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Infographie Calipia : une brève histoire du collaboratif

L’étude de l’évolution passée des scénarios collaboratifs dans les entreprises est d’une grande importance pour mieux appréhender l’avenir, pour décoder les propositions de valeurs des différents acteurs du monde IT.

Les différentes vagues de scénarios représentent également tout un historique d’usages au sein des organisations, qu’il convient de considérer pour tout projet d’évolution, en particulier vers les Réseaux Sociaux d’Entreprise.

A ce propos, et même si cela ne me rajeunit pas de le faire remarquer :-), je « navigue » depuis le début des années 90 dans l’univers merveilleux du collaboratif, ce qui m’offre la possibilité de prendre un certain recul sur les annonces et les discours des acteurs IT du secteur.

Pou synthétiser les  grandes tendances et faits marquants des 20 dernières années, je me suis risqué à une petite infographie, que je vous partage aujourd’hui : elle est toute personnelle, tout à fait partielle, et sous-tend beaucoup d’anecdotes, d’analyses et d’explications (je compte bâtir dans l’avenir une infographie beaucoup plus complète) !

Infographie Collaboratif Calipia-petit

J’ai l’occasion de commenter cette infographie dans la première partie de la formation Calipia « Réseaux Sociaux d’Entreprise : panorama des offres, bonnes pratiques et retours d’expériences« , dont la prochaine session est le 16 avril, avis aux amateurs !

Calipia au Lotusphere 2012 : c’est parti !

Comme chaque année, IBM organise à Orlando (Floride) sa grande conférence consacrée aux évolutions de sa plate-forme collaborative.

Cette année, Lotusphere/Connect 2012 mettra à l’honneur les évolutions de la stratégie Social Business : en tant qu’analyste, je vais être aux premières loges pour couvrir cet évènement au travers du blog.

Bon début de semaine !

Urbanisation des scénarios collaboratifs : halte à la fuite en avant incontrôlée !

Du fait de l’explosion des communications dans les entreprises, ou bien encore à cause de la pression croissante de la consumérisation, les moyens de communication et collaboration actuellement mis en œuvre au sein des Systèmes d’Information sont particulièrement malmenés.

L’email, qui est sans conteste le média le plus utilisé en entreprise, plie sous la charge, ce qui conduit nombre d’organisations à se poser la question de son adéquation aux enjeux actuels.

Dans ce climat de remise en cause, les médias sociaux sont parés de toutes les qualités, et semblent ainsi promis à se substituer à l’email.

Malheureusement – ou heureusement – la tendance à l’évolution des usages fait se poser beaucoup de questions aux responsables informatiques : cette évolution est-elle justifiée ? Comment la gérer ? Pour quels scénarios ? Et quelles sont les bonnes pratiques de mise en œuvre, voire les erreurs à éviter ?

Toutes ces questions sont naturelles, face à ce que semble nous proposer l’industrie informatique : une fuite en avant des usages, dont il n’est pas encore formellement prouvé qu’elle soit contrôlable…

Essayons d’éclairer ce vaste sujet…

Faisons fi de l’email, l’heure serait aux médias sociaux

Pour débuter notre réflexion, quelques constats sont nécessaires :

Sans conteste, l’explosion des flux d’informations frappe en premier lieu la messagerie électronique ; et la situation s’aggrave d’année en année.

  • En 2008, IDC indiquait ainsi, via une étude portant sur les usages de la messagerie dans les entreprises françaises[1], que celle-ci occupait 40% des utilisateurs pendant 2 heures par jour.
  • En 2011, l’Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE) observe que ce pourcentage passe à 60%, toujours pour 2 heures par jour d’utilisation. 4 utilisateurs sur 10 reçoivent plus de 100 emails par jour, et 7 utilisateurs sur 10 vérifient leurs boîtes aux lettres toutes les 5 minutes. 7 managers sur 10 déclarent souffrir plus particulièrement de la surcharge d’information.

Face à cette surcharge informationnelle, l’email est chargé de tous les maux, au point que certains n’hésitent pas à dire que « l’email n’est plus un outil approprié désormais ». C’est par ces mots que Mr Breton, le PDG d’ATOS-Origin, a indiqué en février 2011 un objectif zéro email d’ici 3 ans dans sa société.

Ce sentiment global est renforcé par la communication très axée « social média » de la part des fournisseurs de solutions collaboratives :

  • IBM avec sa stratégie Social Business.
  • Microsoft qui a mis un focus particulier sur les capacités sociales de SharePoint 2010, de Lync.
  • Les nouveaux entrants dans l’arène du collaboratif parient directement sur les médias sociaux : Salesforce avec Chatter, VMware avec l’intégration de Socialcast dans sa nouvelle approche de poste de travail basée sur Horizon/AppBlast/Octopus.

Cette communication est habilement relayée par les intégrateurs souhaitant se démarquer les uns des autres.

La pression concurrentielle, la nécessité de trouver de nouvelles opportunités, n’est certainement pas complètement étrangère à ces prises de position des uns et des autres, nonobstant la qualité intrinsèque des nouveaux scénarios collaboratifs !

Or, il est paradoxal de constater que malgré cet « enthousiasme » de prescripteurs, il est en revanche très difficile d’obtenir des témoignages clients : étrange…

Nous reviendrons ultérieurement sur les raisons probables de ce « hiatus ».

En attendant, attardons-nous sur les niveaux d’usages réels des scénarios de communication et travail collaboratif dans les organisations.

Les niveaux d’usages réels dans les organisations

Une étude très complète de 2010 du Gartner[2],  menée auprès d’organisations américaines, mais aussi européennes, montre un paysage d’usages réels très en retrait par rapport à la perspective du marché :

  • Sans surprise, l’usage de la messagerie domine très largement, avec un taux de déploiement complet dépassant les 95%.
  • Le concept d’espace de travail, dont les potentialités sont très importantes, et pour lequel des offres logicielles matures existent depuis plusieurs années, n’est complètement déployé que dans environ 30% des organisations.
  • Quant aux réseaux sociaux, les déploiements généralisés représentent moins de 10%.
  • Pour finir, l’étude montre que les usages de fonctions sociales avancées telles que le social tagging, ou le bookmarking, disposant pourtant d’un potentiel marqué, sont anecdotiques.

Nous avons pu nous-même vérifier ce décalage entre les usages réels et la perspective du marché, à l’occasion de différentes études que nous avons eu la chance de mener depuis plusieurs années au sein de différentes grandes organisations françaises. Nous avons pu en tirer plusieurs enseignements clés :

  • A l’occasion de sondages en ligne, une moyenne stable de 70 à 80% des utilisateurs interrogés jugent « très utile » ou « indispensable » le service de messagerie électronique[3]. Cette fourchette de pourcentage  augmente de plus de 10% au sein des populations sensibles : management, commerciaux, population mobile.
  • Le phénomène d’appropriation de l’email par les utilisateurs se rapproche de ce que l’on a connu pour la bureautique : les utilisateurs en ont parfois réinventé les usages, ce qui conduit à des dérives qu’il ne faut pas voir seulement sous un angle négatif ; les enseignements que l’on peut en tirer sont clés pour tout chantier d’évolution, tant il est vrai que certaines dérives ne sont qu’une construction « spontanée », que l’on peut s’employer à transposer dans un média adapté.
    • Ce média est plébiscité pour la mobilité : le stockage local agit comme une mémoire individuelle, au combien précieuse pour l’individu isolé de par sa situation d’usage.
    • Parmi les dérives constatées, l’emploi de plus en plus temps-réel de l’email est universel, principalement du fait de la pression hiérarchique : faute d’urbanisation, l’email devient porteur des scénarios de communication asynchrones et synchrones, ce qui a fatalement un effet désastreux sur son image et son utilité !
  • Concernant les usages des sites d’équipe, le tableau est beaucoup plus contrasté (ce que ne montre pas l’étude Gartner) : certaines organisations sont très avancées dans leurs usages, d’autres très en retrait.
  • Quant aux médias sociaux, mis à part quelques – très peu nombreux – déploiements, les DSI sont essentiellement en phase de réflexion.

Pour mûrir notre réflexion, posons-nous un moment

Après avoir brossé ce tableau des usages promis et réel, je vous propose de prendre un peu de recul, ce qui devrait faciliter notre réflexion sur l’urbanisation des usages collaboratifs.

Comment en effet réconcilier ce fort décalage entre les usages réels, faibles, dans les organisations, et la perspective de forte valeur ajoutée des médias sociaux, telle que nous le décrit le marché informatique ?

Quelques réflexions et questions de fonds peuvent nous guider :

  • Une réflexion sur la notion d’échanges asynchrones/synchrone
  • Notre perception des outils de communication / collaboration est-elle pertinente ?
  • Que peut-on raisonnablement attendre des médias sociaux en entreprise ?
  • Pourquoi les médias sociaux, présentés comme le graal, ne sont-ils pas généralisés aujourd’hui ?

Ce qui nous amènera en douceur à formuler une conclusion sous forme de cinq –modestes – recommandations.

Echanges synchrones & asynchrones : une piste intéressante pour éviter bien des amalgames désastreux.

La tendance à un usage de plus en plus « temps-réel » de l’email, de la part des utilisateurs, mais aussi parfois des DSIs, vient souvent d’une confusion sur la notion de délai d’acheminement…

En effet, alors qu’il y a encore quelques années, un email n’aboutissait sous les yeux d’un destinataire qu’après un délai d’acheminement allongé par des réseaux à faibles débits, le rythme de polling des clients de messagerie, désormais tout se passe en quelques secondes.

Cela signifie-t-il qu’un média proposant un faible temps d’acheminement est un média temps-réel ? Non bien sûr, car tant que des interlocuteurs ne sont pas effectivement face à face, vérifiant leurs disponibilité mutuelle, il ne peut pas y avoir de communication réellement temps-réel.

L’email reste ainsi fondamentalement un média asynchrone.

Un media asynchrone se prête bien aux communications nécessitant un temps de réflexion, le respect d’un formalisme ou d’un effort de rédaction.

A contrario, un media temps-réel, introduit par la notion de présence, sera plus approprié aux communications impromptues, informelles, de type questions & réponses, ou conversations.

Par ces quelques guides, somme toute « intemporels », nous tenons un moyen de positionner rationnellement le rôle de nombres de services collaboratifs les uns par rapport aux autres, aujourd’hui et demain !

…sans compter que l’application de ces principes dans une optique d’urbanisation est la clé pour « rénover » l’usage de l’email, lors d’un projet de mise en place d’un média temps-réel, comme nous avons pu le vérifier à l’occasion des projets d’accompagnement au changement que nous avons pu mener !

Notre perception des outils  de communication et collaboration est-elle pertinente ?

Cette question mystérieuse mérite quelques explications j’en conviens !

Prenons un exemple pour clarifier notre propos : nous sommes habitué à voir dans Outlook un client de messagerie, dans Lync un client de communication en temps-réel, dans SharePoint/Mysite une interface pour les réseaux sociaux.

Et de fait nous formons nos utilisateurs en leur expliquant qu’à chaque grande catégorie fonctionnelle correspond un outil.

Méfions-nous de cette approche, car elle peut être contredite rapidement par l’évolution des offres logicielles :

  • Dès aujourd’hui, on peut constater que cette opposition entre outils peut-être déjà relativisée : En effet, une vue par conversation dans Outlook est proche de celle d’un flux d’activité type dans un média social.
  • A plus long terme, la frontière entre les outils pourraient bien s’estomper encore plus comme l’indique les premières informations concernant Office 15, ou encore l’examen du projet Vulcan d’IBM.

Exemple : lors de la dernière conférence Exchange, le VP responsable du développement d’Exchange 15 – Kevin Allison – a indiqué que dans la prochaine mouture de la plate-forme Microsoft, l’utilisateur pourra choisir son interface de prédilection : Outlook, Lync, SharePoint ou OneNote.

Anticipons d’ores et déjà cette évolution, en évitant d’associer de façon trop définitive les outils aux fonctions !

Que peut-on attendre réellement des médias sociaux en entreprise ?

Dans une optique d’urbanisation des moyens de communication et collaboration, la question mérite en effet d’être posée !

Notre propos n’est pas en effet de nier l’intérêt des médias sociaux, mais de se poser la question de leur intérêt dans un contexte d’usages existants.

Différentes catégories de bénéfices peuvent être avancées :

  • Trouver et se mettre en contact avec les « experts » et plus largement : identifier et contacter rapidement les bonnes informations et les bonnes personnes.
  • Prendre en compte les shifts générationnels : les nouvelles générations veulent disposer de ces nouveaux moyens dans les entreprises qui les emploient.
  • Dépasser les barrières organisationnelles : les réseaux sociaux se déployant transversalement à l’organisation, ils permettent de dépasser les effets négatifs d’une organisation trop rigide ; l’ouverture des « frontières » internes encourage les échanges au-delà du périmètre immédiat des équipes.
  • Promouvoir les savoir individuels, et donc les individus : dans une optique de capitalisation du savoir, mais aussi de la mise en place d’une stratégie de valorisation des efforts individuels, les réseaux sociaux sont une réelle opportunité.
  • Améliorer l’agilité métier de l’organisation : ce bénéfice est un corollaire des précédents, vu sous l’angle d’une Direction Générale : de par leur apport en termes de fluidité des échanges, les médias sociaux autorisent une plus grande réactivité à l’échelle de l’entreprise.

Plus récemment, on a vu apparaitre un autre grand scénario d’usage des médias sociaux en entreprise, en particulier les réseaux sociaux : il s’agirait de leur confier la gestion de la problématique de surcharge informationnelle, en remplacement de la messagerie.

Soyons franc : autant nous pensons que les premiers scénarios d’usage sont pertinents, autant ce dernier scénario nous semble inadéquat : les réseaux sociaux présentent un risque fort de dérive d’usage, bien plus fort à notre sens que la messagerie électronique ou d’autres média collaboratifs classiques[4] :

Surtout  parce qu’ils sont de médias essentiellement informels, donc  plus enclins à favoriser le développement de dérives d’usages que les médias formels : le zapping, les syndromes de déconcentration, la pollution attentionnelle en serait les effets les plus négatifs, et difficile à contrôler.

Une étude récente de Cisco apporte à ce sujet un éclairage particulièrement édifiant :

Intitulée “Connected World Technology Report 2011″, et disponible sur le site de Cisco, cette étude brosse un tableau étonnant de l’influence des réseaux sociaux dans la sphère entreprise ; plus particulièrement au sein de la population des étudiants et des jeunes diplômés (2 800 personnes interrogées, y compris en France).

  • 56% des étudiants interrogés seraient prêts à refuser un emploi ou à “tricher” si leur employeur leur interdisait l’accès aux réseaux sociaux publics.
  • 33% seraient prêts à accepter un moindre salaire en échange du droit d’accéder à leurs réseaux sociaux.
  • 2 étudiants sur 3 demandent, ou vont demander, quels sont les droits d’usages des réseaux sociaux publics lors des entretiens d’embauche.
  • Cette même étude montre que 81% des étudiants vérifient leurs pages Facebook au moins une fois par jour, 33% au moins 5 fois par jour (ils sont 91% à avoir un compte Facebook).
  • Le facteur “distraction” des médias sociaux est également mesuré : 84% des interviewés sont interrompus au moins une fois par heure, 24% sont interrompus 3 à 4 fois par heure, et 12% ont perdu le compte du nombre d’interruptions…

Faut-il pour autant éviter de s’engager dans un projet de réseaux sociaux internes ? Non bien sûr, car n’oublions pas que des scénarios à forte valeur ajoutée peuvent être identifiés, au-delà de la promesse d’une meilleure gestion de la surcharge d’information (cf plus haut).

Pourquoi les médias sociaux, présentés comme le graal, ne sont-ils pas généralisés aujourd’hui ?

Les organisations ayant mené une étude d’opportunité prennent rapidement conscience que la réussite d’un projet de Social Computing  est essentiellement conditionnée par des éléments non techniques.

Parmi les difficultés et challenges généralement identifiés :

  • Nécessité d’établir un consensus sur le positionnement et les bénéfices attendus
  • Identifier et adresser vos challenges culturels :
    • Crainte de perte de contrôle de la part du management.
    • Crainte des employés d’une perte de valeur personnelle.
    • Confusions sur l’intérêt métier des outils « sociaux ».
    • Appréhensions à changer les conventions de travail, de mise en relation.
    • Etc.
  • Et last but not least : quelles sont les bonnes pratiques de mise en œuvre ? celles-ci existent, comme nous avons pu l’indiquer lors d’un récent Briefing Calipia.

Conclusion

Pour reformuler notre propos, et conclure, nous vous proposons finalement cinq – modestes – guides dans votre réflexions sur l’évolution de vos plates-formes communication / travail collaboratif.

  1. Posons-nous les « bonnes » questions quant à l’évolution d’un système collaboratif : la question peut sembler une évidence, mais l’expérience acquise lors de différents projet montre qu’elle est en fait fondamentale, pour assurer la      même compréhension des objectifs du projet chez tous les interlocuteurs d’une organisation.
    1. S’agit-il de gérer la surcharge d’information ?
    2. S’agit-il de faciliter le travail en groupe ?
    3. Souhaitez-vous capitaliser sur les expertises, mettre en relation les individus ?

Selon la question, certains média sont plus appropriés que d’autres !

  1. (Ré)-apprenons à utiliser les outils asynchrones : en repositionnant les outils selon cette distinction synchrone/asynchrone, nous tenons un puissant guide dans une optique d’urbanisation des services fonctionnels.
    1. Dans le même temps, prenons conscience qu’une surpondération des moyens temps-réel accroit le risque de dommages à l’efficacité des individus (zapping, pollution attentionnelles, etc.).
  2. Procédons par étape : plutôt qu’une évolution par rupture des usages, nous prônons une évolution par étapes, dans laquelle il s’agit de capitaliser sur l’existant, en anticipant sur les nouveaux usages (ex :  introduire la notion de communauté d’intérêt dans une implémentation de site d’équipes). Ne pas casser la dynamique des usages chez les utilisateurs est clé.
  3. N’ayez pas une perception trop « rigide » des outils : ceux-ci vont évoluer considérablement en quelques années, et la frontière entre outils et fonctions tend à s’estomper.
  4. Ne soyons pas rétrogrades et frileux 🙂 : l’attentisme comporte lui aussi des risques. Il est donc important de réfléchir dès aujourd’hui aux différentes pistes d’évolution des usages, et des outils associés.

Si vous désirez réagir à cet article, ou conduire une réflexion sur le sujet dans votre organisation, n’hésitez pas à me contacter.

Eric Mijonnet (Eric.Mijonnet@calipia.com)


[1] (1) Source IDC France – usages et attentes des BDM/ITDM/IW vis-à-vis des outils de messagerie – 2008

[2] Source:  Survey Says E-Mail Rocks; Social Networking Used by Some, Rejected by Few, Investigated by Most

Nikos Drakos, Gartner, 2 July 2010 ID Number: G00201194

[3] Les autres réponses possibles : « Utile », « Peu utile », « inutile », « ne se prononce pas »

[4] NOTA : tout le monde peut se tromper. Donc si vous êtes témoin/acteur d’une expérience significative contredisant mon point de vue, je partagerai de bonne grâce l’objection et l’expérience J

DropBox & co : décidément, le paradigme du fichier est loin d’être mort !

Avec la montée en puissance des services en ligne, nous permettant d’accéder à tout moment à nos données, nous pouvions penser que le concept de « fichier » était à ranger dans le musée au rayon « inventions du siècle dernier » : avec un service tel que Google docs, on se contrefiche de savoir quel est le format de ses documents, n’est-ce pas ? il suffit de savoir qu’ils sont en ligne, qu’on peut les éditer, les partager, etc… la notion de fichier devient alors pour le moins secondaire.

Et pourtant, lorsque l’on regarde attentivement l’agitation actuelle autour de Dropbox, Octopus, Skydrive, et autres, on ne peut constater que le « fichier » connait actuellement une reconnaissance de premier ordre !

signes des temps : la valeur de la société Dropbox est maintenant estimée à plus de 5 milliards de dollars (pour un CA de 100 millions $ cette année). Le succès de la startup aiguise d’ailleurs les appétits des gros poissons : Apple vient de faire une offre d’achat de 800 millions de dollars sur Dropbox (offre repoussée).

Ce phénomène est très intéressant à étudier, lorsque, en tant que responsable informatique, on s’interroge sur les orientations à donner aux services collaboratifs de son organisation : un sujet pour le moins brûlant, que nous traiterons lors du prochain Briefing Calipia !

Quel ROI pour vos projets de réseaux sociaux ?

L’opportunité de mettre en oeuvre – où pas – des réseaux sociaux au sein des entreprises, occupe l’esprit de nombres de DSI à l’heure actuelle. Parmi les questions à se poser figurent celles du pilotage de ces réseaux sociaux, de la mesure de leur apport à la performance globale de l’organisation.

Quelques acteurs, tels qu’IBM ou Salesforce, commencent à fournir des outils et bonnes pratiques sur le sujet, selon que les réseaux soient internes ou externes.

Pour nourrir votre réflexion d’auourd’hui, nous avons retenu cette infographie, qui s’attache aux réseaux sociaux externes :

Nous aurons à coup sûr l’occasion de revenir sur ce sujet brûlant au cours de l’année !

[Lettre Calipia] Médias sociaux : le grand bazar

(Article issu de La Lettre Calipia – juillet-août 2011 – abonnement gratuit sur www.calipia.com/lalettre)

Social Computing, réseaux sociaux, médias sociaux : lorsque la facette « sociale » des individus rencontre le web et les Systèmes d’Information, les imaginations des concepteurs se déchainent, les scénarios fleurissent, venant ébranler au passage toute certitude acquise sur la « bonne » façon de communiquer, de partager de l’information ou du savoir.

Pour les acteurs du monde informatique, ce phénomène occasionne des remises en cause complètes sur bien des plans :

  • Redistribution des places chèrement acquises sur le podium des parts de marché du « collaboratif », ou à contrario opportunité unique de rentrer directement dans le jeu (exemple de SalesForce), ou d’y revenir (exemple d’IBM).
  • La tendance continuelle à la convergence des scénarios fonctionnels s’exprime sur de nouveaux terrains : la gestion de la relation client (CRM) s’entichant des médias sociaux, tout comme les scénarios collaboratifs, CRM et collaboratif tendent maintenant à trouver des adhérences fortes.
  • A l’occasion d’une démarche « sociale », les frontières du SI s’ouvrent encore plus résolument sur l’Internet, pour mieux s’intégrer aux médias grands publics : les offres « pro » se trouvent alors inéluctablement influencées par la consumérisation.
  • La nécessité d’exposer les médias collaboratifs & sociaux des entreprises sur Internet, dans le but de faciliter la participation avec les utilisateurs externes et mobiles, pousse à l’hébergement des services dans les nuages. De nouveaux acteurs peuvent alors profiter de cette opportunité pour se faire rapidement une place au soleil.

Tous ces phénomènes se produisent sur une échelle de temps finalement très réduite, ce qui augmente la difficulté d’appréhender l’évolution de la situation globale, dans la mesure où nombre de repères s’estompent.

Pour les responsables informatiques, cette thématique fait naître par voie de conséquence de vastes interrogations, voire des inquiétudes, qui ne trouvent pas toutes de réponses satisfaisantes.

Essayons d’y voir plus clair.

Medias sociaux : un futur plein de promesses

Différents « signaux » récents confirment l’adoption des médias sociaux, dans la sphère entreprise aussi bien que privée.

Dans son étude de juin 2011 titrée « Worldwide Social Platforms 2010 Vendor Shares », IDC confirme ainsi le succès des plates-formes logicielles sociales d’entreprises :

  • Le revenu mondial sur ce marché a été de 501 millions de dollar en 2010, ce qui représente une croissance de 31,9% par rapport à 2009.
  • Le segment en plus forte croissance du marché des applications collaborative est celui des plates-formes sociales.
  • L’analyste prévoit un marché se montant à 2 milliards de dollars en 2014.

La vague du social touche également les scénarios de Customer Relationship Management : en mars, le Gartner indiquait (http://www.gartner.com/it/page.jsp?id=1570814) une forte croissance pour le Social CRM dans les 2 prochaines années : alors qu’en 2010, seulement 5% des organisations tiraient par exemple parti de services collaboratifs et sociaux pour améliorer les processus de support clients, le Gartner estime que dans 5 ans 40% des 1000 principales entreprises auront remplacé leurs centres de support Tier 1 par une approche communautaire.

IBM, qui a été face à Microsoft le premier acteur à lancer une plate-forme de Social Computing (Lotus Connections, en 2007), annonce aujourd’hui que près de 35% des 100 plus grandes entreprises américaines ont en production des solutions « sociales » sur la base de ses technologies.

Les raisons de l’engouement des organisations pour les médias sociaux sont de plusieurs ordres :

  • Face à l’explosion des communications, les organisations s’interrogent sur l’avenir des outils traditionnels tels que l’email. Certaines organisations n’y vont d’ailleurs pas par quatre chemins : « l’e-mail n’est plus un outil approprié désormais », a indiqué en février 2011 Thierry Breton, le PDG d’Atos Origin. La SSII compte abandonner l’email au profit de médias sociaux et de communication en temps-réel dans les 3 ans.
  • les organisations commencent à comprendre que les scénarios de Social Computing représentent des gisements de valeur bien plus larges que ceux des solutions collaboratives traditionnelles. Ces gisements de valeur sont globalement liés aux promesses suivantes :
    • Trouver et mettre en contact les experts, et plus largement : identifier et contacter rapidement les personnes ayant la bonne information, la bonne expertise.
    • Prendre en compte les changements générationnels, et augmenter l’attractivité de l’organisation : les nouvelles générations qui entrent actuellement dans le monde du travail sont habituées aux réseaux sociaux, et délaissent massivement l’e-mail traditionnel ; ils s’attendent naturellement à retrouver ce type de services dans les entreprises.
    • Dépasser les barrières organisationnelles : les réseaux sociaux sont transversaux à l’organisation, ce qui encourage les échanges, le partage au-delà du périmètre immédiat des équipes.
    • Promouvoir les savoir individuels, et donc les individus : quelles que soient les organisations, le besoin de reconnaissance des individus est universel ; les nouveaux scénarios collaboratifs permettent de mettre en place une dynamique forte sur ce sujet.
    • Améliorer l’agilité métier de l’organisation : les scénarios de Social Computing mettent en avant des principes de travail informels, ce qui autorise une plus grande réactivité à l’échelle de l’entreprise.

Dans la sphère grand public, là aussi des indicateurs importants corroborent la tendance :

  • Sur un an la fréquentation (en minutes) de Google a baissé de 13% en un an, avec 200 milliards de minutes par mois (même en baisse, le nombre fait frémir…). Dans le même temps, le temps de visite sur Facebook a flambé de 66,6% à 250 milliards de minutes, ce qui place le site de réseaux sociaux en première place de fréquentation sur le web.
  • La croissance de Twitter laisse sans voix : 200 millions de gazouillis (Twit) par jour en 2011, pour 50 millions il y a 18 mois, et 10 millions il y a 24 mois.
  • 11% seulement des 11-19 ans se servent encore de l’email : or ils devraient arriver très prochainement dans le monde de l’entreprise…

A l’aune de ces différents « signaux », les acteurs un tant soit peu visionnaires du monde IT ont vite compris que le phénomène des médias sociaux permettrait une redistribution des cartes…

Pour mieux comprendre le changement de paysage, regardons plus précisément l’attitude de certains acteurs clés : IBM, SalesForce, Google, Microsoft et WMware.

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VMware se renforce encore dans le SaaS collaboratif

VMware vient de racheter la société Socialcast, se dotant ainsi d’une solution Entreprise de microblogging et réseaux sociaux, en mode SaaS. Cette acquisition fait suite à celle de SlideRocket en mai également, et Zimbra début 2010.

Comme l’indique M. Byun, VP de la Business Unit « cloud applications », même si VMware devrait intégrer à terme Sliderocket et Socialcast à la suite Zimbra, les 3 services demeureront distincts par ailleurs, conformément à leur stratégie  « modular web ».

Socialcast sera prochainement pris en charge par la nouvelle plate-forme « Horizon App Manager » de VMware, un service de single-sign-on pour les applications Web.

L’ensemble de ces avancées s’inscrit dans l’initiative stratégique Project Horizon de l’éditeur, qui s’invite progressivement dans la danse Googgle apps/microsoft Office 365/IBM LotusLive/Salesforce Chatter.

Nous reviendrons sur ces éléments lors du Briefing Calipia.

Jusqu’où ira Salesforce.com ?

Depuis l’été 2010, Salesforce.com ne cesse d’étonner par la vitalité de ses évolutions stratégiques. Le fournisseur de CRM en mode SaaS avait commencé a annoncer la couleur en lançant sa plate-forme sociale Chatter l’été dernier.

Dernièrement, ce fut le rachat successif de deux sociétés  : DimDim (solution de conférence Web et travail collaboratif en temps réel) et Radian6 (monitoring de réseaux sociaux).

Au travers de ces évolutions, Salesforce.com est en train de transformer le paysage du CRM, mais aussi de s’imposer sur le marché des acteurs du collaboratif et du social Computing, en faisant tomber les barrières entre ces différentes disciplines. Cette transformation n’est pas sans rappeler le mouvement de fond initié par Microsoft en 2005-2006 avec l’annonce de sa plate-forme SharePoint 2007, qui avait alors initié une valse de convergence de l’ECM et du travail collaboratif.

Premier effet lié au nouveau positionnement de Salesforce.com : IBM, qui jusqu’alors mettait en avant l’intégration de LotusLive avec Salesforce.com comme illustration clé de sa stratégie Social Business, pousse dorénavant – en premier lieu – l’intégration avec SugarCRM !

Nul doute que l’année 2011 nous réserve encore de belles choses dans cet écosystème en pleine transformation…

La fin du mail ?

Thierry Breton, le PDG d’Atos Origin, a récemment fixé un objectif ambitieux à ses troupes : plus d’email en interne d’ici 3 ans ! Pour le patron du groupe français, d’autres solutions existent, plus adaptées à des pratiques collaboratives, en particulier les réseaux sociaux. Dès à présent, l’utilisation de la solution de communication instantanée de Microsoft (Lync Server, anciennement Office Communication Server) a permis de réduire le volume des mails de 10 à 20%.

Ce cap fixé par Thierry Breton reste encore très rare dans les entreprises, et il sera intéressant dans les mois à venir de surveiller le paysage pour voir si cette tendance s’étend. Il s’agit en effet, ni plus ni moins que d’une véritable révolution des usages. Les changements nécessaires vont se heurter à des années de pratiques bien établies de bas en haut de l’organisation. Sans parler des échanges avec l’extérieur, qui pour l’instant ne sont pas concernés par le cap fixé par T.Breton.

Néanmoins, d’autres éléments éclairent cette discussion. Ainsi la société ComScore vient de publier les résultats de son enquête annuelle sur l’état du paysage numérique aux USA, en 2010 (The 2010 US Digital Year in Review). Parmi les différents enseignements, une baisse du temps consacré à la messagerie électronique au profit des réseaux sociaux, Facebook en tête.

Ainsi comme le montre le graphique ci contre, la baisse est quasi générale, hormis les populations de 55 ans et plus, pouvant même atteindre 59% pour les 12-17 ans. Tous ceux parmi nos lecteurs qui ont des ados à la maison ont déjà mesuré cette baisse, au profit de Facebook.

Le rapport Comscore indique que les réseaux sociaux comptent aujourd’hui pour près de 15% du temps passé en ligne par un américain moyen (toute population confondue au delà de 15 ans).

Si le challenge de Thierry Breton semble ambitieux aujourd’hui, compte tenu des profils de collaborateurs dans l’entreprise, qu’en sera t’il d’ici 3/5 ans avec l’arrivée de cette jeune génération qui a manifestement déjà entamé le mouvement ? Ces éléments renforcent la nécessité d’une réflexion menée par les responsables des systèmes d’information, sur l’introduction des réseaux sociaux dans les organisations. Sans anticipation, le risque est grand, soit de voir s’établir une (nouvelle) fracture numérique entre les organisations qui pourront franchir ce pas et les autres, ou bien de voir les pratiques et les solutions grand public phagocyter les organisations, qui devront alors subir le mouvement.

IBM Vulcan : une fausse « bonne idée » pour IBM ?

Lors de son évènement TechSoftware fin août, IBM France a donné quelques éclaircissements concernant une évolution stratégique probable de sa plate-forme collaborative : le projet Vulcan, dont IBM avait laissé filtrer les premières informations avant l’été.

Lors de ce TechSoftware, IBM a souhaité repositionner son projet :

  • En premier lieu, Vulcan n’est pas –selon IBM– une refonte complète de sa gamme collaborative.
  • IBM positionne plutôt Vulcan comme une réflexion sur la façon de créer de nouvelles interfaces collaboratives, en se servant de son portefeuille actuel et futur d’applications (Connection, Concord, Domino, Quickr, etc.) ; celles-ci deviennent une librairie de services, qu’IBM assemblera dans une interface de nouvelle génération.
  • Les démonstrations effectuées montrent un prototype aux scénarios assez déroutants pour un utilisateur de service de messagerie/travail collaboratif classique ;

Au vue de la maquette présentée, nous ne pouvons que faire le rapprochement avec les concepts utilisateurs proposés par Google Wave : le projet de Google est-il en effet de fait étranger aux réflexions d’IBM ? Sans doute pas.

Or – hasard des calendriers – IBM commence à dévoiler ses plans autour de Vulcan au moment même où Google annonce l’abandon de Google Wave, ce service n’ayant pas trouvé un accueil suffisamment enthousiaste auprès de ses bêta-testeurs.

Espérons que l’expérience malheureuse de Google Wave inspire de saines réflexions à IBM, pour éviter une mésaventure semblable à Vulcan, présenté à ce jour comme « L’évolution » de la plate-forme collaborative Lotus.

Il est clair en tout cas qu’IBM a de moins en moins droit à l’erreur, après l’échec de Workplace, et face à la concurrence des offre Microsoft et Open source notamment.