Archives des étiquettes : Blockchain

Pourquoi le Web 3 n’est pas (à mon avis) prêt de voir le jour…

Nous entendons de plus en plus parler du Web 3 qui serait soit-disant l’évolution majeure du Web tel qu’on le connait aujourd’hui avec, selon ses partisans, une plus large autonomie des utilisateurs grâce à un système décentralisé. Autre objectif poursuivi : une dépendance bien moindre, voire nulle, aux GAFAMS… tout un programme. Alors une réalité et pour quand ? Ou buzz marketing ? Bon vous l’avez compris, ce n’est pas à mon avis pour demain, mais développons un peu…

Résumé des épisodes précédents

Commençons par le début avec ce nom de Web 3. Quelques années après le début d’internet sont arrivés les sites Web et le fameux protocole ” HTML », c’était le Web 1.0. A cette époque le web ne présentait qu’un contenu purement informatif et globalement très statique. Les communications étaient simples elles allaient de notre poste via notre navigateur vers un seul serveur Web qui fournissait les informations souhaitées provenant toutes du site en question. Mais cela c’était au siècle dernier, le temps des dinosaures en informatique 🙂

Peu après, les différents sites ont commencé à agréger des informations provenants d’autres sites, puis sont apparus les médias sociaux. On a alors parlé de Web “participatif”, le contenu est devenu de moins en moins statique et les relations entre sites se sont multipliées pour offrir des services composites tels qu’on les connait aujourd’hui sur Internet, c’est le Web 2.0. 

Puis le concept de Web 3 est arrivé…

En 2014 le terme de Web 3 apparait sur le net, un anglais du nom de Gavin Wood, connu pour avoir créer une blockchain de crypo monnaie : l’Etherum. Son idée : developper une évolution du Web s’appuyant sur la Blockchain et permettant ainsi de s’affranchir de sites web centraux pour échanger et concevoir de nouveaux services. Avec dans la ligne de mire non seulement les GAFAMS, qui trustent nos différentes actions sur internet en étant des points de passage obligés, mais aussi des services plus techniques comme les DNS par exemple. Interessant en effet sur le papier d’utiliser ici la Blockchain ! Les plateformes comme Facebook ou Google sont aujourd’hui incontournables pour utiliser la quasi totalité des services sur le Web et on imagine assez bien leurs plans pour le rester demain dans les Metavers ! Tout ceci à coup de milliards de $.

Ainsi donc le Web 3 utiliserait pour cela la Blockchain, ce registre décentralisé qui contiendrait alors tous les échanges entres utilisateurs ou utilisateurs et sites marchands sans organisation centrale, sans intermédiaire et de façon sécurisée, comme le sont les cryptomonnaies aujourd’hui via un système cryptographique de validation par les utilisateurs à chaque transaction. Bien sûr, cela permettrait également de sécuriser les échanges inter-serveurs. La gestion des identités et des profils utilisateurs serait elle aussi basée sur ces technologies, donc plus besoin de réaliser une connexion via un compte Facebook ou Google par exemple : on parle ici d’identités distribuées et autonomes qui resteraient donc à la main de l’utilisateur.

Si je suis très critique sur le Web 3 en général, je le suis beaucoup moins vis à vis des identités autonomes et distribuées, qui elles ont, selon moi, un bel avenir et peut-être à moyen terme. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de tout cela lors du Briefing Calipia de juin 2021, où encore sur le blog.

Pourquoi y croire ? Et bien c’est simple : l’engagement de Microsoft dans cette technologie (Microsoft reste l’acteur majeur des identités dans le domaine des entreprises avec l’Active Directory) mais aussi sa volonté de ne pas laisser le champs libre à Facebook et Google avec leurs systèmes de « tiers de confiance » dans la gestion des identités (les fonctions « se connecter avec Facebook » ou « se connecter avec Google » qui fleurissent et constituent de superbes aspirateurs à données personnelles… )

Alors le Web 3 c’est pour quand ?

C’est la question… Question à laquelle j’aurais tendance à réponse : pas pour tout de suite et ceci pour trois raisons principales :

  1. Aucune application de taille importante au delà de la démonstration technologique n’a vue encore le jour avec cette technologie. Or depuis 2014, on s’attendrait tout de même à voir beaucoup plus d’expérimentations.
  2. Les GAFAMs ne se précipitent pas dans cette technologie et au vu des objectifs du Web 3 on comprend aisément pourquoi. Donc une chose est sure ils ne seront pas promoteurs, hors aujourd’hui serait-il possible de mettre en place une évolution (révolution) sans eux ? (et sans les BATX aussi au passage) ?
  3. On peut aussi estimer que sur le prétexte de redonner du pouvoir aux utilisateurs, il ne ferait que de déplacer leur dépendance en passant d’acteurs techniques comme effectivement les GAFAMs aujourd’hui à des acteurs financiers comme le célèbre fond américain de capital risque Andreessen Horowitz, aujourd’hui largement à la manœuvre sur la promotion (et le financement) du Web 3…

Enfin on peut même ajouter une raison supplémentaire : les régulateurs ont aussi fait part aussi de leurs inquiétudes concernant certains aspects du projet, en particulier la finance décentralisée et la transparence des échanges qui permettrait de favoriser les activités illégales. Les États Unis qui disposent actuellement très majoritairement des DNS racines ne sont sans doute pas à mon avis prêt non plus à lâcher le pouvoir qu’ils ont…

Les service Azure Blockchain s’arretera en septembre

On ne s’attendait pas vraiment à cette annonce, tant les usage de la blockchain en entreprise sont de plus en plus important et prometteur (nous ferons un point sur ces derniers lors du prochain Briefing : il reste des places, inscrivez-vous !) : Clap de fin pour Azure Blockchain. Microsoft met fin à son service Azure Blockchain le 10 septembre 2021. Les déploiements existants seront pris en charge jusqu’à cette date, mais depuis le 10 mai de cette année, aucun nouveau déploiement ou création de membre n’est pris en charge.

Si la Blockchain est souvent confondu avec un de ses principaux usages : la cryptomonnaie Bitcoin, ses usages en entreprise sont très nombreux. Ce grand livre partagé peut stocker l’historique complet des transactions, non seulement monétaires mais aussi d’autres types de documents. En tant que telle, elle a suscité l’intérêt initial de certaines entreprises, notamment dans le secteur bancaire et financier. Fin janvier 2016, Microsoft avait mis à disposition en preview un environnement dans les DevTest Labs d’Azure afin que des partenaires puissent découpler la technologie Blockchain des machines virtuelles. L’objectif à court terme de Microsoft pour l’Azure BaaS était de mettre à disposition une place de marché blockchain certifiée. Depuis pas grand chose n’avait évolué sur le service et le nombre de clients était resté le même si l’on endroit les références mises en avant par Microsoft : GE, J.P. Morgan, Singapore Airlines, Starbucks.

Face à cet abandon, l’éditeur suggère aux utilisateurs de commencer à migrer vers une alternative dès maintenant. La destination de migration recommandée est ConsenSys Quorum Blockchain Service. Les utilisateurs peuvent également choisir d’autogérer leurs blockchains en utilisant des VM.

l’IA et la Blockchain au service de la compression des images

jpegls-homeLe consortium gérant la compression des JPEG vient de lancer une étude pour une évolution du standard de compression avec deux objectifs :

  1. Utiliser l’Intelligence Artificielle pour optimiser la compression et donc notamment  augmenter l’efficacité de cette compression en reconnaissant les parties interessantes de l’image et affecter aux autres des taux de compressions différents.
  2. Utilisation de la Blockchain pour la validation des images et le cas échant vérifier leur exactitude.

Toutes les informations sur ces évolutions assez prometteuses sont discutées sur le site de l’organisation.

#CES 2019 – BTU Protocol : encore une application concrète de la Blockchain

Vous connaissez peut-être « BTU Protocol » ? Cette startup française a été créée en février 2018 et a clôturé avec succès une vente de tokens en juin 2018 en levant 5,5M$. BTU Protocol a fait partie de la consultation UNICORN de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).

Aujourd’hui, à l’occasion du CES 2019, BTU Protocol lance une application concrète de la Blockchain « BTU Hotel », un service de réservation d’hôtels ​avec une politique « 0% de commission »​ . Avec une récompense pour le consommateur : des crypto-actifs BTU après chaque réservation validée.

btu hotel

A partir de demain (8 janvier 2019), plus de ​2 millions d’hôtels à travers le monde seront disponibles à des prix négociés​. BTU Hotel est disponible à travers le site dédié https://www.btu-hotel.comLa politique à 0% de commission est rendue possible grâce au protocole de réservation blockchain de BTU Protocol, permettant aux fournisseurs de service de ​se mettre en relation directement​ avec le consommateur et ainsi réduire le nombre d’intermédiaires. Dans le service “BTU Hotel”, ​la commission habituellement distribuée à la plateforme de réservation est redistribuée aux consommateurs finaux. Les Booking.com et Expedia apprécieront…

Vidal Chriqui, co-fondateur et inventeur du protocole BTU, déclare​: «Un peu plus de 9 mois après la constitution de notre société, nous sommes déjà en mesure d’apporter les bénéfices de la blockchain au secteur de la réservation hôtelière. Nous prévoyons de déployer le protocole BTU dans de nombreux autres secteurs.«