#CES2025 LAIKA Voice : révolution technologique ou un gadget pour vétérinaires ?

LAIKA Voice, présentée au CES 2025 par la startup italienne AITEM S.r.l., se veut une innovation majeure dans le domaine des soins vétérinaires. Conçue pour révolutionner les pratiques avec son intelligence artificielle avancée, cette plateforme ambitionne d’être un assistant indispensable pour les vétérinaires, tout en posant des questions cruciales sur son efficacité réelle et son impact à long terme.
La promesse de LAIKA Voice est séduisante : grâce à son système de reconnaissance vocale de pointe, elle permet aux vétérinaires de dialoguer directement avec l’IA pour obtenir des réponses en temps réel. En combinant des modèles de langage avancés (LLMs) avec une base de connaissances vétérinaires, elle propose une assistance sur les diagnostics, traitements et analyses. Mais une question se pose tout de même face à la multiplication des « Agent IA » : peut-elle véritablement s’intégrer dans un environnement médical exigeant sans devenir un poids supplémentaire ? Les vétérinaires, soumis à des pressions extrêmes, peuvent-ils se permettre d’adopter un outil qui nécessite un apprentissage et des ajustements initiaux, sans garantie d’un retour sur investissement immédiat ?
Selon AITEM, LAIKA Voice a été développée pour répondre à des problèmes cruciaux, notamment le stress et l’épuisement professionnel parmi les vétérinaires. Toutefois, les outils technologiques ne suffisent pas à résoudre des problématiques systémiques telles que les longues heures de travail, le manque de personnel et la pression émotionnelle liée aux décisions de vie ou de mort.
En 2019, une étude du CDC révélait que près de 60 % des vétérinaires souffraient de stress ou d’anxiété sévères. Dans ce contexte, LAIKA se présente comme un soutien, mais risque de n’être qu’un pansement technologique sur des plaies bien plus profondes.
AITEM met en avant ses collaborations prestigieuses avec NVIDIA, Scaleway et le vHive Animal Health Incubator pour légitimer LAIKA Voice. Ces alliances permettent un accès à des infrastructures performantes et des ressources d’apprentissage approfondies. Cependant, la complexité et le coût associés à ces partenariats soulèvent la question suivante : cette technologie sera-t-elle financièrement accessible aux cliniques vétérinaires modestes ?
Massimiliano Melis, COO d’AITEM, vante une « consultation 5.0 » où LAIKA agirait comme un « collègue empathique ». Pourtant, peut-on réellement attendre d’une IA, même sophistiquée, qu’elle réponde aux besoins émotionnels des vétérinaires et de leurs patients ? L’aspect humain, central dans les soins aux animaux, pourrait être difficile à reproduire, même avec une voix « humaine ».
LAIKA Voice représente une avancée notable dans l’automatisation et l’optimisation des consultations vétérinaires. Cependant, son succès dépendra de sa capacité à offrir une véritable valeur ajoutée dans un secteur où les défis vont bien au-delà de la simple amélioration technologique. Si AITEM réussit à surmonter les barrières d’intégration et à démontrer un impact concret, LAIKA Voice pourrait bien s’imposer comme un outil indispensable. Sinon, elle risque de rejoindre les rangs des innovations séduisantes mais peu pratiques.