Le serpent de mer de la bureautique OpenSource dans le secteur public
Open Office, LibreOffice comme panacée des problèmes de l’administration, pour faciliter la communication, diminuer les couts, s’affranchir des risques à travailler avec un vilain monopole… c’est une histoire connue en France. Mais pas qu’en France. La Grande Bretagne penche régulièrement dans cette même direction. Ainsi selon un article paru récemment dans The Guardian, le gouvernement anglais voudrait imposer le format de fichier ODF (Open Document Format) afin de favoriser les solutions type OpenOffice et LibreOffice. Les raisons avancées sont les mêmes que celles entendues en France depuis de longues années, et rappelées plus haut.
Pour autant, la Grande Bretagne, comme la France, a quelques difficultés à faire passer ce message. La preuve en est que cette tentative rapportée par The Guardian n’est pas la première. Depuis le début des années 2000, le gouvernement de sa Gracieuse Majesté a tenté à plusieurs reprises d’imposer la bureautique « Libre ». Sans succès. Et là aussi pour les mêmes raisons que celles qui en France ont largement entravé le développement de ce type d’outils au sein de l’administration française (centrale et locale), qu’il est possible de résumer ainsi :
- les couts : la migration des solutions Microsoft Office vers du Libre n’est pas gratuite, et son cout est parfois bien supérieure à celui de la poursuite de la voie Microsoft (adhérence d’un parc applicatif métier à Microsoft Office, adoption de Microsoft Office par les utilisateurs et donc des couts d’accompagnement au changement pour aller vers le Libre, l’usage des macros ….)
- les usages de Microsoft Office et l’adoption des outils correspondant, sont bien plus importants dans la réalité qu’on ne l’imagine. Pour les utilisateurs, la bureautique Microsoft a longtemps constitué un degré de liberté important par rapport aux cadres fixés par les responsables des Systèmes d’Information. Le résultat après plusieurs décennies d’utilisation de Word, Excel, POwerPoint, Outlook, Access ? De véritables applis métiers ont parfois été développées au dessus de ces composantes, en dehors du radar de la DSI (regardez dans vos entreprises, les milliers de macros Excel, les applis Access…), qui se sont déployées ensuite dans toute l’organisation et dont il est souvent très difficile de se dépêtrer.
- le manque de vision stratégique des équipes derrière OpenOffice ou LibreOffice : aucune vision sur les usages mobiles, le cloud.
Le combat bureautique Libre semble plutôt un combat d’arrière garde, face à la montée des outils en ligne, avec Google en première ligne, mais aussi Microsoft et Office 365.
Peut-on dire aussi que les nouveaux « packs » : Terminal Mobile Tactile + Apps + Mail Cloud + Espace fichier Cloud, sont désormais noyautés par les grands acteurs : Apple, Microsoft, Google, Amazon-DropBox, …
Les suites bureautiques « autorisées » par les grands acteurs deviennent donc des composants de ces packs.
Et il n’y a donc plus de place pour les suites lourdes libres « hors pack », qui n’avaient d’avenir que sur des postes lourds full Windows ou potentiellement Linux.
Paradoxalement, de plus en plus de terminaux s’appuient localement sur des noyaux Unix-Linux : Mac, iPad, Tablettes Android, Box en tous genres, etc… 🙂
Ping : Le cloud américain à l’index de l’administration française | Calipia : le blog