Hier soir en ouverture de la Build, Microsoft présentait dans le cadre de son initiative de développement très interessante « d’hybrid IA », le projet « Voltera ». Une machine « Kit de développement » préconfigurée basée sur Windows ARM et pourvue d’un processeur Snapdragon de Qualcomm. L’entreprise précisant que le kit de développement, qui sera disponible dans le courant de l’année, permettra aux développeurs d’utiliser les versions natives Arm des outils de développement Microsoft pour créer des applications, en particulier des applications qui gèrent le traitement de l’intelligence artificielle sur l’appareil.
Microsoft travaille sur Windows on Arm depuis des années, mais sans véritables machines aux performances décentes le marché n’a pas décollé… Qualcomm ne devrait pas commercialiser de processeur performant pour PC avant la seconde moitié de 2023…
La présentation et la bande annonce du produit par Microsoft en dit long aussi sur le produit : aucune information sur la nature du moteur Qualcomm en question ni des capacités attendues du NPU intégré…La seule chose mise en avant : le boitier de la machine réalisé en plastique recyclé provenant des océans… (pas sur que cela suffise à convaincre les développeurs…).
Qualcomm annonce enfin son 7C Genération 2, destiné aux PC Windows et Chromebooks « toujours connectés », la nouvelle puce apporterait des performances améliorées, même si Qualcomm se garde bien de les définir précisément. D’autres parlent de performances comparables à un i5 d’Intel. Ce n’est donc pas de ce côté qu’il faudra trouver de l’originalité mais plutôt :
Des capacités pouvant améliorer le traitement des images et du son
Une connectivité 4G intégrée
Une intégration d’IA
De nouvelles fonction de sécurité (sans plus de précision…)
Une autonomie accrue (la société annonce un facteur deux par rapport à Intel)
L’entreprise Californienne précise que cette puce est destinée aux ordinateurs d’entrée de gamme (secteur de l’éducation, usages réduits en entreprise) en gros là où le prix est essentiel. Donc engrosser des PC pouvant être proposé sous les 500 $.
Côté Entreprises spécifiquement, Lenovo devrait selon Qualcomm lancer de nouveaux appareils équipés de cette puce abordable « plus tard cette année ». Ce n’est peut-être pas trop surprenant car Lenovo vient de participer à une table ronde avec Qualcomm sur l’avenir du PC, ce qui en fait un partenaire clé dans l’adoption de l’ARM.
Rappelez-vous que le Snapdragon 7c original avait été annoncé en décembre 2019, mais n’a pas été commercialisé avant l’été 2020. Le premier appareil, équipé du Snapdragon 7c Gen 2, est attendu cette fois cet été selon Qualcomm sans indication du constructeur.
Outre le nouveau Snapdragon 7c Gen 2, Qualcomm a également annoncé un nouveau kit de développement Snapdragon pour Windows et une application Zoom optimisée pour ARM pour les appels vidéo, tous deux prévus pour cet été.
On regrette que cette annonce ne soit pas mise en perspective des processeurs d’Apple qui surclassent ce segment, une feuille de route de la riposte de Qualcomm serait interessante (comme l’entreprise le fait habituellement, sur le segment des smartphones). Nous reviendrons sur ce nouveau terrain de jeux que son les processeurs pour les PC de demain et la formidable ouverture offerte après les déboires d’Intel, lors du prochain Briefing Calipia, Il reste des places, rejoignez-nous, si ce n’est déjà fait !
Toute la presse informatique parle depuis 10 jours des nouvelles machines d’Apple avec leur processeur ARM maison (Apple M1) et de l’abandon par le géant de Cupertino des processeurs Intel.
Nous avons commandé et commencé à tester ces premières machines que nous venons de recevoir, comme nous l’avions fait à l’époque avec les machines de Microsoft sous ARM dont la première : la fameuse Surface RT. Plus récemment nous avions aussi joué avec la toute dernière machine Surface Pro X. Quelles sont les différences, et pourquoi à mon avis Apple va réussir son pari là où Microsoft est à la peine ?
Disons le tout de suite, ces nouvelles machines Apple (des MacBook Air 8Go pour ce qui nous concerne) avec leur processeur maison, sont rapides, vraiment très rapides y compris avec le jeux d’instructions Intel émulé via leur couche « Rosetta 2 ». Les tests de nombreux sites qui affirment que la puissance est du niveau d’un Intel Core i9 ne mentent pas. C’est certes impressionnant et encore plus dès lors que le code est natif, mais le succès prévisible d’Apple ne se limite pas là. J’aurais tendance à penser que même si la Surface Pro X de Microsoft disposait d’un tel processeur ce ne serait pas suffisant, voyons pourquoi en 4 points :
1 – Apple, contrairement à Microsoft, est avant tout un constructeur de machines
L’entreprise dispose d’une expertise sur la matériel qui va, et c’est normal, bien au delà de ce que peut fournir Microsoft, même allié à un fondeur comme c’est le cas pour Qualcomm aujourd’hui et Intel hier. Apple dispose sur les processeurs ARM d’une expérience qui débute avec les iPhones, puis les iPads, une éternité à l’échelle de l’informatique. Le design de ses processeurs s’est affiné au cours de ces années avec de véritable paris techniques qui vont bien au delà des adaptations classiques faites à partir des références design d’ARM. Je vous invite à faire un tour sur l’excellent site spécialisé Anandtech qui détaille les composants de ce processeur et les choix du constructeur.
Image Anandtech
Alors oui, Microsoft a soit-disant « créé » son processeur le SC1 pour ses Surfaces Pro X, mais la réalité, issue aussi de ces mêmes sites, indique plutôt une appellation marketing d’un processeur Qualcomm légèrement customisé. Du même ordre que ce qu’ils ont fait avec AMD pour les Xbox. Les processeur ne sont pas le métier de Microsoft, c’est clairement celui d’Apple depuis des années.
Mais au delà, ceci ne se limite pas au processeur, tout l’écosystème de la machine Apple est en phase avec ce dernier. Là encore le constructeur reprend l’expertise qu’il a acquis avec ses précédentes machines. Oui Microsoft est aussi un constructeur avec ses Surface, mais leurs design interne est tout de même très proche du standard, des « design reference » de tous les PC et en tout cas des modèles proposés par Intel lui même, dès lors qu’il créé un processeur et son Chipset associé. Ouvrez une Surface, ouvrez un Lenovo, un Dell, un Asus, vous y trouverez une architecture qui est celle d’un PC s’éloignant que très modérément des Design Reference d’Intel. Cela tient au marché du PC depuis des années. Apple avec ses Mac ne s’en éloignait pas non plus de façon importante, là où le constructeur est beaucoup plus créatif c’est bien sûr, sur les carte mères de ses iPhones et iPad…
On y croyait plus : Teams est disponible en natif sous Windows ARM ! Dans le cadre du lancement de sa nouvelle génération de Surface Pro X en début de mois, Microsoft avait discrètement annoncé qu’elle apporterait une version native ARM64 de Microsoft Teams. Annonce très discrète pour éviter les questions qui fâchent du style : « Et Office c’est pour quand ? » …
Une application native 64 bits de Teams pour les appareils ARM améliore considérablement les performances de l’offre puisqu’elle ne fonctionne plus sur une couche d’émulation x86. Mais on peut s’étonner pourquoi cela n’a pas été fait avant sachant que Teams est basé sur le framework Electron (donc pour faire simple le moteur du navigateur Web) lui même fonctionnant nativement sous ARM…
Cette annonce ne résout pas le problème pour Microsoft Office, qui n’est toujours pas proposé en natif sur la plateforme ARM de Microsoft … Et les choses annoncées pour Teams ne présage pas une accélération du portage pour Office : car ce dernier n’est pas lui basé sur Electron.
Cette situation est d’autant plus étonnante pour Office que la plateforme est annoncée en natif sur les nouvelle machines ARM d’Apple (dont le lancement pourrait-etre prévu pour mi-novembre). Microsoft développe aussi depuis des années des version ARM d’Office pour iPad et tablettes Android (même si le spectre fonctionnel est très différent dans ce cas).
Cela pose de véritables questions sur les évolutions des OS dans la stratégie Microsoft face à Apple avec son Mac ARM qui pointe le bout de son nez, les Chromebooks de Google sous Chrome OS et leurs évolutions sur Fushia OS… Autan de question dont nous débattrons lors du prochain Briefing Calipia avec une session consacré à l’évolution des systèmes d’exploitation.
Nous vous en parlions, c’est maintenant officiel, Microsoft travaille sur l’émulation d’applications 64 bits pour son Windows sous ARM telle que la version embarquée dans la Surface Pro X (machine qui vient d’ailleurs d’être mise à jour). Aujourd’hui les PC sous Windows ARM pourront exécuter des applications ARM natives 32 bits ou 64 bits, et des applications Intel (x86) émulées seulement en 32 bits. C’est d’ailleurs ce type de versions que l’éditeur exécuter pour sa propre suite bureautique Office ! (Alors qu’il a prévu de faire fonctionner des applications natives ARM sur la plateforme Mac sous ARM… allez comprendre). Bientôt, il devrait ainsi être possible de faire fonctionner des applications Intel (x64) émulées en 64 bits. Les performances des applications émulées en 32 bits sont très loin d’être aussi bonnes que celles des applications natives, en puissance mais aussi en autonomie de la machine il en sera de même logiquement pour les application en en 64 bits.
Cette histoire d’émulation d’application Intel en 64 bits révèle en creux, les difficultés qu’à Microsoft pour convaincre les développeurs d’adopter sa plateforme (un peu comme celle qu’il avait eu avec Windows Phone). C’est d’autant plus évident qu’il ne le fait visiblement pas pour ces propres applications comme nous le disions avec Office…
Sous Windows ARM, une application ARM64 native sera beaucoup plus rapide, surtout avec les processeurs Snapdragon 8cx Gen 2 de Qualcomm ou SQ2 de Microsoft qu’une application éculée, il est bien dommage à mon avis que les efforts ne soient pas mis pour porter à minima les applications de productivité de l’éditeur, histoire de montrer la voie ! Comment convaincre des développeurs tiers de porter leur applications alors que cette tâche n’est pas faites pour ses propres applications…
Selon Microsoft, l’émulation x64 sera disponible en novembre pour les Insiders, les autres ne l’auront pas avant l’année prochaine. Cette fonctionnalité sera disponible depuis le Snapdragon 835, même si elle ne brillera encore moins par ses performances sur ces processeurs.
Nous vous en parlions ici la semaine dernière, le gros problème de la tablette Surface Pro X est le manque d’applications native de son système, basé sur le processeur ARM Qualcomm Windows 10 ARM.
Si l’éditeur propose bien une émulation Win32 (donc 32 bits), rien n’est disponible pour le 64 bits. On apprend que l’éditeur travaillerait bel et bien sur une couche d’émulation 64 bits pour ce processeur ARM et la version de Windows qui va avec. Actuellement par exemple, si vous voulez une application qui n’est disponible que dans une version x64, comme Adobe Premiere Pro ou Photoshop Elements, vous ne pouvez l’utiliser. L’idéal bien sûr serait qu’elle soit disponible en version native…
Microsoft travaillerait à apporter l’émulation d’application x64 à Windows sur ARM. Quand ceci devrait être disponible ? Mystère, des sources indiquent que cela pourrait être dans Windows 10 21H1, ce qui signifierait que le grand public y aura accès au cours du premier semestre 2021… En espérant que Adobe, pour rester sur cet exemple aura entre temps développé ses applications en natif pour ARM !
Pour rappel, la génération actuelle de puces PC de Qualcomm est le Snapdragon 8cx, ainsi que le SQ1 de Microsoft, qui est un 8cx légèrement modifié. Ces SoCs sont construits à partir de zéro pour les PC, avec l’émulation en tête. Cependant, l’émulation d’applications 64 bits ne devrait pas être exclusive à la gamme 8cx, on devrait pouvoir utiliser des applications x64 sur toutes les générations de processeurs ARM de Windows, en remontant jusqu’au Snapdragon 835.
Reste la question des performances obtenues mais aussi de la consommation en résultant… et sur ces points, aucune information.
Asus profite de cet été pour lancer en France un nouveau portable le « Novago » aux caractéristiques alléchantes :
Un magnifique écran de 13,3 pouces en Full HD IPS et tactile.
Une charnière à 360° permettant de le le transformer en tablette
Ultra fin et léger (1,4 Kg) pour un modèle 13 pouces
Un modem 4G intégré
Une autonomie annoncée de 22h
Un prix attractif de 700 €
Seulement voilà, équipé d’un processeur Intel type i5 série U ou même Y se serait sans doute un best seller, mais il est équipé d’un processeur ARM (un Snapdragon 835) issu des accords entre Microsoft et Qualcomm et est donc fourni avec une version ARM de Windows qui s’est montré très peu convaincante sur ses performances en particulier dans l’exécution des application X86 qu’elle émule.
Donc autant le dire tout de suite, ce magnifique portable (sans doute trop cher pour rivaliser avec les Chromebook dans le secteur de l’éducation) et trop peu performant avec la logithèque Windows actuelle, a toute les chances de disparaitre assez rapidement à mon avis… dommage.