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Linux fait jeu égal avec Windows Server sur les machines virtuelles Azure

LinuxSi Microsoft pour faire concurrence à Amazon Web Services n’a décidé qu’en 2012 de faire évoluer sa plateforme Azure en intégrant la dimension IaaS, se fut en proposant des machines virtuelles pré configurées sous Windows Server mais aussi des distributions Linux.

Concernant le choix du système d’exploitation hébergé par ces VM, il était de 30% sous Linux en 2015, 40% en 2017 et semble être de 50% actuellement. Scott Guthrie, vice-président exécutif du cloud de Microsoft a en effet déclaré récemment : »Il s’agit désormais de la moitié, mais cela varie d’un jour à l’autre car nombre de ces workloads sont élastiques, mais parfois un peu plus de la moitié des machines virtuelles Azure sont des Linux. »

Ce qui est assez normal du fait de la différence de coût des abonnements proposés, malgré l’initiative Azure Hybrid Benefit permettant de réutiliser sur Azure des licences acquises, et la richesse des offres Open Source proposées. Avec de plus les aspects de complexité de mise en œuvre et de support qui sont largement amoindris car pris en compte dans l’abonnement.

Pour faire simple, Linux (pour les serveurs) est l’OS en passe d’être le plus utilisé en mode Cloud, et l’avenir de Windows Server ne repose plus que sur les choix des entreprises pour leurs solutions « on-premise ».

En fait le Cloud a en 10 ans totalement bouleversé les modèles économiques de l’industrie de l’IT en passant de modèles d’acquisition de produits ou de licences à des modèles abonnements liés à la consommation de ressources physiques ou logicielles.

Pour être un acteur majeur du Cloud, Microsoft a donc dû changer complètement de stratégie et non plus vendre ses produits mais proposer les technologies demandées par ses clients. Que ce soit celles d’éditeurs concurrents (Oracle par exemple) ou celles issues de la communauté Open Source (Linux, PHP, Cosmo DB,  Kubernetes, etc.). Ce qui l’a conduit à devenir un acteur important du monde de l’Open Source, avec notamment l’acquisition de la forge GitHub à laquelle contribuent plus de 20 000 employés Microsoft et qui héberge 200 projets proposés par l’éditeur. Mais aussi de porter certain de ces produits phares sur Linux, comme récemment SQL Server…

Et si les choix opérés par les entreprises dans le Cloud public se disséminaient dans les datacenters privés, la stratégie de Cloud hybride de Microsoft pourraient avoir des conséquences inattendues…

l’Etat investi dans une solution Open Source pour concurrencer Google Apps et Office 365…

Le titre est très alléchant. C’est sans doute ce que voulait le PDG de Linagora en relayant massivement cette information. Et c’est globalement assez réussi, toute la presse en parle et en particulier la presse économique (dont les échos : Le gouvernement essaie de faire émerger une solution concurrente des géants américains). Ceci sur le thème bien vendeur du génie français face à l’adversité américaine. Un grand classique.

Si l’on creuse un peu, on s’aperçoit ainsi que cela sera 10,7 millions d’Euros qui seront investis (!) dans une solution collaborative mise en place par l’Inria, Polytechnique et… Linagora.

Un dérivé de la solution OBM de ce dernier, mis à mal par l’ensemble des offres Cloud et qui, malgré des annonces successives, n’a jamais vraiment réussi de pénétrer le secteur privé.  Cette même solution est malmenée par Google (champion lui aussi de l’Open Source) et ses offres quasi gratuites en particulier sur le terrain de chasse de la SSII : les collectivités locales. Alors faire jouer la corde sensible de la France face aux américains reste l’éternel levier de la société, à defaut de pouvoir mettre an avant l’argument « Open Source » dont, pas de chance, Google reste (à juste titre ou pas) le symbole !

Autre business de la SSII menacé par Microsoft et Google : les suites bureautique Libre, fer de lance de leurs interventions. Aujourd’hui on ne voit plus vraiment de nouveaux projets OpenOffice, et la concurrence se focalise sur les offres de bureautique en ligne Microsoft Vs Google essentiellement. Il faut bien se rendre à l’évidence que les anti-Microsoft de tous poils qui poussaient OpenOffice on trouvé un autre cheval de bataille : Google 🙂

Alors oui, l’état investi 10,7 millions d’Euro pour soutenir indirectement une entreprise, à mon avis, plus qu’une réelle solution alternative à celles des géants du Web. Honnêtement, qui peut croire que 10,7 millions d’euros peuvent faire quelques choses face aux Milliards investis par d’autres ?

Un beau coup de communication en tout cas 🙂

Création de Microsoft Open Technologies

Annoncée directement par Jean Paoli (photo ci contre) sur son blog, Microsoft Open Technologies est une filiale à 100% de Microsoft, créée afin de « faire progresser l’investissement de l’entreprise dans l’ouverture – y compris l’interopérabilité, les standards ouverts et l’open source« .  Le français Jean Paoli n’est pas un nouveau venu chez Microsoft, qu’il a rejoint depuis 1996, après avoir été un des co créateurs de XML 1.0 avec le World Wide Web Consortium (W3C). Il est actuellement à la tête  d’un groupe chargé de la stratégie d’interopérabilité de l’éditeur, et qui va constituer le coeur de la nouvelle structure.

Nous évoquions ici l’engagement croissant de Microsoft dans le monde de l’Open Source, pour garantir une meilleure interopérabilité entre ces solutions Open Source et les siennes, et cette nouvelle annonce va certainement encore renforcer ce mouvement, notamment en mettant le groupe en charge de cette stratégie à l’extérieur de la structure. Ceci peut sembler paradoxal, mais seulement en première approche, car en fait la filialisation devrait permettre à la nouvelle structure de se mobiliser avec moins de contraintes qu’aujourd’hui.

WebOS revient… en Open Source

HP l’avait promis : WebOS n’est pas mort, « il passera en Open Source pour attirer la communauté ». L’entreprise vient de publier un calendrier précis pour celà.

Est-ce que celà sera suffisant pour lutter contre iOS, Android et demain Windows 8 sur les tablettes, rien n’est moins sur… C’est sans doute (et c’est dommage) le dernier chapitre pour ce système avant de séjourner dans les « oubliettes technologiques »…

SQL Server 2012 : la tête dans les nuages !

Denali, nom de code de la prochaine version de SQL Server, n’a plus lieu d’être. Cette prochaine version, attendue à l’horizon du second semestre 2012, s’appellera SQL Server 2012. Jusque là, pas vraiment de surprise.

Cette annonce a été faite dans le cadre du PASS Summit 2011 qui s’est tenu récemment à Seattle, évènement consacré à SQL Server et aux solutions Microsoft de BI (Business Intelligence). Face à l’explosion actuelle du volume de données (pas près de ralentir, si l’on en croit les analystes, tels qu’IDC qui prévoit une multiplication par 44 d’ici 2020), Microsoft réaffirme sa volonté d’être un des tous premiers acteurs sur le marché de la gestion des données, dans l’entreprise, mais aussi dans le cloud. Parmi les principales annonces faites au PASS Summit, voici un court résumé des nouveautés qui illustrent cette volonté : Lire la suite

Le CG71 sur Windows Azure

[Mise à jour 2/10/2011]

Le conseil Général de Saône et Loire a ouvert son portail de partage de données publiques www.opendata71.fr. le 30 septembre.

L’intégralité du lancement est disponible ici.

[fin de la mise à jour]

l’objectif du site est affiché sur sa page d’accueil : « Le Département de Saône-et-Loire libère ses données publiques. Rendant accessible des millions d’informations sur des thèmes divers, cette démarche permet aux citoyens de pouvoir consulter, comparer et analyser des données ; donc de pouvoir acquérir de la connaissance et de participer aux débats. »

L’initiative est intéressante à plusieurs titres :

  • Tout d’abord parce que la plate-forme est une vitrine pour OpenData, mouvement visant à faciliter la mise à disposition de tous les informations jusqu’à lors difficilement consultables. Le CG71 va ainsi publier :
    • Les finances publiques avec arriéré de 10 ans
    • Les prestataires sur les marchés publics
    • La liste d’attribution des subventions
    • Les dépenses de l’administration
    • Les dettes et créances
  • Le sponsor du projet n’est autre que le président du Conseil Général, Arnaud Montebourg, qui utilise le projet pour argumenter sur une partie de son projet politique : transparence, démocratie participative et lutte contre la corruption. Deux citations positionne l’enjeu selon Mr Montebourg :
    • « Si la population est mal informée, les dirigeants ne sont plus des chefs mais des maîtres. »
    • « Il y a eu la révolution arabe grace à wikileaks, il y aura la 6e république grâce à l’open data. »
Le troisième point qui nous semble intéressant dans ce contexte est que la plate-forme du CG71 est bâtie sur …Windows Azure !
Une bien belle référence pour Microsoft France, qui s’efforce de convaincre le marché de la pertinence de sa plate-forme Cloud ! Quand on connait le manque d’enthousiasme du secteur publique à envisager le recours au Cloud Public (américain) pour ses applications et ses données, l’exemple du CG71 prend un intérêt vraiment particulier.

Les secrets du modèle Open Source révélés par Google ?

La procédure en cours entre Google et Oracle a des effets de bords (Oracle rappelons-le est opposé à Google au sujet de Java que la société a acquis avec le rachat de Sun l’année dernière). Google a du rendre public un document interne pour la procédure dans lequel il détaille les bases du business plan d’Andoid. La firme de Mountain View répond dans ce même document à LA question qui hante toutes les sociétés travaillant autour de l’Open Source : « Si on le distribue gratuitement avec les sources un logiciel, comment en tirer un bénéfice ?« . La réponse vient en deux points (faisant référence bien sur à Android dont nous avons déjà examiné dans ces colonnes le caractère parfois assez fermé) :

  • Il ne faut pas développer de manière transparente (au fil de l’eau), mais ne rendre le code source disponible qu’une fois le développement terminé
  • Il faut donner un accès au code en beta du logiciel seulement aux partenaires qui fabriquent et distribuent des appareils suivant nos règles (c’est à dire Motorola et Verizon). Ils obtiennent ainsi un avantage non-contractuel avec une mise sur le marché plus rapide, mais en échange ils respectent notre standard.

Au moins, ce que beaucoup soupçonnaient se révèle au grand jour. C’est franchement une demi-surprise. Les pratiques vont-elles changer après le rachat de Motorola (le document cité est antérieure à ce rachat) ? Ou logiquement s’amplifier pour favoriser l’entité interne ? Une chose est sure en tout cas, le mot « Open » à une traduction particulière pour google…

Open Source et Google : une relation parfois ambigue

Nous nous en étions largement fait écho dans ces colonnes, la position de Google vis à vis de l’Open Source est parfois très ambigue. Nouvel épisode en date cette fin de semaine, où Google vole au secours de son partenaire Motorola.

Dans la procédure qui oppose Motorola à Microsoft au sujet d’Android, Google intervient (enfin) pour demander à l’ITC (International Trade Commission) de ne pas prendre en compte le témoignage d’un expert de Microsoft, sur le motif qu’ il aurait eu accès aux sources d’Android sans l’autorisation de Google (ah bon ce n’est pas en OpenSource ?). Google en rajoute une couche en précisant que  « le code source confidentiel indument fourni à l’expert est un code source hautement propriétaire que Google ne partage pas même avec ses partenaires, tels que Motorola »… Que faut-il rajouter de plus ?

Oracle donne OpenOffice à la fondation Apache : le coup de pied de l’âne ?

Nous nous demandions depuis plusieurs mois quel avenir Oracle réservait à OpenOffice, suite à la scission opérée après l’été dernier avec la Document Fondation : le suspense est désormais terminé, puisque Larry Ellison vient d’annoncer qu’Oracle confiait OpenOffice à la fondation Apache.

Officiellement, tout le monde applaudit :

  • IBM, qui « accueille positivement le versement du code OpenOffice à la fondation Apache ».
  • La Document Foundation, à l’origine du fork d’OpenOffice appelé LibreOffice, se félicite en premier lieu de cette ouverture, et confirme son intention de collaborer avec la fondation Apache.

Les dessous de l’affaire sont vraisemblablement moins « bisounours » qu’il n’y paraît (cf. article de la lettre Calipia n°71 du mois d’octobre 2010 – OpenOffice est-il mort ?). Il semble en premier lieu qu’IBM ait fait pression auprès d’Oracle pour que la cession soit faite à la Fondation Apache. Plusieurs raisons pour l’expliquer :

  • La licence Apache permet d’envisager plus simplement l’intégration du code à une offre commerciale telle que Symphony (le fork OpenOffice d’IBM, actuellement basé sur le code d’OpenOffice 3.x) ; beaucoup plus facilement que la licence GPL v3 choisie pour LibreOffice.
  • La communauté LibreOffice n’a pas attendu IBM pour prendre le leadership sur la feuille de route de la suite : le chemin pris ne correspond donc pas forcément à ce que souhaite IBM pour une ré-exploitation dans Symphony (cf. par exemple les changements effectués dans LibreOffice 3.4 http://fr.libreoffice.org/telecharger/nouvelles-fonctions-de-la-version-3-4/).

C’est donc en quelque sorte un coup de pied de l’âne qui est fait à LibreOffice par Oracle : le marché se retrouve en effet avec deux évolutions – divergentes à notre avis – d’Open Office, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour la suite libre, dans la mesure où de nouvelles questions se posent, pouvant gêner l’adoption de ces suites : Qui de LibreOffice ou OpenOffice/Symphony est-il le plus pérenne ? Quelle interopérabilité entre les différentes suites à terme ? Quel avenir pour les différentes communautés, et comment peuvent-elles réellement travailler en synergie sur deux projets dont les motivations sont divergentes ? etc.

Open Source et Google : encore un coup de couteau dans le contrat…

Nous en parlions dans la dernière lettre Calipia et dans ce blog, l’Open Source est de plus en plus malmené par pas mal d’acteurs et par Google en particulier. Dernière annonce en date, hier où le géant de l’Internet, à l’occasion du lancement de ses Chromebooks, a précisé que son OS (« Open Source ») ne sera finalement pas distribué à d’autres que Samsung et Acer

Après Android il y a quelque temps, exit donc les possibilités pour la communauté d’accéder aux sources de ChromeOS et mettre en place ce système pour sa propre machine.

Les puristes de la GPL apprécieront… Mais bon, pas ou peu de réactions. Au fait, quelle société finance le plus « les communautés » Open Source actuellement ? Sans doute aucun rapport 🙂

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