Claude prend le contrôle d’Excel : Anthropic s’attaque à la finance intelligente

Anthropic muscle son assistant intelligent Claude pour le monde de la finance. Avec une série d’outils dédiés aux analystes, banquiers et directeurs financiers, l’entreprise s’attaque à un domaine où la précision, la conformité et la vitesse d’analyse sont des impératifs absolus. L’objectif ? Faire de Claude un véritable “collaborateur numérique” capable de dialoguer avec Excel, d’ingérer des données de marché en temps réel, et de manier la modélisation financière avec plus d’agilité qu’un junior sorti d’école de commerce.

Un add-in Excel qui fait bien plus que des tableaux croisés

Le premier jalon de cette stratégie est un module d’intégration pour Microsoft Excel. Concrètement, Claude peut désormais lire, expliquer et modifier des classeurs complexes, tout en rendant ses actions entièrement transparentes pour l’utilisateur. Il peut aussi déboguer des formules, commenter la structure d’un modèle, actualiser des jeux de données, voire générer un modèle de valorisation complet à partir d’un canevas vierge.

En s’interfaçant déjà avec les autres outils Microsoft 365 (SharePoint, OneDrive, Teams, Outlook), Claude s’inscrit dans un écosystème que les entreprises connaissent bien. Là où l’IA promet une véritable valeur ajoutée, c’est dans la maintenance et l’évolution des modèles financiers : tâches souvent fastidieuses, où le risque d’erreur humaine est inversement proportionnel à l’heure de la journée.

Des connecteurs de données de marché à haute valeur ajoutée

Anthropic ne s’est pas contenté de relier Claude à Excel. L’entreprise a intégré une batterie de connecteurs pour donner accès à des flux d’informations financiers en temps réel.

Claude peut ainsi puiser dans :

  • les transcriptions d’appels de résultats et événements investisseurs (Aiera),
  • les analyses d’experts et études sectorielles (Third Bridge),
  • les données de capital-investissement (Chronograph),
  • les recherches internes sécurisées (Egnyte),
  • les données de marché multi-actifs issues du London Stock Exchange Group (LSEG),
  • les notations et rapports Moody’s,
  • ainsi que les flux d’actualités temps réel de MT Newswires.

Cette intégration donne à Claude une capacité d’analyse instantanée sur des données fraîches et fiables — là où de nombreux outils d’IA restent souvent figés sur des corpus statiques. En clair : fini le modèle DCF basé sur des chiffres d’il y a trois trimestres.

Les “Agent Skills” : l’automatisation des métiers financiers

Dernière innovation d’Anthropic, les Agent Skills : six compétences préconfigurées dédiées à la finance. Ces workflows sont à la fois standards et personnalisables, avec des usages très concrets :

  • Analyse de comparables et mise à jour automatique des multiples de valorisation.
  • Modélisation DCF avec projection de cash flows et analyses de sensibilité.
  • Traitement de data rooms pour convertir des documents non structurés en fichiers Excel exploitables.
  • Rédaction de teasers et fiches société pour des présentations investisseurs.
  • Synthèse des publications de résultats et commentaires de management.
  • Rédaction de rapports d’initiation de couverture intégrant analyse sectorielle et valorisation.

Ces fonctions visent à automatiser la part répétitive du métier d’analyste, tout en fiabilisant les livrables et en réduisant les délais de production.

Une IA qui comprend enfin la finance ?

Avec cette offensive, Anthropic cherche à placer Claude sur un terrain jusque-là dominé par des solutions verticales (Bloomberg GPT, Kensho, ou Symphony AI). Mais la différence réside dans l’approche : plutôt qu’un moteur fermé, Claude se présente comme un assistant configurable, capable de travailler dans les outils familiers des analystes, tout en respectant les contraintes de sécurité et de traçabilité propres à la finance.

La version “Financial Services” est disponible en préversion pour les utilisateurs de Claude Max, Enterprise et Teams. Une façon pour Anthropic de tester la robustesse du modèle sur des cas d’usage exigeants avant une généralisation plus large.

Reste à voir si les DAF et les banquiers adopteront cet assistant comme un nouvel associé ou s’ils continueront à faire confiance à leur tableur — et à leur instinct.

Nous y reviendrons bien évidemment lors du prochain Briefing Calipia

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