Nouveau Outlook : La promesse d’une révolution numérique… en mode dégradé

Cela fait maintenant près de trois ans que Microsoft expérimente sa vision “moderne” de la messagerie avec le nouveau client Outlook pour Windows. Promu à grands renforts de communication, parfois même imposé par défaut lors des déploiements Microsoft 365, ce remplaçant de l’Outlook classique peine à convaincre les professionnels.
Et pour cause : si l’interface promet une unification des expériences Outlook web et desktop, les fonctionnalités, elles, arrivent au compte-gouttes. En somme, Microsoft semble confondre MVP (Minimum Viable Product) et version finale, au risque de sérieusement irriter administrateurs système et DSI.
Un déploiement par défaut… sans les fonctionnalités de base
Dès 2023, l’éditeur de Redmond a commencé à intégrer le nouveau Outlook comme client par défaut dans les nouvelles installations de Microsoft 365. Une stratégie agressive, dans un contexte où l’application est encore largement considérée comme incomplète par une majorité d’experts IT. Le support natif des fichiers PST ? Absent jusqu’à récemment. Le mode hors-ligne ? Progressivement implémenté depuis l’an dernier. Même la simple possibilité de lancer l’application sans connexion Internet a été ajoutée tardivement, en 2024. Pour un logiciel de messagerie professionnelle, l’ironie est difficile à ignorer.
Classic et Nouveau Outlook enfin côte à côte
Face à la grogne croissante, Microsoft a finalement réintroduit la possibilité d’utiliser simultanément Outlook classique et Outlook nouvelle génération. Une décision saluée, tant la nouvelle version manquait de maturité. Pourtant, ce choix soulève une question fondamentale : pourquoi imposer une solution incomplète alors que l’ancienne reste, de loin, plus robuste et fonctionnelle ?
et on nous annonce aujourd’hui une révolution : un calendrier offline…
Dernière annonce en date : l’arrivée du support hors-ligne du calendrier, est prévue pour juin 2025. Il sera enfin possible de créer, modifier et supprimer des événements sans connexion. Un minimum pour un outil qui se veut le cœur organisationnel de l’environnement Microsoft 365.
Cette fonctionnalité rejoint d’autres capacités désormais disponibles en mode hors-ligne : synchronisation des emails, ouverture des pièces jointes, etc. Autrement dit, l’application rattrape peu à peu des fonctions… déjà disponibles depuis 20 ans dans l’ancien Outlook.
L’expérience utilisateur, une priorité secondaire ?
L’une des critiques récurrentes portées par les administrateurs concerne l’interface et les performances générales du nouveau client. Bien qu’esthétiquement épurée, la nouvelle application repose sur une architecture web (WebView2) plus gourmande, parfois lente, et qui souffre de limitations par rapport aux clients natifs. La logique semble être : “cloud-first, user-second”.
Ce choix d’architecture permet certes une évolutivité centralisée, mais complexifie la gestion en entreprise : les politiques de sécurité, de cache local, ou de confidentialité doivent être repensées pour un client web déguisé en client lourd.
Microsoft écoute-t-il (enfin) ses utilisateurs professionnels ?
Soyons honnêtes : Microsoft semble avoir pris conscience de la situation. Le rythme des mises à jour s’est accéléré, les retours utilisateurs commencent à être intégrés, et certaines fonctionnalités-clés sont (re)introduites. La roadmap officielle confirme cette tendance avec une liste d’ajouts prévus courant 2025.
Mais la lenteur de cette transition reste incompréhensible pour beaucoup. Le risque est de voir les entreprises adopter une posture d’attente, voire de rejet.
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