Un premier prototype de radar quantique
En attendant des progrès encore plus tangibles côté informatique quantique, c’est un prototype de radar qui vient d’être réalisé par une équipe de quatre chercheurs dirigée par Shabir Barzanjeh à l’Institut des sciences et de la technologie d’Autriche. Dans un article, le MIT Technology Review indique que le groupe a utilisé des micro-ondes intriquées pour créer le premier radar quantique au monde.
L’appareil utilise des photos pour détecter des objets dans son environnement et surtout n’émet que des traces de rayonnement électromagnétique ce qui camoufle sa signature dans le bruit de fond, le rendant extrêmement difficile à détecter et cette caractéristique intéresse, on s’en doute, particulièrement les militaires. Le dispositif fonctionne sur le principe de l’enchevêtrement quantique, qui pour rappel fait que deux particules quantiques « enchevêtrées », quelle que soit leur séparation, présentent une corrélation instantanée entre certaines propriétés physiques.
Les chercheurs ont produit des paires de photons hyperfréquences enchevêtrés (photons de basse énergie) à l’aide d’un dispositif supraconducteur appelé convertisseur paramétrique de Josephson. Ils ont dirigé le premier photon – le photon de signal – vers l’objet à détecter et à écouter pour le refléter. Un deuxième photon – le photon libre – interfère alors avec la réflexion du photon de signal, révélant ainsi la distance parcourue par le photon d’origine et donc la localisation de l’objet incident. Cela a permis de détecter des objets dans un mètre à l’intérieur d’une petite pièce ne contenant que quelques photons, ce qui est impossible pour les radars classiques car ils ont besoin de puissants émetteurs de radiations électromagnétiques. Outre leurs faibles émissions, les radars quantiques présentent également l’avantage supplémentaire de pouvoir se dissimuler dans le rayonnement de fond hyperfréquence d’une petite pièce et, par conséquent, de rester indétectables pour les autres appareils à la recherche de radars.
On imagine également des utilisations de radars quantiques dans des applications biomédicales en raison de la nature non invasive de l’appareil.