2 ans après le rachat de Nokia Mobility, Microsoft continue de faire ses comptes…
Cela fait les gros titre de la presse informatique depuis hier : Microsoft réduit une fois de plus la voilure coté Windows Phone.
Si vous nous suivez depuis plusieurs années, cela n’est sans doute pas une surprise pour vous, le rachat de Nokia était une décision de Steve Ballmer (le prédécesseur de Satya Nadella à la tête de Microsoft). Le CEO actuel de Microsoft et sa stratégie d’ouverture tout azimut n’aurait sans doute pas pris ces décisions.
Près de 8000 nouvelles suppressions de postes qui s’ajoutent aux 18 000 déjà réalisées après l’intégration de Nokia Mobility. Nous nous posions déjà la question sur la préservation de l’outil de production et la R&D après de telles coupes ? Nous nous questionnions également sur la valorisation restante de l’acquisition pour plus de 7 milliards de $ de cette entité par Microsoft… Satya Nadella vient de donner la réponse en passant en perte 7,5 Milliards d’euros ! la réponse est donc d’un point de vue purement comptable : zéro.
Mais pourquoi donc alors que Windows Phone ne se porte pas si mal sur le marché européen et Français en particulier avec près de 15% de parts de marché ? Loin certes d’Android mais pas si loin d’Apple. Il faut, là aussi chercher la réponse outre atlantique où le système de Microsoft peine à dépasser les 4% de parts de marché (source Kantar mars 2015) mais aussi et surtout sur le fait que le volume des ventes vient essentiellement des modèles entrée de gamme sur lesquels Microsoft (source SEC) perdrait de l’argent (quelques centimes par device).
Officiellement, Microsoft se concentrerai maintenant sur le haut de gamme avec 2 modèles par an beaucoup plus rentable en reprenant le positionnement de ses tablettes « Surface ». C’est aussi l’analyse que nous faisions il y a six mois sur le positionnement un peu bancal de Windows Phone voulant plus chasser sur les terres de l’entrée de gamme en frontal d’Android, ou tous les constructeurs peinent à réaliser des marges malgré un volume de vente très important.
Reste les questions essentielles pour un succès de l’OS Windows Mobile : comment garantir un accroissement des applications sur la plateforme si le volume des ventes baisse (et donc l’attractivité pour les développeurs) ? Comment engager d’autres constructeurs sur la plateforme alors que les Lumias représentent 95 % du marché des Windows Phone ?
Autant dire qu’à notre avis, un désengagement encore plus important ne serait sans doute pas une grande surprise…