Reconnaissance faciale : interdire ou règlementer ?
La question fait rage aux USA depuis plusieurs mois, avec des organisations et associations qui militent auprès des autorités pour interdire l’usage des technologies de reconnaissance faciale par les gouvernements, technologies jugées non fiables, avec des biais dans leurs résultats et donc constituant des menaces pour les libertés des citoyens.
On a vu également des salariés de grands groupes technologiques se mobiliser contre les projets d’usages des solutions de leurs entreprises dans des projets militaires ou de surveillance (qu’il s’agisse de Google, Amazon ou, dans une moindre mesure, de Microsoft). Sur le sujet spécifique de la reconnaissance faciale, la techno d’Amazon avait été mise en cause en 2018, pour avoir confondu 28 membres du Congrès américains avec des personnes arrêtées pour divers crimes et délits. Le problème était que les personnes d’origine afro-américaine ou latino étaient sur-représentées parmi ces 28 parlementaires. De même les évènements en cours actuellement à Hong-Kong démontrent les usages qui peuvent être faits de telles technologies par des régimes autoritaires.
Certains états ou villes américains ont pris des décisions conservatoires empêchant l’utilisation de solutions de reconnaissance faciale, parmi lesquels l’Ohio, la Californie, San Francisco (pour des usages plus larges que ceux de Californie) …
Dans le même temps, les industriels tentent de s’organiser pour porter leur message auprès de ces même autorités, pour éviter l’interdiction, mais promouvoir le contrôle. Les éléments mis en avant portent aussi bien sur la compétitivité de l’industrie américaine dans ce domaine que sur les bénéfices apportés par ces solutions de reconnaissance faciale. Le sujet ne va certainement pas disparaître dans le climat de défiance vis à vis des sociétés technologiques aux US (et ailleurs …) et dans le contexte des élections prochaines élections américaines de 2020, avec un candidat démocrate (Bernie Sanders) qui a indiqué qu’il interdirait l’usage de ces solutions si il était élu, mais tous les autres plutôt sur une tendance de règlementation. Quant aux élus républicains ils semblent aussi en phase avec la majorité des démocrates, sensibles à la menace de telles technologies mal-employées et donc plutôt favorable à une réglementation de leur utilisation.
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