Facebook : 2 pas en avant, 1 pas en arrière

Fidèle à une approche qui, il faut le reconnaitre, lui a plutôt bien réussi (et à Facebook), Mark Zuckerberg vient de reculer sur la question épineuse du transfert de données personnelles des utilisateurs WhatsApp vers Facebook. Selon « Zuck » il vaut mieux tenter quelque chose sans demander l’autorisation préalable, même (ou surtout ?) en sachant que ceci va soulever des fortes oppositions, quitte à revenir en arrière si et seulement si la levée de boucliers est trop vive. Et tenter de se racheter derrière un flot d’excuses….
Dernier exemple en date de cette stratégie du fait accompli, la volonté de forcer les utilisateurs WhatsApp a étendre le partage de leurs données vers Facebook. Devant initialement entrer en vigueur le 8 février 2021, cette modification des termes et conditions d’utilisation de WhatsApp a fait l’objet de notifications auprès des utilisateurs depuis plusieurs semaines. Tout utilisateur refusant cette mise à jour se voyait menacer de suspension ou suppression de son compte WhatsApp. Si l’Europe (merci au RGPD) restait en marge de cette modification, les réactions n’en ont pas moins été vives par ici… WhatsApp s’est donc fendu d’une communication sur son fil Twitter pour indiquer que la mesure contestée était mise en pause jusqu’en mai prochain. Un post a également été posté sur le blog de WhatsApp, qui explique que de nombreuses »informations erronées ont circulé, ce qui a créé de l’inquiétude. Nous souhaitons aider chacun a comprendre nos principes et nos faits ». Bref, ce qui est en question pour WhatsApp/Facebook ce n’est pas leur volonté d’aspirer encore plus de données personnelles, éventuellement par la contrainte, mais bien que nous autres pauvres utilisateurs n’avons pas compris les intentions (louables) de l’entreprise. En tout cas, la manoeuvre de Facebook pour passer en force a échoué, temporairement, et le mauvais buzz créé ne vas aider Facebook pour cette entame de nouvelle année, dont l’actualité risque de résonner fort avec l’ouverture du prochain procès intenté par le DOJ et 48 d’états à l’encontre de l’entreprise de Menlo Park alléguant qu’elle « maintient illégalement son monopole sur les réseaux sociaux personnels par un comportement anticoncurrentiel qui dure depuis des années ». Pas sûr que sur ce coup, les excuses de Zuck suffiront ….