Windows 365 Boot : la continuité d’activité dans Azure, version premium

Depuis 2023, Microsoft tente de réconcilier deux mondes : celui du poste de travail classique et celui du Cloud PC. Avec Windows 365 Boot, l’idée est simple sur le papier : transformer n’importe quel terminal en simple point d’accès vers un environnement Windows complet, hébergé dans Azure. Autrement dit, l’utilisateur allume sa machine, et plutôt que de démarrer une session locale, il se connecte directement à son Cloud PC. La promesse : fluidité, homogénéité et une gestion centralisée des environnements.

Deux ans après sa disponibilité générale, Redmond continue d’enrichir son offre. Et les nouveautés récemment annoncées montrent bien que Windows 365 Boot n’est pas encore un produit figé… mais qu’il reste aussi loin d’être un produit « clé en main ».

Le Connection Center : un guichet unique… enfin presque

Jusqu’à présent, basculer entre plusieurs Cloud PC relevait d’un petit parcours du combattant. Microsoft introduit désormais un Connection Center qui centralise la gestion des environnements virtuels : choix du poste à démarrer, configuration de session et même quelques outils de diagnostic.

En cas d’erreur de connexion, l’utilisateur n’est plus simplement abandonné devant un message sibyllin : il est redirigé vers ce même hub pour tenter de récupérer la session. Une avancée appréciable, même si l’expérience utilisateur reste encore bien éloignée de la transparence vantée.

Une logique de connexion plus robuste

La firme insiste aussi sur l’amélioration du « connection logic ». Traduction : moins de délais et moins d’échecs lors de l’établissement de session. Pour les DSI, cela signifie potentiellement moins d’appels au support, mais la réalité dépendra beaucoup de la qualité de la connectivité réseau. En clair : le problème n’est pas tant la logique de Microsoft que la bande passante réelle entre vos utilisateurs et Azure.

Disaster Recovery inter-régions : séduisant mais coûteux

La nouveauté la plus stratégique reste sans doute la Cross Region Disaster Recovery. En cas de panne sur un datacenter Azure, l’utilisateur peut basculer vers un Cloud PC hébergé dans une autre région. Sur le papier, c’est un gage de résilience et de continuité d’activité.

Mais attention : cette option exige une configuration manuelle ainsi qu’une licence dédiée. Autrement dit, on est plus proche d’un service premium que d’une fonctionnalité native incluse dans l’abonnement Windows 365. À méditer pour les organisations ayant de fortes exigences de PRA (plan de reprise d’activité).

Un peu plus de personnalisation… mais sous conditions

Enfin, Microsoft offre la possibilité d’ajuster certains paramètres d’affichage via l’application Paramètres, directement sur un poste démarré en Windows 365 Boot. C’est anecdotique mais bienvenu, tant l’expérience Cloud PC peut sembler rigide.

Il ne faut toutefois pas oublier que Windows 365 Boot reste réservé aux environnements professionnels sous Windows 11 Pro/Enterprise, avec une licence Windows 365 active et une gestion via Microsoft Intune. Bref, on est loin d’une solution plug-and-play pour PME.

Faut-il y voir un tournant ?

Ces évolutions confirment que Microsoft cherche à rendre son service plus robuste et mieux adapté aux scénarios réels d’entreprise. Mais elles soulignent aussi la complexité persistante : licences additionnelles, dépendance à Intune, configuration manuelle des PRA…

Pour les DSI, Windows 365 Boot reste une solution intéressante pour uniformiser et sécuriser les postes de travail dans un contexte hybride, mais il faudra évaluer soigneusement l’équilibre entre simplicité promise et réalité opérationnelle.

En somme, Windows 365 Boot progresse, mais le chemin vers une expérience réellement « frictionless » est encore long.

Nous en reparlerons dans une session dédié aux accès distants lors du prochain Briefing Calipia.

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