Renault + Google : sur les traces de Tesla… ou juste sur la défensive ?

Les constructeurs automobiles, et Renault en particulier auraient ils enfin compris l’intérêt supérieur du logiciel dans les véhicules de demain ? Après avoir passé des années à se séparer de leurs entités logicielles en confiants les ordinateurs de bords aux équipementiers (Valeo pour Renault et Faurecia pour PSA) tandis qu’ils continuaient à privilégier leur R&D et dépôts de brevets pour leurs moteurs … Thermiques (ou hybrides, histoire seulement de faire vivre un peu plus longtemps leurs plateformes à énergie fossile…).

Il leur faut maintenant mettre les bouchés doubles, et plus d’autres choix que de s’allier aux géants du logiciels : Google Automotive ou demain Apple Car, avec un backoffice type Digital Twin confié à Google, Microsoft ou AWS… Et tout ceci pour lutter contre des sociétés telles que Tesla…

Google et le Groupe Renault promettent donc de poursuivre leur partenariat déjà actif depuis pas mal d’années en l’amplifiant dans le développement d’une plateforme logicielle avancée pour les futurs véhicules. Ce qui sera d’après le constructeur au losange un « véhicule défini par logiciel » sera construit sur le système d’exploitation Android Automotive de Google et enverra des données aux serveurs cloud de l’entreprise pour traitement (en remplacement de plusieurs fonctions qui étaient gérées aussi par Azure de Microsoft)

Le premier accord conclu entre les société en 2018 portait uniquement sur l’intégration d’Android dans des millions de nouveaux véhicules. L’annonce d’aujourd’hui est un peu plus complexe. Google et Renault annoncent qu’ils vont travailler ensemble pour créer un « jumeau numérique, pour une intégration plus facile et continue de nouveaux services dans le véhicule et la création de nouvelles applications embarquées (In-Car Services) et hors-bord »

Google et Renault affirment que la collaboration sur le logiciel et le test des nouvelles capacités d’IA dans une simulation virtuelle permettront d’améliorer le fonctionnement du véhicule grâce à des diagnostics améliorés en temps réel. La voiture indiquera au conducteur quand elle a besoin d’être entretenue, voire rectifiera elle-même le problème. En outre, les propriétaires de véhicules pourront créer une expérience personnalisée incluant le comportement de conduite, les destinations fréquemment visitées et les lieux de chargement des VE.

En gros ce que Tesla fait aujourd’hui… et depuis des années maintenant. Mais aussi ce que les constructeurs automobile chinois ont commencé depuis 3 ans…

Ce qui n’est pas un détail, l’entreprise annonce que « des modèles d’assurance proposées pourront être élaborés à partir des données réelles de la voiture elle-même ». Reste à voir avec qui proposer ce type d’assurance, et pourquoi pas Google lui même ? la société de Mountain View a déjà mis un pied dans le secteur aux USA et puis avec la masse de données sur les utilisateurs il sera sans doute très performant… et profitable ! un sacré pavé dans la marre demain pour les assureurs, mais ceci ils le savent déjà, cela risque juste d’arriver un peu plus rapidement que prévu.

Alors Renault aura-t-il adossé à Google les moyens de ses ambitions ? C’est pour cela qu’il créé une entité indépendante « Ampère » avec la volonté de la mettre sur le marché dès l’année prochaine. Une réaction logique lorsque l’on sait que Renault vaut actuellement 9,3 milliards d’euros, bien moins que Stellantis (44 milliards), Volkswagen (53,5 milliards) et, surtout, Tesla (627 milliards d’euros). Dans la course qui s’organise avec l’Américain mais aussi et surtout les chinois, l’argent est là aussi le nerf de la guerre…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.