Surface Pro X : une magnifique machine en manque d’applications natives
Nous ne l’avions pas vu Chez Microsoft Corp à Seattle début octobre (pas encore arrivée), elle était hier sur le stand Microsoft à Ignite et pas de doute, la nouvelle machine Surface Pro X de Microsoft est vraiment magnifique : fine, astucieuse, avec son stylet intégré au clavier détachable, légère avec de belles finitions. Oui mais il y a un mais… les premiers tests sont tombés ici et là, (l’article de The Verge résume bien la situation) et la réalité n’est pas à la hauteur des promesses de la conférence du début octobre.
Quelques éléments :
- Les performances ne sont pas à la hauteur : la faute aux applications 32 Bits, la couche d’émulation n’est pas si performante que le clamait Qualcomm et Microsoft, pas de quoi inquiéter Intel actuellement. L’éditeur annonçait la performance d’un Core i5 d’Intel, il y a encore du travail visiblement pour cette couche d’émulation qui ne fonctionne d’ailleurs qu’avec les applications 32 bits, ce qui n’est plus le cas des processeurs Intel depuis dix ans.
- La promesse d’une autonomie de 20 d’heures d’usage et jusqu’à 13 heures en continu… elle aussi est mise à mal par de nombreux tests « en conditions réelles » elle ne tient en réalité que 6 heures de travail.
Alors pourquoi une telle différence entre la promesse et la réalité ? La réponse est simple : les applications natives ne sont vraiment pas nombreuses sur le Store Microsoft compilé pour cette tablette. Microsoft lui même ne donne pas l’exemple avec Office qui n’existe pas en version native actuellement… il faut se contenter de la version 32 bits… En natif les performances seraient tout autre, l’autonomie sans doute aussi (ce que mesure aussi les testeurs).
Mais alors est-ce uniquement des défauts de jeunesse ? Microsoft l’assure les applications vont arriver… Oui mais, n’était-ce pas le même discours que l’éditeur tenait avec la Surface RT (la première machine Microsoft fonctionnant avec un Windows sous ARM) ? On connait la suite : le Store est resté vide, et les usages de la tablette aussi (je donnais mon avis ici sur cette tablette à son annonce en octobre 2012 avis qui n’avait pas vraiment plu à Microsoft à l’époque, qui clamait que « les applications vont arriver par centaine »….).
Je peux sans aucun doute me tromper mais qu’est-ce qui ferait que les développeurs se précipiterait sur le Store Windows ARM pour y mettre leurs applications ? Alors même que le Store Windows reste assez calme pour les applications Windows « Intel » ?. L’émulation intégrée à la machine n’est-elle pas elle même paradoxalement un aveu de faiblesse pour l’éditeur qui peine depuis des années à convaincre les développeurs à remplir son Store ? Les promesses de l’éditeur : « C’est rapide à recompiler, nous avons des outils, des programmes de migrations, etc.. » n’y ont rien fait… Alors dire qu’aujourd’hui tout va changer ? Honnêtement je n’y crois pas trop.
Mais alors à qui s’adresse cette machine ? C’est bien là le problème, tant que des applications natives exploitant les performances de cette machine ne seront pas là, cela va sans doute être très délicat pour l’éditeur de convaincre beaucoup de monde à dépenser près de 1500 € pour cette machine (prix de la configuration 8Go de ram et 256 Go de SSD) par rapport à un Ultra Portable (et pourquoi pas la très belle Surface Laptop 3…).
Globalement je pense aussi que cette machine est peut-être arrivée trop tôt et qu’elle constitue avant tout plus une démonstration technologique. L’éditeur le sais et je serais très étonné que Microsoft ai donné des objectifs très ambitieux à ses commerciaux 🙂
Nous reviendrons sur tout ceci lors du prochain Briefing Calipia avec une session sur le futur du poste de travail en entreprise.
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