[Humeur] Non, Honeywell ne dispose sans doute pas de « l’ordinateur quantique le plus puissant du monde »…

QuantumNous apprenions la semaine dernière que le constructeur Honeywell venait d’annoncer je site :

 « Une percée dans l’informatique quantique qui accélère la capacité des ordinateurs quantiques et permettra à la société de sortir l’ordinateur quantique le plus puissant du monde dans les trois prochains mois« .

Il y a beaucoup à dire sur cette annonce et sans doute aussi sur les attentes qu’elle peut générer. Déjà si vous travaillez dans le monde de l’IT et que le nom de la société vous dit quelque chose, c’est sans doute que vous avez quelques cheveux blancs 🙂 Honeywell c’est pour beaucoup « Honeywell-Bull » qui deviendra Bull qui sera des années plus tard racheté par Atos… Mais pas seulement. C’est une société américaine qui a plus de 100 ans (création en 1906), active à l’origine uniquement en régulation de chauffage, elle intervient aujourd’hui principalement dans le nucléaire (dans la transformation de l’uranium), l’aérospatial, l’automatisation du bâtiment (régulation, supervision technique, contrôle d’accès et sécurité), et la défense (avioniques militaires, etc). Donc à priori pas grand chose en matière d’informatique. Lorsque l’on pense Informatique Quantique on cite souvent IBM, D-Wave, Google, Microsoft mais rarement Honeywell… Mais passons, si la société a gardée une composante informatique importante, de là à pouvoir affirmer qu’ils disposeront de l’ordinateur quantique le plus puissant du monde d’ici 3 mois, il y a de quoi se poser des questions…

L’informatique quantique suscite de nombreux espoirs dans la résolution de nombreux problèmes insoluble pour l’informatique classique, une fois ce type de problèmes résolus on pourra affirmer que l’on a atteint le graal ou « la suprématie quantique », on en est sans doute encore assez loin (tout au moins pour des problèmes connus type cryptographie, science des matériaux).

Pour rappel pour les lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec tout cela, alors que les unités de base de l’information dans l’informatique classique sont les chiffres binaires (bits) qui sont toujours dans un état de 0 ou 1, les bits quantiques (qubits), quant à eux, peuvent être dans un état de 0, 1 ou une superposition des deux. L’informatique quantique exploite les qubits pour effectuer des calculs qui seraient beaucoup plus difficiles, ou tout simplement irréalisables, pour un ordinateur classique.

Donc la promesse est claire : demain nous pourrons réaliser des calculs là ou les ordinateurs classiques sont limité par l’explosion combinatoire (comme le célèbre problème de factorisation des nombres premiers). Mais demain est très loin. L’informatique quantique est encore si jeune que les constructeurs n’en sont même pas encore au niveau du transistor de l’informatique classique. Les principaux acteurs se bousculent pour prendre la tête de ce secteur ou, du moins, pour tenter de séduire les futurs développeurs d’algorithmes quantique. Et les convaincre de développer sur leurs émulateurs dans le Cloud. Une fois cette main d’œuvre formée, il ne restera plus que le plus dur… disposer de la véritable machine ! Alors comme aucun leader n’est clairement apparu, pourquoi pas Honeywell 🙂

 

 

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