Microsoft veut une IA qui pense comme un humain…

Microsoft poursuit sa quête d’innovation en intelligence artificielle en s’alliant à la startup suisse FinalSpark. L’objectif ? Créer des modèles d’IA plus performants en s’inspirant directement du fonctionnement du cerveau humain.
Cette collaboration marque une nouvelle étape dans le développement de ce que l’on nomme parfois l’IA neuromorphique, une approche qui selon ses promoteurs pourrait révolutionner l’efficacité et la consommation énergétique des modèles d’apprentissage actuels.
L’IA actuelle repose principalement sur des modèles basés sur des réseaux de neurones artificiels, fonctionnant grâce à des algorithmes de deep learning. Cependant, ces technologies sont extrêmement énergivores et encore loin de rivaliser avec l’efficacité du cerveau humain. L’approche de FinalSpark est différente : plutôt que d’augmenter la puissance de calcul des processeurs, l’idée est de s’inspirer du fonctionnement biologique du cerveau, qui est bien plus économe et flexible. Ceci dit, dit comme cela on imagine bien que ce n’est pas une idée originale, et que bons nombres de personnes ont tenté cette approche…
Le cerveau est un chef-d’œuvre d’optimisation énergétique. Il consomme environ 20 watts pour traiter des millions d’informations en parallèle, alors qu’un modèle d’IA avancé nécessite des milliers de watts et des centres de données massifs pour fonctionner.
Sur le papier, l’IA neuromorphique vise à répliquer cette efficacité en reproduisant des caractéristiques biologiques clés :
- Des neurones artificiels qui fonctionnent comme les neurones biologiques, capables d’apprendre et de s’adapter en continu.
- Une meilleure gestion de l’énergie, réduisant drastiquement la consommation électrique.
- Un traitement plus proche de l’intelligence humaine, permettant une meilleure interprétation des données complexes.
Si ces avancées se concrétisent, elles pourraient bouleverser l’ensemble du secteur technologique.
Oui mais…
Même si l’idée d’une IA calquée sur le cerveau humain est séduisante, il y a d’énormes difficultés à surmonter et rien nous dit que la startup Suisse y est parvenue (mais peut-être que les démonstrations faites à Microsoft ont prouvé contraire…)
Nous sommes encore loin de comprendre tous les mécanismes cognitifs humains. Reproduire fidèlement ces processus est un défi monumental. Passer d’expériences en laboratoire à des systèmes déployables à grande échelle représente une difficulté majeure, et enfin, les infrastructures actuelles sont optimisées pour les architectures IA traditionnelles. Intégrer des modèles neuromorphiques nécessitera des adaptations profondes.
Ce partenariat s’inscrit dans une tendance plus large où Microsoft investit massivement dans toutes sortes d’IA. Avec des rivaux comme Google et OpenAI explorant des modèles toujours plus puissants, l’entreprise cherche peut-être une approche alternative qui lui permettrait de se démarquer.