Souveraineté numérique et santé
Un retour sur une annonce faite en juillet dernier : le Health Data Hub, GIP français chargé de mettre en place la plateforme pour héberger les données du système de santé français, a été retenu par la Commission Européenne pour mener le consortium qui doit proposer un pilote pour l’Espace européen des Données de Santé.
Créé par la Loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et la transformation du système de santé, notre structure est un groupement d’intérêt public (GIP) qui associe 56 parties prenantes, en grande majorité issues de la puissance publique (CNAM, CNRS, Haute Autorité de santé, France Assos Santé, liste complète). Nous mettons en œuvre les grandes orientations stratégiques relatives au Système National des Données de Santé (SNDS) fixées par l’Etat et notamment le ministère des Solidarités et de la Santé. Notre financement est majoritairement public.
source : http://www.health-data-hub.fr
Ce choix résonne particulièrement si on se souvient de la tempête provoquée en France par la décision du GIP de retenir la plateforme Microsoft Azure pour héberger la plateforme Health Data Hub. A l’époque une alliance un peu improbable de certains GAFAMs (on a beau appartenir à ce club très fermé, on en n’est pas néanmoins de concurrents qui font feu de tout bois ), des acteurs du cloud français (OVH en particulier) et des associations (Anticor par exemple), pour critiquer ce choix. Les critiques, multiples, portaient sur l’absence d’une réelle étude pour étudier les solutions alternatives, en particulier françaises, et sur la question plus large de la protection de nos précieuses données de santé, hébergées dans un cloud soumis au Cloud Act américain, et au non respect par Microsoft du SecNumCLoud (certification ANSSI). Le Conseil d’Etat, saisit par des associations et des syndicats, sur la possible suspension de la plateforme Health Data Hub (sur Microsoft Azure), avait statué en 2020, concluant à l’absence de raisons de suspendre la plateforme en urgence. Le gouvernement avait malgré tout mis au ralenti les projets autour du Health Dta Hub, en particulier concernant le transfert sur la plateforme des données issues de l’ancien système français (le SNDS, Système national des données de santé).
Si le choix du consortium conduit par Health Data Hub ne signifie pas le choix d’Azure, il remet néanmoins en selle au niveau européen un acteur, un peu essoufflé par les combats menés en France.
Mais bon, parmi les autres candidats pour l’Espace européen des Données de Santé, il y avait, m’a t’on dit , un groupement qui proposait un hébergement en France, sous contrôle 100% français, par des experts du milieu de la santé français, basé au sein du Centre Hospitalier de Massy…. Non c’est une blague 🙂