Slack publie ses résultats 2020
La société de San Francisco a publié la semaine dernière ses résultats pour le 4ème trimestre et pour la totalité de son année fiscale 2020 (close le 31 janvier 2020), ce qui donne pour l’année complète :
- CA : 630,4 millions de dollars (+57% versus l’année 2019)
- résultat net : -541 millions de dollars (vs -138 M$ en 2019)
Ce qui plombe le résultat net sur 2020 provient en fait de l’explosion de la catégorie Operating Expenses avec :
- un triplement des dépenses de R&D (de 157 à 457 M$)
- +72% sur les dépenses Sales & Mkt (de 234 à 402 M$)
- +133% sur les dépenses General & Administrative
En termes de business pour l’année 2020, quelques chiffres également données lors de l’annonce des résultats, avec 110 000 clients payants (+25% vs un an avant), dont 893 clients à plus de 100 000 USD de CA annuel (+55%) et 70 clients à plus de 1 million de dollars de CA annuel (+79%).
La compétition fait rage avec Microsoft (et Teams), et on la voit très clairement apparaitre dans ces résultats, en particulier avec le montant des opération expenses, qui illustre les investissements engagés par Slack pour rester dans la compétition face à Microsoft et ses poches profondes. Cette course avec Redmond est également apparue lors du call de présentation des résultats, avec Stewart Butterfield (CEO et fondateur de Slack) qui y est revenu à plusieurs occasions. Ainsi S.Butterfield a indiqué que 4 des 5 plus gros deals gagnés par Slack dans le dernier trimestre, l’ont été face à Teams. Il mentionne aussi un deal gagné chez un retailler américain (sans pour autant donner le nom du client concerné :)), qui après avoir déployé 10 000 Slack, est parti sur un déploiement Teams pour 30 000 postes, et qui devant les difficultés rencontrées lors de ce déploiement Teams a finalement décidé de faire marche arrière et de revenir sur Slack pour l’ensemble de ses collaborateurs. Nous parlions ici même du choix fait par IBM au profit de Slack.
A l’issue de cette publication, l’action Slack a perdu 20% en entrée ce vendredi. La cause en est bien sûr à chercher dans le trou d’air subi par tous les marchés cette semaine. Mais de façon plus spécifique, les investisseurs ont considéré que les prévisions de Slack pour 2021 n’étaient pas suffisamment élevées. Par ailleurs, ces mêmes analystes avaient aussi des attentes supérieures pour Slack en considérant que la société allait bénéficier de la très forte montée en puissance du télétravail, à cause de la pandémie de Coronavirus.