Copilot+ PC : la revanche du silicium local sur le cloud…

Depuis un an, Microsoft vante les mérites de ses Copilot+ PCs, une nouvelle génération de machines supposées rendre Windows… intelligent. Derrière cette promesse marketing se cache une mutation matérielle bien réelle : l’intégration systématique de puces NPU (Neural Processing Unit), conçues pour exécuter localement des charges de travail d’intelligence artificielle à une vitesse et une efficacité énergétique inédites.

Sans surprise, Microsoft s’inspire d’Apple et ses processeurs M qui équipent les Mac depuis fin 2020, dotés de NPU.

Ces NPUs affichent une puissance brute de 40 TOPS (trillions d’opérations par seconde), soit de quoi faire tourner des modèles d’IA légers directement sur le poste utilisateur, sans passer par le cloud. L’objectif est clair : libérer le PC du tout-en-ligne et rapprocher la puissance cognitive du silicium du quotidien de l’utilisateur.

Techniquement, une NPU n’a rien à voir avec un CPU ou un GPU traditionnel. Alors que ces derniers se contentent de traiter des instructions génériques ou massivement parallèles, la NPU, elle, est optimisée pour les calculs matriciels spécifiques à l’apprentissage profond. Résultat : un gain de performance considérable pour une consommation énergétique réduite.

C’est précisément cette efficacité qui permet à Microsoft de proposer des expériences dites « sophistiquées » – comme la très commentée fonctionnalité Recall, capable de retrouver n’importe quel contenu vu sur l’écran – sur des machines accessibles à quelques centaines d’euros. Une prouesse autrefois réservée à des configurations haut de gamme.

Objectif : le mariage du local et du cloud

Cependant, Microsoft ne se fait pas d’illusion : ces NPUs ne sont pas destinées à remplacer les gigantesques modèles d’IA hébergés dans Azure. L’approche est hybride. Les tâches légères – comme la reconnaissance d’image, le résumé de texte ou la transcription vocale – sont exécutées localement.Les tâches lourdes – génération d’images, agents conversationnels complexes, raisonnement multimodal – restent déportées dans le cloud.

Cette complémentarité ouvre la voie à un Windows plus réactif et contextuel, où les interactions ne passent plus systématiquement par des clics ou des menus, mais par des « agents intelligents » capables de comprendre les intentions de l’utilisateur.

L’histoire commence avec la Surface Hub 2 Smart Camera, un périphérique capable d’analyser la scène et d’ajuster l’image en temps réel grâce à une première génération de NPU embarquée.De cette expérimentation, Microsoft tire une leçon : l’IA locale n’est pas un gadget, mais un levier d’efficacité tangible. S’en suivent des collaborations étroites avec AMD, Qualcomm et Intel, qui développent à leur tour leurs propres architectures NPU pour PC, toutes compatibles avec Windows 11 et les services Copilot+.

Agents : le nouveau paradigme de Windows

Cette idée d’« agent » n’est pas qu’un effet de langage : Windows 11 intègre déjà un agent dans ses Paramètres, capable de configurer automatiquement des options selon le contexte.Mais l’ambition va plus loin : Microsoft envisage un système d’exploitation où les tâches s’enchaînent par intention plutôt que par action, un Windows sans clics, presque conversationnel.

Avec Copilot+ PC, Microsoft ne redéfinit pas seulement la configuration minimale d’un ordinateur, mais l’interface homme-machine elle-même. La NPU devient l’équivalent moderne du GPU des années 2000 : une brique technique indispensable à la nouvelle ère du computing, celle où le poste de travail pense (un peu) par lui-même.

Devinez quoi ? Nous en reparlerons lors du prochain Briefing Calipia, avec des sessions dédiées à ce sujet.

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