Paul Maritz et True : un réseau social qui s’engage à ne pas monétiser les données de ses utilisateurs.

Certains anciens de Microsoft et VMware se souviennent sans doute de Paul Maritz. Il a travaillé chez Microsoft de 1986 à 2000, où il a occupé le poste de vice-président exécutif de la stratégie plates-formes et développeurs de la société, mais aussi en tant que responsable des produits tels que Windows 95 et Internet Explorer. Il était considéré comme un potentiel successeur de Bill Gates avec Steve Ballmer, avant de quitter la société pour diriger VMware avec la montée en puissance de Steve Ballmer.
C’est aujourd’hui l’un des principaux investisseurs de True (à ne pas confondre avec l’application True Social de Donald Trump !), une application sociale qui s’engage à ne pas vendre ou monétiser les données de ses utilisateurs. il s’intéresse aussi depuis longtemps à l’intersection entre la technologie et les données personnelles, comme en témoigne la fondation en 2003 de Pi Corp, une société basée à Seattle qui fabriquait des logiciels de gestion des informations personnelles. Cette expérience a contribué à le convaincre que l’industrie technologique peut créer un meilleur réseau social, un réseau qui ne fait pas commerce des informations personnelles de ses utilisateurs – et maintenant il soutient un effort pour le prouver.
Il déclarait dans une récente interview à Geekwire (Webzine de la région de Seattle) :
« Le problème fondamental des réseaux sociaux est que, si le modèle économique est basé sur la publicité ciblée et la diffusion d’informations, il est nécessaire de trouver des moyens toujours plus ingénieux d’extraire des informations sur vous et de les vendre sur un marché public« .
Ainsi True, repose une application sociale pour ce qu’elle appelle des « discussions de groupe privées », sans publicité ciblée ou autres tactiques qui nécessitent de commercialiser les informations personnelles de ses utilisateurs. Mais alors quel est le modèle de développement de la société ?

Actuellement, l’entreprise, compte 15 personnes, les applications sur iPhone et Android sont arrivées en aout 2022 et connait un succès crossant en surfant sur les préoccupations de confidentialités qui deviennent de plus en plus de vrai sujets aux USA avec les scandale à répétition chez Facebook et les problèmes lié à Tik Tok par exemple. La société a levé plus de 18 millions de dollars à ce jour auprès de Maritz et d’autres investisseurs, ce qui est suffisant pour lui donner une longue marge de manœuvre à son échelle actuelle.
La société prévoit de gagner de l’argent grâce à un modèle d’abonnement qui permettra aux créateurs de gérer des vitrines virtuelles pour vendre des produits sur la plate-forme. Le système utilisera un processus d’examen par des humains semblable aux approbations habituelles des sites marchants. Toute publicité future serait basée sur des mots-clés sélectionnés par les créateurs et les utilisateurs dans des fils de discussion publics, et non sur l’activité ou les profils d’utilisateurs…
A suivre donc, mais si la promesse est interessante, conquérir des utilisateurs sera sans doute difficile, tant les habitudes perdurent. On le voit avec WhatsApp qui malgré les failles et révélations sur les fuites de données régulières ne perd pas tant d’utilisateurs…
Aujourd’hui à la retraite, Paul Maritz vie à Mercer Island, dans la région de Seattle. Il investit dans une poignée d’entreprises, reste en contact avec certains de ses anciens collègues et conseillerait de temps en temps le PDG actuel de Microsoft, Satya Nadella.