nouvelles compétences. On doit choisir la seconde option ».  

Jeff Bezos

Mme Warren a vivement critiqué Joseph Mercola et Ronnie Cummins, et leur livre intitulé « The Truth About COVID-19 : Exposing the Great Reset, Lockdowns, Vaccine Passports, and the New Normal« .

Copie d’écran Amazon.com

« Non seulement ce livre était le premier résultat lors d’une recherche sur ‘COVID-19’ ou ‘vaccin’ dans les catégories ‘Tous les départements’ et ‘Livres’, mais il était étiqueté comme ‘Meilleure vente’ par Amazon et ‘Meilleure vente’ dans la catégorie ‘Liberté politique' ».

Elle a posé à Jassy quatre questions auxquelles elle aimerait obtenir une réponse avant le 22 septembre :

  • Quelles sont les politiques actuelles d’Amazon concernant le référencement, la promotion et la vente de livres et d’autres produits contenant des fausses informations COVID-19 sur sa plateforme ?
  • Quelles sont les mesures spécifiques prises par Amazon pour lutter contre la diffusion de fausses informations COVID-19 via les résultats de recherche ou d’autres utilisations de sa plateforme ?
  • Pourquoi les algorithmes de recherche d’Amazon mettent-ils en évidence les livres contenant des informations erronées sur COVID-19 ?
  • Pourquoi les livres contenant des informations erronées sur COVID-19 reçoivent-ils le label  » Best Seller  » d’Amazon ? Quels sont les critères utilisés par Amazon pour attribuer ces étiquettes et quelles sont les mesures prises par Amazon pour mettre en avant les produits contenant l’étiquette ?

On attend la réponse mais se sera sans doute la faute aux algorithmes 🙂 petite phrase qui a remplacé « C’est la faute à l’informatique »...

Amusant de voir que ces mêmes algorithmes ne donnent (et heureusement) pas les mêmes résultats sur le site FR…

Jeff Bezos : « Amazon est favorable à une hausse du taux d’imposition des sociétés » (si, si…)

Image dans Infobox.
Photo Wikipedia

Il y en a qu’en même qui ne manque pas d’humour… Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, en fait sans doute parti. Il vient de déclarer qu’Amazon soutient l’appel de l’administration Biden en faveur d’une augmentation du taux d’imposition des sociétés afin de contribuer au financement des infrastructures nationales en ruine…

« Nous reconnaissons que cet investissement nécessitera des concessions de la part de toutes les parties, tant sur les détails de ce qui est inclus que sur la manière dont il sera payé (nous sommes favorables à une augmentation du taux d’imposition des sociétés)« , a-t-il écrit sur le site de la société

Amusant tout de même lorsque l’on connait l’énergie dépensée dans l’optimisation fiscale par la même société (et les autres géants technologiques). A moins que cela ne soit simplement une grande preuve d’humour, ce n’est pas à exclure à mon avis.

La nouvelle intervient une semaine après que le président Joe Biden a mentionné deux fois le nom de l’entreprise dans un discours vantant un plan de renouvellement des infrastructures américaines de 100 milliards de dollars, il précisant que les entreprises américaines telles qu’Amazon « utilisent diverses échappatoires pour ne pas payer un seul centime d’impôt fédéral sur le revenu« . Le président Biden précisant :

« Un pompier, un enseignant qui paie 22% – Amazon et 90 autres grandes entreprises qui ne paient aucun impôt fédéral ? Je dois mettre fin à cela ».

Amazon reste également sous la surveillance du public et du gouvernement sur plusieurs fronts, notamment l’évasion fiscale des entreprises, les questions antitrust et les conditions de travail de ses employés les moins bien payés…

Des félicitations « technologiques » pour Biden

File:Joe Biden (48554137807).jpg
Image Wikipedia

Après une longue attente qui a permis au monde entier de connaitre les particularités (souvent d’un autre âge) du système électoral américain. Joe Biden a été élu, tout au moins d’après les médias américains, car pas de ministère de l’intérieur là bas pour déclarer les résultats, il faudra donc attendre encore un mois pour que les grands électeurs votent. Une durée assez longue qui correspond à l’époque au temps nécessaire (au maximum) pour que tous les délégués arrivent dans la capitale fédérale. Aujourd’hui, à la vitesse des réseaux informatique, c’est vraiment d’un autre âge, que diront on s’il s’agissait d’un autre pays, disons, moins développé ?

Heureusement pour lui, le président élu, n’a pas attendu, les messages des pigeons voyageurs pour être félicité ! C’est un autre type d’oiseau, petit et bleu cette fois, qui était à l’oeuvre. Fini les communiqués de presse, les messages « officiels » via les ambassades. Twitter a pris le relais. Il restera cela de la présidence Trump.

Mais les officiels des sociétés technologiques ont aussi félicité Biden. à l’image de Microsoft qui par la voix de son président, Brad Smith, a rédigé un billet de blog pour féliciter ceci, ainsi que pour expliquer comment le gouvernement américain peut travailler avec les entreprises technologiques pour combler le fossé entre les gens. Ce qui pourrait en d’autres termes se dire « saisir les opportunités »…

M. Smith a identifié certains domaines clés dans lesquels la technologie peut être encore mieux utilisée :

  1. « Rendre le haut débit abordable pour tous, en particulier à la lumière de la pandémie actuelle, afin que les gens puissent utiliser les services numériques depuis leur domicile« . Contrairement aux idées reçues, nous payons beaucoup moins cher en France nos abonnements internet qu’aux États Unis. Ils ont de plus majoritairement des forfaits en Go y compris pour les lignes fixes donc et pas en illimité comme chez nous.
  2. « S’efforcer de mettre à la disposition de tous les compétences numériques telles que l‘intelligence artificielle et l’analyse de données afin que les gens puissent les utiliser pour améliorer leurs professions respectives« .
  3. « Protéger la démocratie contre les cyberattaques avec des partenariats solides établis entre les secteurs privé et public, les innovations technologiques étant partagées entre les deux« .
  4. « Créer davantage d’opportunités commerciales afin d’accroître la productivité et d’améliorer l’économie« 

Pas difficile de voir les opportunités commerciales à saisir pour Microsoft dans de telles propositions. Plus l’infrastructure est présente et en haut débit, plus la crédibilité des offres Cloud de l’éditeur s’en trouve renforcée. Sans surprise on retrouve aussi dans ces propos l’Intelligence Artificielle et les système de protections, deux domaines (liés) où Microsoft à des solutions…

Alors oui, cela peut forcément paraitre comme des déclarations opportunistes, mais les GAFAM n’ont jamais caché pencher pour les démocrates. Même si la perspective d’une Elisabeth Warren à la place de Biden les auraient fait frémir. Ils sont rassurés avec le coupe Biden-Harris, la vice présidente était notoirement proche de ces géants.

Amusant de voir dans les jours qui viennent ceux qui ne manquerons sans doute pas de retourner leurs vestes, comme Larry Alison, le patron d’Oracle et premier soutien de Trump… Il était au côté de Trump, pour la création du comité technologique, avec la patronne d’IBM et Elon Musk (même si ce dernier a claqué la porte lorsque Trump à quitter les accords de Paris sur le climat).

USA – 3 novembre 2020 : incertitudes et desinformartions

A 6 jours de l’élection présidentielle aux USA, la tension monte quant aux résultats et aux risques d’agitation qui pourraient s’emparer du pays à partir de cette date.

Une équipe de l’Université de Washington (Seattle) vient de publier un article intitulé « Uncertainty and Misinformation: What to Expect on Election Night and Days After« . En s’appuyant sur une analyse des informations sur Facebook, Twitter et d’autres sites de news sur le web, l’équipe de UW a mis une mécanique de long terme pour perturber le bon déroulement de l’annonce des résultats.

Le soir de l’élection (et dans les jours incertains qui suivront), les vainqueurs prématurés seront déclarés, la privation du droit de vote sera mise en évidence et des « preuves » seront rassemblées pour étayer les fausses déclarations de fraude électorale. Lorsqu’elles prendront des mesures pour lutter contre la désinformation liée aux élections, les sociétés de médias sociaux seront accusées de censure.

University of Washington, Center for an Informed Public (CIP), Uncertainty and Misinformation: What to Expect on Election Night and Days After – 26/10/2020

Ce constat est le résultat des efforts incessants de Trump et de ses sbires pour expliquer qu’il ne pourra perdre que parce que les élections auront été truquées, soutenus en cela pour tous les groupes complotistes, QAnon et autres, qui tiennent ouvertement les mêmes propos, avec le même objectif : semer la peur, dissuader/empêcher d’aller voter et in fine, favoriser la réélection de Trump. A ce propos, j’invite tous ceux qui auraient loupé la diffusion du documentaire « La fabrique du mensonge – les fake news au pouvoir », diffusé dimanche 25 octobre sur France 5, d’aller voir le replay disponible jusqu’au 24 novembre.

Le rapport du CIP propose quelques recommandations, à l’attention du grand public et des journalistes pour documenter en temps réel le déroulement des élections le jour J, et ne pas « tomber » dans le panneau de la peur. Ainsi pour les journalistes, le CIP recommande de présenter des photos, commentaires qui mettent en avant des éléments contextualisés. Par exemple, si une photo présente des protestataires armés, « les journalistes doivent absolument couvrir les cas où les manifestants intimident les électeurs ou menacent de recourir à la violence. Toutefois, il sera important d’aider les téléspectateurs à comprendre l’ampleur et l’emplacement de ces manifestations problématiques« . Quant aux électeurs, le CIP leur recommande de partager les expériences positives de vote, pour ne pas laisser la place aux seuls propos négatifs ou fake news.

Pour tous celles et ceux qui suivent comme nous avec effarement la déliquescence de la démocratie aux US, l’angoisse n’est pas terminée 😦

Incroyable : les Etats Unis ne veulent pas d’un accord sur la taxe GAFA !

C’est fou… Les américains ne voudraient pas parvenir à un accord sur la taxe GAFA… C’est le constat que vient de faire le ministre de l’économie, Bruno Le Maire (déclaration à Reuters).

Le blocage des discussions sur la taxation des entreprises du numérique est dû, selon le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, aux États-Unis. Selon le ministre français, Washington ne veut pas d’un accord à l’OCDE.

Quelle surprise en effet !

« Le constat, il est très clair, a indiqué Bruno Le Maire, les États-Unis ne veulent pas de taxation digitale à l’OCDE. Donc ils multiplient les obstacles qui nous empêchent de parvenir à un accord alors même que le travail technique est fait.« 

« Si le blocage à l’OCDE par les États-Unis devait être confirmé d’ici la fin de l’année, nous comptons sur l’Union européenne pour déposer une proposition formelle de taxation des activités digitale au premier trimestre 2021.« 

Plus d’un an de « négociations » pour en venir à un tel constat, c’est effectivement étonnant, on aurait pu s’en douter un peu avant non ? Mais bon c’est clair que l’Optimisation Fiscale des GAFA dure depuis tant d’année que l’on est plus à un an près… Dans la même déclaration le ministre rappelait que le manque à gagner pour l’Europe serait 100 milliards de recette fiscales, une paille…

#CES2020 – Bollie LA nouveauté de Samsung – billet d’humeur

Premier keynote officiel hier celui de Samsung, présenté par HS Kim, le President et CEO de la Consumer Electronics Division chez Samsung Electronics, un habitué des keynote du CES. Introduit en grande pompe par Gary Shapiro (President et CEO de CTA, grand manitou du CES), comme un visionnaire de la techno, HS Kim a consacré une partie non négligeable de son intervention à un nouveau robot compagnon : Bollie. Celui ci est une forme de boule (jaune hier) un peu plus grosse qu’une boule de pétanque, qui roule, dotée de caméra, micro et haut parleur, et qui reconnait les interlocuteurs (humains et animaux de la maison) et les suit (littéralement, est HS Kim l’a montré, en parcourant la scéne avec Bollie, et même en piquant un petit sprint). Pas d’indication de prix ni d’ailleurs de délais de commercialisation. Bref si vous êtes comme moi (et tous ceux qui nous accompagnaient lors de ce keynote), ce fut une session creuse, très creuse, vide diraient certains :(. Nous avons vu quelques produits, mais aucun vraiment innovant, pas de téléphone, pas d’ordinateur ni TV. Structuré en 3 temps : Me, Home et City, le keynote a donné lieu à des déclarations de principes, des valeurs, mais rien pour matérialiser ceci. Pire encore, pas de prise en compte du contexte sociétal actuel (qu’il s’agisse de la crise climatique ou de l’exclusion numérique), mais un monde idéal ou tout le monde vit dans de superbes appartements+maisons, dispose(et a besoin) de tous les équipements derniers cris, voire même d’une solution d’exosquelette (GEMS) doté d’un coach virtuel pour faire un sport. Le monde présenté par Samsung hier doit concerné 10% de la population mondiale et ne soucie pas du reste.

Des nouvelles d’USAFacts… un bel exemple de BI au service des faits (et seulement des faits)

usafactsVous vous souvenez du site créé par Steve Ballmer (l’ancien CEO de Microsoft), USAFacts ? Patrick en parlait en avril 2017 lors de sa création. Ce site avait pour objectif de reprendre tous les chiffres publics des USA pour en faire des analyses non partisanes. Et ainsi discuter sur des faits précis, non contestables. On voyait cette initiative comme une des réponses à l’arrivée de Trump au pouvoir et de ses fameuses « vérités alternatives »…

0L’initiative s’était dotée il y a un an d’une nouvelle présidente Poppy MacDonald avec pour objectif principal d’élargir l’audience du site. Ce n’est pas une débutante en la matière :  elle a été présidente de l’excellent Politico USA, une entreprise de médias basée en Virginie qui se concentre sur la politique et la politique américaine. Elle était aussi une des dirigeante de la société d’analyse et de sondage Gallup…

L’initiative n’a jusqu’à présent pas eu le succès escompté. Pour faire simple, les gens préfèrent sans doute la petite histoire (même travestie) plutôt que les faits réels, au grand désespoir de Steve Ballmer (opposant notoire à l’actuel locataire de la Maison Blanche).

Poppy essaie donc actuellement (avec les outils Microsoft de BI) d’élargir l’audience d’USAFacts en mettant en avant des données ayant un lien plus direct avec la vie des gens et en rendant l’information accessible et facile à visualiser. Son équipe recueille des données auprès de plus de 70 agences et entités gouvernementales, et son rôle consiste en partie à promouvoir la transparence des données. Comme l’organisation est impartiale, Ms. McDonald a déclaré qu’elle s’en tenait aux données sur les événements passés plutôt qu’à des prévisions potentiellement biaisées des résultats futurs. On s’attend à ce que les utilisateurs tirent leurs propres conclusions sur ces questions. Le site pourrait attirer davantage l’attention en prenant position sur les données et en jouant les tabloïds avec des manchettes provocatrices, « mais cela nuirait à notre impartialité, même si cela augmentait le nombre d’utilisateurs« .

A quand la mise en place d’un site équivalent en France et en Europe ? Nous avons la chance d’avoir des technologies qui rendent accessibles l’information à tous. N’est-ce pas aussi la promesse originelle d’Internet ?

Alors pourquoi se contenter de « la vérité » apportée par les seuls réseaux sociaux où se mêlent intox, publicités déguisées et théories du complot…   et se plaindre ensuite que nous ne sommes pas suffisamment informée ? C’est vrai c’est plus compliqué, il faut en plus connecter ses neurones 🙂

[Humeur] Huawei n’est-il pas un allié objectif de Donald Trump ?

C’est sans doute ce que l’on pourrait se dire suite à la présentation de leur nouvelle tablette : la MatePad Pro qui a indéniablement le look de l’iPad Pro.

matepad pro

Après le Matebook qui ressemblait au Macbook, le constructeur chinois continue sans vergogne à copier le constructeur américain Apple. Et finalement cela apporte de l’eau au moulin de Donald Trump dans son combat contre le pillage de propriété intellectuelle de la Chine. Difficile même pour ses opposants les plus farouches de le contredire là dessus.

La prochaine campagne américaine risque bien de se jouer aussi sur le terrain technologique. Trump mettra en avant sa protection des entreprises technologiques américaines (même si tous les leaders de ces entreprises se sont largement opposés à ce président) alors qu’en face Elisabeth Warren proposera de démanteler les GAFA. Même si cette dernière est sans doute une des rares politiques à avoir bien compris les enjeux et les dangers des GAFA, son positionnement risque d’être assez mal compris de l’électorat américains face au discours simpliste du locataire actuel de la Maison Blanche…

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