Pourquoi Google est-il encore en retard dans la course à l’IA et qu’il n’est pas le seul ?

L’intelligence artificielle est devenue l’épicentre de la compétition technologique, et pourtant, certains géants du secteur semblent avoir perdu leur avance. C’est le cas de Google, autrefois pionnier de l’IA, qui peine aujourd’hui à rivaliser avec ses concurrents comme OpenAI et xAI d’Elon Musk. Et il n’est pas le seul, Apple et Microsoft (si ce dernier n’avait pas son partenariat avec OpenAI) le sont aussi… Comment expliquer ce retard ? Quelles sont les implications pour l’avenir de l’IA ?

Un simple test suffit à mettre en évidence les lacunes de Google Gemini par rapport à ses rivaux. Lorsqu’on demande aux principaux chatbots de lister les actualités tech du jour, ChatGPT , Perplexity et xAI (Grok) fournissent des réponses précises et détaillées, ChatGPT allant même jusqu’à proposer des liens vers les sources. En revanche, Gemini se contente d’une liste générique et vague, sans véritable valeur ajoutée.

Même constat lorsqu’on leur demande d’extraire des données financières de rapports de la Securities and Exchange Commission (SEC). ChatGPT fournit immédiatement les chiffres, Grok met un peu plus de temps mais donne un résultat similaire, tandis que Gemini répond qu’il est « difficile » d’obtenir ces informations sans analyser chaque document individuellement – ce qui est précisément l’objectif de la requête ! Et je ne parle pas ici de la partie gratuite de Gemini…

Comment Google a-t-il perdu son avance en IA ?

Il fut un temps où Google était le fer de lance de l’intelligence artificielle. Nous avions pu le constater lors de nombreuses et toujours enrichissante visites à Mountain View. L’entreprise a largement contribué à l’essor du deep learning avec des avancées majeures comme TensorFlow et les Transformers (modèles à la base de ChatGPT et Grok). Alors, pourquoi semble-t-elle à la traîne aujourd’hui ? Voici selon nous quelques explications

1. Une gestion interne chaotique

Google a récemment réorganisé son département IA, signe que l’entreprise tente de rattraper son retard. Mais ces restructurations fréquentes traduisent un manque de vision stratégique, tandis que ses rivaux avancent plus vite avec des équipes plus agiles. Mais n’est-ce pas le propre de toute grosse structure, après tout on ne gagne pas une régate avec un paquebot…

2. Une approche trop prudente

Contrairement à OpenAI et xAI, qui prennent des risques pour innover, Google semble paralysé par sa propre stature et la peur des controverses. L’entreprise est plus soucieuse de son image que de la vitesse d’exécution, ce qui freine considérablement le développement de ses IA génératives. Mais aussi bien sur de son business entre trop largement centré (c’est le moins que l’on puisse dire) sur l’exploitation directe ou indirecte des données personnelles et donc de la publicité… Le modèle de gratuité de l’IA est encore à trouver. Le géant de la recherche peine à vouloir scier la branche sur lequel il est assit…

3. Une bureaucratie pesante

En grandissant, Google a accumulé des couches de gestion qui ralentissent les prises de décision. Là où OpenAI et xAI peuvent expérimenter rapidement, Google doit naviguer dans une hiérarchie complexe, retardant ainsi la mise sur le marché de ses innovations. Là encore c’est le propre sans doute de toute grande structure ce qui explique aussi à mon avis le retard d’un Apple ou d’un Microsoft également…

Et donc Google n’est pas seul à souffrir

Si Google semble être en difficulté, il n’est pas le seul acteur technologique à rencontrer des obstacles dans la course à l’IA.

  • Apple semble encore plus en retard. La firme à la pomme a récemment annoncé le report de ses fonctionnalités IA les plus prometteuses (Siri V2) , signe qu’elle peine à suivre le rythme.
  • Microsoft, malgré ses investissements massifs dans OpenAI, doit encore affiner sa stratégie et faire face à des défis d’intégration et démontrer qu’elle est aussi capable de faire en interne avec ses propres modèle, qui progressent néanmoins, nous y reviendrons lors d’un prochain article
  • Mais aussi les géants chinois de la tech, comme Tencent et Baidu, ont été pris de court par DeepSeek, une startup qui a fait une percée majeure avec son modèle R1. À tel point que ces entreprises commencent à promouvoir leurs produits en vantant leur compatibilité avec DeepSeek… Une situation inimaginable il y a encore quelques mois !

Nous reviendrons sur tout ceci et les conséquences de cette situation lors du prochain Briefing Calipia 🙂 N’hésitez pas à vous y inscrire le plus tôt possible !

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