Les nouvelles puces AMD « EPYC Rome » vont sérieusement concurrencer Intel dans les datacenters…
Si il y a bien un secteur de l’informatique que domine Intel c’est celui des datacenters où ses processeurs règnent en maîtres. Il y a bien sur de la concurrence sur les puces spécialisées : ARM sur l’entrée de gamme pour certains services, Nvidia sur les puces dédiées pour l’IA, mais en gros le reste est pour Intel, AMD se contentant des miettes. Avec la nouvelle série de processeurs EPYC 7002 « Rome » d’AMD, la course est relancée pour le leadership sur les centres de données et Intel risque bien d’en faire les frais et sans doute plus rapidement que prévu.
Selon Hans Mosesmann, directeur général de Rosenblatt Securities et important analyste de Wall Street, les puces de Rome auront probablement « d’importantes répercussions sur le secteur et profiteront à AMD au cours des prochaines années« . Il qualifie le lancement de cette nouvelle série de processeurs « d’événement historique qui pourrait s’avérer être l’un des plus grands tournants de l’histoire de la Silicon Valley et de l’informatique« , rien de moins ! Il compare la situation actuelle à celle de 2006 où AMD avec pris 25% du marché. Selon lui si ils sont aujourd’hui à 1% du marché des datacenters, il vont rapidement en conquérir 25%… au détriment d’Intel.
Technologiquement ces puces sont bien en avances sur celles d’Intel. Elles sont gravées à 7 nm. Elles intègrent jusqu’à 64 cœurs Zen 2 par SoC ((Zen 2 est la micro-architecture maison d’AMD), fournissent jusqu’à 23% d’instructions supplémentaires par cycle d’horloge et par cœur et disposent jusqu’à quatre fois plus de mémoire cache L3 par rapport à la génération précédente. Et tout cela bien sur avec une consommation en baisse…
Qui seront les principaux clients de ces équipements ? Lors du lancement qui s’est tenu au Palais des Beaux-Arts de San Francisco mi août, plusieurs clients ont pris la parole pour évoquer leurs projets de déploiement. Les premiers à faire état de leurs achats sont Google, Microsoft, Hewlett Packard Enterprise (HPE), Lenovo, Dell, Cray et VMware…Un peu plus tard c’était au tour d’Amazon Web Services (AWS) d’annoncer aussi l’utilisation prochaine de ces processeurs…
Sale temps pour Intel, bien sûr, qui a néanmoins (sans doute pour contrer les effets d’annonce d’AMD) annoncé le renouvellement se sa « collaboration mondiale pluriannuelle » avec Lenovo pour ses Datacenters et pour « accélérer la convergence du HPC et de l’IA« . En tout cas le géant des puces devra mettre les bouchées doubles pour ne pas voir ses parts de marchés fondre, attaqué cette fois aussi sur ce qui était sa chasse gardée.