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Vimeo bientôt une société autonome

Vous connaissez tous Vimeo, cette société fondée en 2004, offre depuis longtemps ce qui est essentiellement une alternative plus professionnelle à YouTube. Nous utilisons pour notre part ces services depuis quasiment leur naissance. Le site permet aux membres payants de personnaliser le lecteur vidéo, de protéger les vidéos (via un mot de passe, des liens cachés, des sites de destinations spécifiques, etc), il permet aussi de s’intégrer à Google Analytics et de faire gérer un compte par plusieurs membres de l’équipe. Plus récemment la société à mis en place des services permettant de diffuser des émissions en live, service de très bonne qualité et tout à fait comparable à ce que peut offrir côté grand public, Youtube Live. Vimeo compte aujourd’hui 200 millions d’utilisateurs.

Le mois dernier les PDF de Vimeon, Anjali Sud précisait :

« Au cours des sept derniers mois, nous avons accueilli plus de 30 millions de nouveaux membres, vu plus de 60 millions de nouvelles vidéos créées et téléchargées, et organisé des millions d’événements en direct qui sont passés au numérique pour la première fois – plus que les trois années précédentes combinées »

Vimeo fait donc le chemin inverse de YouTube, société indépendante rachetée par Google. Vimeo est en train de devenir une société autonome. Comme de nombreuses sociétés de diffusion de contenus numériques, le service connaît une croissance accélérée en raison de la pandémie. Peu après sa création, Vimeo appartenaient à IAC, holding technologique et médiatique à l’origine d’Angie’s List, Ask, Dotdash (anciennement About.com) et, jusqu’à récemment, du leader des sites de rencontres « Match Match ». Au second trimestre 2021, ce même groupe lâchera donc Vimeo, afin qu’il puisse financer plus facilement sa croissance.

En novembre, Vimeo a levé 150 millions de dollars, évaluant la société à 2,75 milliards de dollars, selon CNBC. Anjali Sud a déclaré que ce financement aiderait Vimeo à créer de nouveaux outils pour les équipes et les utilisateurs en entreprise, à développer des fonctionnalités plus riches pour les événements en direct, et à ajouter des intégrations avec davantage de plateformes tierces, parallèlement à la création d’autres nouveaux outils.

Reste à savoir si cette société ne risque-t-elle pas de tomber dans les mains d’un plus gros poisson ? Si son positionnement B2B devrait éviter les appétits d’un FaceBook ou même Google, des sociétés telles que Microsoft ou Amazon pourraient y voir un intérêt…

[Lettre Calipia] Peut-on encore se passer de Google ?

Ya bo Google

La question, j’en conviens, est un peu provocante.

Ya bo GoogleD’autant plus qu’elle semble sous-entendre un côté sombre à l’entreprise de Mountain View, qui nous conduirait à vouloir prendre de la distance. Hm hm, suspens…

Partons d’un constat : Google nous propose des services d’une très grande pertinence, à l’instar de son moteur de recherche, doublés d’une très grande richesse, à l’instar de YouTube. Ces services sont gratuits, tout comme son navigateur Chrome (pour ne citer que lui) ; Gmail, les Apps, Google +, Android, toute une galaxie de solutions et de produits nous est proposée à coût nul, ou minime (40€ par an par utilisateur pour l’offre entreprise).

Considérant l’adage que lorsque vous ne voyez pas le prix d’un service, c’est que c’est vous le produit vendu, il peut être intéressant de s’intéresser de très près à la stratégie de Google, afin de répondre en conscience : dois-je me passer des services de Google ? …et en trame : puis-je encore m’en passer ?!

Dans cet article, je vous propose de décortiquer cette stratégie globale de Google, qui comme vous allez le voir, est d’une justesse et d’une logique … imparable.

Ne vous êtes-vous jamais posé la question de la logique sous-tendue par des initiatives aussi dissemblables au premier abord que le Search, le projet de ballons atmosphériques Loon, l’investissement dans la compagnie de taxi Uber ?

Toutes ces initiatives participent en fait à un dessein stratégique d’une grande clarté, que nous allons maintenant évoquer.

A l’arrivée, c’est à vous qu’appartiendra la réponse à la question soulevée 🙂

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Microsoft fait les frais d’un abus de position dominante ?

Le psychodrame qui se joue actuellement entre Google et Microsoft à propos de l’application Youtube développée par ce dernier sur sa plateforme Windows Phone ne manque pas d’éclairer les réflexions sur les dangers de l’abus de position dominante. Ironie de l’histoire, Microsoft accuse Google d’abuser de sa position avec Youtube et de mettre de (gros) battons dans les roues de la plateforme Windows Phone pour lui empêcher d’accéder à son service de vidéo en ligne.

Dans une lettre ouverte publiée sur Technet intitulée « les limites de l’ouverture de Google« , Microsoft revient sur les raisons du blocage par Google de son application Youtube. Google imposerait à Microsoft des contraintes sur Windows Phone que « Google ne s’impose lui même dès lors qu’il réalise des application pour iOS et pour  Android. Deux OS dans lesquels, Google est le moteur de recherche par défaut« . Et de citer l’argument de Google pour le blocage de l’application de Microsoft : « ils n’utilisent pas d’HMTL5 » : alors que Google non plus dans ses applications sur mobiles…

google vs ms

La profonde aversion entre ces deux entreprises n’est pas nouvelle, et Google utilisera sans doute tous les moyens pour bloquer Microsoft. Les combats sur les brevets et les royalties que demande (et obtient) Microsoft sur l’usage d’Android n’y sont sans doute pas pour rien.

L’affrontement entre Microsoft et Google sur un possible abus de position dominante de ce dernier n’est pas sans rappeler un affrontement, à fronts renversés, qu’entretenait un certain Sun Microsystem (société disparue et racheté par Oracle il y a 3 ans) il y a 15 ans, contre un certain Microsoft pour abus de position dominante au motif que d’après Sun « le client réseau sous Windows privilégiait les serveurs Windows NT au détriment des serveurs Sun Solaris« . La société faisait parti du combat contre l’intégration du navigateur Internet Explorer dans Windows et contre l’intégration du Media Player dans Windows pour les mêmes motifs. Une époque ou le patron de Sun était un certain « Eric Schmit », l’actuel patron de… Google 🙂

Alors certes, certains penseront sans doute que c’est amusant de voir Microsoft se plaindre de la position dominante de son rival, que dans le sens inverse, le géant de Redmond n’aurait peut-être pas fait différemment que Google. Mais au delà de ceci, Google devrait néanmoins se méfier, il apparait de plus en plus aux yeux de beaucoup comme le démon qu’il ne veut pas être si l’on en croit sa devise (don’t be evil). Sa domination sur la recherche en Europe (près de 95%), les pratiques de plus en plus connues aux yeux de tous sur son indexation des contenus privés risquent bien d’assombrir son image et Microsoft peut en témoigner, les choses vont assez vite entre le statut  « d’entreprise sympa qui oeuvre pour le bien des utilisateurs » et « société monopolistique qui ne travaille qu’à emprisonner ses utilisateurs« . Après la pente est vraiment très rude à remonter…

YouTube : 6 ans, mais toujours en quête de rentabilité (directe)

Le site a été créé en mai 2005, en juillet 2006 Google rachetait ce service prometteur. Bien vu ! Sur son blog, la société en profite pour mettre à jour ses statistiques :

  • Pres de 70000 heures de vidéos qui sont postées chaque jour.
  • 48 heures de nouvelles vidéos par minute (deux fois plus qu’il y a seulement 1 an !).
  • 3 milliards de pages de YouTube vues chaque jour, 50% de plus que l’an dernier.

YouTube est aujourd’hui le troisième site le plus visité dans le monde…

Même si Youtube est présent partout (en natif sur l’ensemble des smartphones également), le service n’est pas « rentable » tout seul. En effet, la publicité directement sur le site ou en bannière sur les vidéos ne rentabilise toujours pas les coûts (énormes) d’infrastructure. Paradoxalement, le numéro 3 du secteur, Vimeo, s’en sort mieux grâce à ses abonnements payants. Mais ceci n’effraie pas le moins du monde Google qui se sert aussi et surtout de YouTube pour en connaître toujours un peu plus sur les habitudes de chacun de ses utilisateurs afin d’enrichir une base d’informations qui elle est très lucrative une fois revendue à des annonceurs pour les autres supports publicitaires de Google…