Archives de Catégorie: Humour

[Lettre Calipia] Le « code à l’école », une chance pour la France ?

lemaire-enfants-apprennent-84730673J’ai la chance, par le biais de cette Lettre Calipia, de pouvoir exprimer parfois quelques réactions épidermiques liées à des annonces relatives à l’actualité informatique. Et ce avec la plus insupportable mauvaise foi, mais en tentant de creuser un peu le sujet, ce qui me permet de repousser un peu le moment ou je serai obligé d’expliquer à un psy l’aspect ontologiquement schizophrénique de mon activité de veille technologique.

Donc après avoir égratigné quelques tendances de l’industrie informatique (les tablettes, le Green Computing, l’obsolescence programmée, etc.), je vous propose de revenir sur un sujet plus sociétal, qui porte globalement sur la compréhension par les politiques des impacts liés au développement des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) sur la vie réelle des gens.

Le prétexte de ce billet, ce sont évidemment les nombreuses déclarations de l’ex-ministre de l’éducation Nationale Benoit Hamon en mai relayées par la toujours secrétaire d’état en charge du numérique Axelle Lemaire (rattachée au ministre de l’Économie et du redressement productif, qui était à l’époque Arnaud Montebourg), sur les deux éléments semble-t-il principaux de la future loi sur le numérique, l’enseignement du « code » à l’école avec comme « corollaire » le haut débit pour toutes les écoles.

Evacuons rapidement le « haut débit », qui est un serpent de mer apparaissant (avec le Logiciel Libre) de façon récurrente dans toutes les communications politiques concernant les TIC depuis plus de 10 ans, en étant par exemple cité comme une priorité dans les programmes de 8 candidats sur 13 à l’élection présidentielle de 2007 (cf. Lettre Calipia n°33, Avril 2007). Avec certes des améliorations, mais qui ne sont dues qu’aux investissements effectués par les opérateurs privés (SFR, Bouygues, Free, Numericable) ou semi-privés (Orange) pour le développement de l’accès Internet haut débit, via la fibre, ADSL ou le réseau hertzien (GSM/EDGE/UMTS/LTE/etc.).

L’intention affichée de connecter en « haut débit » (au moins 8 Mbits/s) 9 000 écoles dès septembre via son plan « Ecoles Connectées » est louable (16 000 sur 54 000 n’ont actuellement pas d’accès Internet haut débit). La technologie choisie repose sur des communications satellites. L’Etat via le Fonds National pour la Société Numérique (FSN) alloue un budget de 5 millions d’euros pour couvrir l’achat du matériel de connexion (parabole, routeur Wifi, etc.) et son installation pour environ 400 euros par établissement. Et c’est bien.

Ce qui serait mieux serait que ce plan « Ecoles Connectées » soit en cohérence avec le plan France THD (Très Haut Débit) qui pour les mêmes objectifs semble donner la priorité à la fibre optique et l’utilisation du réseau électrique voire du réseau ferroviaire. Ce qui ne semble pas être le cas et on peut craindre que même dans le domaine des infrastructures, les soucis d’affichages ne l’emportent sur une cohérence cependant indispensable.

Mais de toute façon, le simple fait de considérer qu’un accès Internet haut débit pourrait être un élément essentiel à l’apprentissage du « Code à l’école » est tout simplement grotesque.

Qui a jamais eu besoin d’un accès Internet haut débit pour afficher « Hello Word » ?

Passons donc tranquillement à la vraie nouvelle trouvaille de nos politiques de gauche comme de droite (un projet de loi identique a été proposé par l’UMP), afin de sauver notre pays qui serait, vous l’aurez compris, l’enseignement du CODE à l’école.

Le « code à l’école » : quelques mots sur le contexte

Partout à travers le monde l’idée d’apprentissage du numérique à l’école semble être devenu le nouveau Graal, et en France une importante activité d’associations, d’organismes, ou syndicats professionnels a pour but assez légitime d’influencer la classe politique afin que l’enseignement du numérique soit considérée comme une grande cause nationale pour l’année 2014[1].

Probablement soumis à cette pression importante et très certainement en mal de communication concernant l’idée géniale sur les orientations futures de l’enseignement qui sera dispensé à nos enfants afin de les préparer à affronter un monde qui devient de plus en plus communiquant, notre classe politique (gouvernement PS mais aussi UMP) a été depuis mi-mai assez active en termes d’annonces.

Voici un court résumé des faits.

La chronologie, et quelques réflexions de fond

Lors de la création du gouvernement Valls, le 9 avril 2014, Axelle Lemaire a succédé à Fleur Pellerin comme secrétaire d’État chargée du Numérique. Cette dernière avait engagé une politique volontariste qui a suscité l’intérêt de la plupart des acteurs du secteur. Dans le domaine de l’éducation populaire et de la formation, elle a porté le projet des Espaces publics numériques et des Cyber-bases[2]. Pour le reste du numérique éducatif, c’était l’affaire de Vincent Peillon qui avait lancé le chantier de l’École numérique. Et même si ce dernier n’avançait pas très vite, tout allait à peu près bien…

Les choses s’emballent dés le 15 mai lors d’un « Tchat » avec les lecteurs de 20minutes lors duquel une question est posée sur le fait que l’apprentissage de la programmation informatique pourrait être (dans le programme en cours de préparation par le ministère de l’éducation nationale) intégré dans les programmes obligatoires à l’école élémentaire.

Et la réponse est assez stupéfiante :

« C’est une des clés pour que les prochaines générations maîtrisent leur environnement numérique. Apprendre la programmation, permet de dépasser la simple sensibilisation au numérique et de se rendre compte qu’on peut modifier les Smartphones qu’on utilise, qu’on peut réaliser des films, qu’on peut créer des jeux. On apprend l’anglais, le chinois, il faut apprendre à coder!

C’est une brique essentielle de la créativité, comme le collage ou le découpage… Faire du code c’est un outil au service d’un projet scientifique, artistique ou pédagogique.

Aujourd’hui ce n’est pas dans les programmes mais j’aimerais par exemple que le temps périscolaire permette ce genre d’ateliers un peu partout en France. Un collectif s’est d’ailleurs créé récemment pour cet objectif: «Code Junior». Il existe déjà des initiatives au niveau local, soutenues par des associations et des entreprises prêtes à investir. J’espère qu’elles se démultiplieront à l’échelle nationale. »

Pourquoi cette réponse est-elle stupéfiante ?

Peut-être parce qu’en quelques lignes la secrétaire d’état démontre :

  • Une incompétence inquiétante dans le domaine de l’informatique en utilisant le terme de coder (pauvre anglicisme qui serait avantageusement remplacé par programmer sauf si le but est d’apprendre l’assembleur à des enfants de moins de 10 ans), mais surtout en associant la « maitrise du code » à un acte créatif alors que l’utilisation d’un langage de programmation n’est que l’ultime, et pas forcément nécessaire (compte tenu des outils de programmation disponibles) étape d’un processus plus profond d’analyse qui requiert plus une structuration de la pensée que la maitrise d’un outil. Le parallèle avec le « collage et le découpage » est de plus assez hallucinant compte tenu des enjeux.
  • Qu’elle ne connaît pas vraiment les programmes scolaires de l’école primaire, puisqu’il ne me semble pas que le chinois soit enseigné de façon obligatoire. Et que l’enseignement de l’anglais reste malgré de nombreuses annonces assez expérimental.
  • Qu’elle n’hésite pas à semer la panique en parlant de périscolaire et des associations:
    • Elle met dans l’embarras le ministre de l’éducation, qui avant d’être remercié devait gérer une réforme, le « plan numérique pour les écoles » qui devait prendre effet en septembre, et dont le calendrier a été légèrement perturbé.
    • Elle déclare se reposer sur un tissu associatif qui est déjà très actif, mais dont l’efficacité repose justement sur le fait de ne pas avoir a se soumettre au carcan des programmes pédagogiques du ministère de l’éducation nationale. Tout parent ayant jeté un coup d’œil sur les « cours de technologie », lesquels « traitent » de l’aspect informatique en expliquant comment se servir d’une souris ou imprimer une présentation PowerPoint, sera probablement d’accord avec l’aspect castrateur de la démarche.

Avant de continuer cette chronologie, je vous re-propose cette citation. C’est clairement ma préférée, et elle m’a fait rire tout l’été (je suis bon public et la météo était maussade).

Code et Chinois

Plus sérieusement, le lendemain Le Figaro[3] saute sur l’occasion pour relayer les propos d ‘Axelle Lemaire qui tombent comme par hasard après un article le 15 mai de ZDNet[4] concernant une proposition de loi visant à rendre obligatoire l’enseignement du codage informatique à l’école, proposée par une vingtaine de députés UMP. Cette proposition portée par Laure de la Raudière (avec le soutien de quelques personnalités telles que Bruno Le Maire ou Christian Estrosi) sera enregistrée à la Présidence de l’Assemblée Nationale le 11 juin[5]. Proposition assez opportuniste et relativement vague qui demande une modification du code de l’éducation très proche des demandes d’Axelle Lemaire (comme par hasard) :

« Les objectifs prioritaires assignés aux écoles sont l’apprentissage de la langue française, la maîtrise de la lecture, de l’écriture, l’utilisation des mathématiques et l’apprentissage du code informatique. Ces savoirs doivent impérativement être acquis lors de l’entrée au collège. »

Entre parenthèses à l’occasion de l’article du Figaro le langage HTML est cité (avec une amusante formule : Parlez-vous HTML ?) ce qui est consternant puisqu’HTML est un langage de description (mettre des balises sur du texte pour gérer l’affichage) et en aucun cas un langage de programmation (qui implique une certaine logique).

Le même jour (donc le 16 mai) Axelle Lemaire donne aussi une interview (elle était à l’Ecole d’informatique « 42 » de Xavier Niels) au Journal du Net[6] dans laquelle après quelques contorsions (mise en évidence de la complexité d’un projet impliquant les ministères de l’éducation nationale, le ministère des finances et le ministère du travail), elle réaffirme sa volonté d’imposer « l’apprentissage du code » à l’école primaire, dans le cadre du temps périscolaire et avec l’aide des associations ou des entreprises.

Pour la bonne bouche j’adore la conclusion de sa réponse : « Pour moi, un tel projet a plus de chance de s’imposer en partant ainsi de la base, en bottom-up, qu’en top-down. ». Parler anglo/américain (même pour une Franco/Canadienne) dans une communication sur l’éducation est assez surprenant. Mais expliquer dans la même interview vouloir partir de la base (le réseau d’associations déjà très actif sur le sujet comme nous allons le voir plus loin) en communiquant activement sur une volonté d’imposer cet enseignement dans le cadre semi-formel du périscolaire (ce qui ressemble furieusement à du « top-down »), ce n’est plus surprenant, c’est juste déroutant.

Reprenons le fil de notre chronologie, avec semble-t-il, dans les jours qui ont suivi, quelques tensions entre les cabinets respectifs d’Axelle Lemaire et de Benoît Hamon, ministre de l’Éducation. Ce dernier se serait étonné des initiatives médiatiques malheureuses de sa consœur venant influer sur son projet d’école numérique, qui devait intégrer globalement cet aspect du numérique dans l’éducation en se basant sur l’avis de l’Académie des Sciences rendu début mai (L’enseignement de l’informatique en France. Il est urgent de ne plus attendre)[7].

Cet avis, très intéressant par ailleurs et formulant des propositions pertinentes concernant l’introduction de l’informatique de façon progressive dans les programmes (primaire, collège, Lycée) est effectivement une base de réflexion sérieuse, malheureusement a été totalement passée sous silence du fait de l’agitation médiatique liée aux incantations ridicules d’Axelle Lemaire (le code, le code, le code, et dès la primaire !!!).

Le 23 juin Axelle Lemaire dans une interview à NextInpact[8] revient sur son initiative avec une certaine mauvaise foi quant à sa position par rapport au projet de loi de l’UMP déposé par Laure de la Raudière en feignant de ne pas en avoir été informée (ce qui est au mieux peu crédible, au pire assez inquiétant), tout en affirmant que « Benoit Hamon est très réceptif à ces sujets ». Et pour cause puisque qu’une initiation aux concepts de l’informatique à l’école primaire fait partie des recommandations de l’Académie des Sciences.

Ce triste théâtre d’ombres sera conclu par Benoit Hamon qui le 12 juillet a cédé à la pression en reprenant à son compte l’idée absurde et vague de « favoriser en primaire une initiation au code informatique » lors d’une interview au Journal du Dimanche[9]. Ce faisant le futur ex ministre de l’éducation a cédé aux manœuvres de communication de sa collègue et de l’UMP, sans tenir compte des suggestions de l’Académie des Sciences, certes compliquées à mettre œuvre, mais qu’il aurait été judicieux défendre.

De là à conclure que le jeu politique n’est pas forcément garant de propositions avisées pour le bien commun, il n’y a qu’un pas à franchir. Surtout lorsqu’ils ne connaissent rien aux sujets sur lesquels ils doivent prendre des décisions. Inculture d’autant plus sournoise et inquiétante qu’elle touche des personnes censées être cultivées, faisant preuve de discernement et soucieuses du bien public.

Enfin je ne résiste pas, toujours pour conclure cette chronologie au plaisir de vous rappeler un extrait d’un billet de Mediapart[10] qui met très précisément le doigt sur le problème :

« Cette proposition montre bien l’incompréhension des politiques par rapport à la vague numérique qui les dépasse. Oui, le numérique associé à Internet va transfigurer tous les domaines de la société, l’école y compris. Les sociétés vont subir le numérique et leurs dirigeants font mine d’anticiper ces fortes transformations en introduisant l’apprentissage du code informatique. »

Quid du réseau associatif et des « groupes d’influence » ?

L’idée de sensibiliser nos enfants aux différents aspects de l’informatique est parfaitement louable puisque ces technologies sont sans contestation possible un élément prégnant de notre vie de tous les jours et une opportunité de développement de l’activité économique.

Et le bon sens étant assez largement partagé, tant en France qu’à l’étranger, nombreux sont ceux qui promeuvent officiellement l’enseignement de l’informatique à l’école : l’Académie des Sciences déjà citée, mais aussi la Société informatique de France avec son rapport de juin 2013 (Rapport de la SIF sur la Formation des Enseignants d’ISN[11]) ainsi que sa lettre ouverte au Président[12], la FING[13] (Fondation Internet Nouvelle Génération), et le syndicat Syntec Numérique avec son rapport remis en janvier 2014 au Président de la République (Propositions pour un plan national de formation[14]).

Ces rapports et communications institutionnels sont inspirés de nombreuses initiatives, tant nationales qu’internationales, telles que Code.org[15], le réseau Hackidemia[16], Code for America[17], mais également son équivalent européen, Code for Europe[18] (et leur équivalent Français[19] qui est manifestement encore en gestation).

Citons aussi de nombreuses réalisations concrètes d’enseignement qui vont de l’école d’immersion au code (« 42 »[20]) lancée par Xavier Niels, à la Web@cadémie[21], au site « Le Wagon[22] », jusqu’à des ateliers organisés généralement autours de FabLabs tels que « les petits débrouillards », les « Coding goûters », « Educadinio » ou « Simplon.co ».

L’offre associative est donc déjà très importante, plutôt innovante, assurée par des personnes volontaires et compétentes, et elle vise principalement les jeunes en situation de décrochage scolaire.

La programmation informatique serait-elle l’ultime solution d’intégration dans la société de jeunes gens auxquels le système éducatif n’a pas réussi à inculquer la nécessité de PENSER, alors que toute réflexion est inutile pour retranscrire dans un langage informatique des spécifications détaillées d’un programme crées dans le cadre d’un processus de réflexion logique ?

Ces questions sont importantes. Enfin il me semble. Mais d’autres questions se posent, malheureusement…

Quelques autres réflexions et questions concernant la mise en œuvre du « code à l’école » ?

Le problème est-il simple (et la solution simpliste) ?

Si le fait de sensibiliser les enfants (de l’école primaire au lycée) est sans aucun doute un point important, et si cette sensibilisation ne doit pas être uniquement portée par le réseau associatif mais prise en charge dans le cadre des programmes de l’Education Nationale, l’approche préconisée par l’Académie des Sciences, avec une progression en trois phases semble assez pertinente. Phases dont voici le résumé :

  1. La sensibilisation, principalement au primaire, qui peut se faire de façon complémentaire en utilisant des ordinateurs ou de façon « débranchée » ; un matériau didactique abondant et de qualité est d’ores et déjà disponible.
  2. L’acquisition de l’autonomie, qui doit commencer au collège et approfondir la structuration de données et l’algorithmique. Une initiation à la programmation est un point de passage obligé d’activités créatrices, et donc d’autonomie.
  3. Le perfectionnement, qui doit se faire principalement au lycée, avec un approfondissement accru des notions de base et des expérimentations les plus variées possibles.

De plus est mis en avant dans ce rapport l’importance de la formation des enseignants, ce qui semble effectivement plus que nécessaire avant l’introduction de mesures qui vont potentiellement concerner plus de 12 millions d’élèves (dont 6,7 million dans le primaire où doit être « enseigné le code »), d’après les chiffres du ministère[23].

Code et educ

On voit donc que ce projet d’apprentissage de l’informatique à l’école, quoique nécessaire n’est pas simple, et il me semble que la communication de nos élites politiques, avec une focalisation sur le « code à l’école primaire » entraine de forts risque de dérapages (habituels dans les politiques gouvernementales depuis plus de 20 ans), dérapages qui consistent à un affichage de façade privilégiant des plans d’investissement couteux de matériels peu ou mal utilisés au détriment d’une réflexion de fond sur la pédagogie et l’humain.

 

Le « plan numérique pour l’école » sera-t-il un nouveau tonneau des danaïdes (rappel historique) ?

La forme risque donc d’être privilégiée, et si vous êtes sceptiques, ce qui serait assez naturel, laissez moi vous rappeler les dernières grandes initiatives concernant le numérique (ou les TICE, TIC, STIC, etc. dans le jargon administratif) qui ont couté des milliards sans résultats probants.

L’informatisation de la société, rapport remis par Alain Minc et Simon Nora à Valéry Giscard d’Estaing, en 1976, qui fut en son temps un vrai succès d’édition, fut le premier exemple de la médiatisation du numérique. Avec une dimension politique importante puisque les auteurs voyaient dans l’informatisation de la société un moyen souhaitable pour augmenter la productivité générale (travailler moins pour vivre mieux) et rendre caduque la grille d’analyse marxiste du conflit de classes.

Vient ensuite le plan informatique pour tous (IPT)[24] . Ce fut le premier grand programme gouvernemental français à bénéficier d’une certaine médiatisation. Il devait permettre d’initier les 11 millions d’élèves du pays à l’outil informatique et de soutenir l’industrie nationale. Il faisait suite à plusieurs programmes d’introduction de l’informatique dans le secondaire depuis 1971. Le plan IPT a été présenté à la presse, le vendredi 25 janvier 1985, par Laurent Fabius, Premier ministre de l’époque. Il visait à mettre en place, dès la rentrée de septembre, plus de 120 000 machines dans
50 000 établissements scolaires tout en assurant la formation, à la même échéance de 110 000 enseignants. Son coût était évalué à 1,8 milliard de francs, dont 1,5 milliard pour le matériel : Donc 300 millions pour la formation des enseignants ce qui est absolument ridicule !

Ce plan a simplement permis à Bull, Thomson, ou Goupil de faire de très bonnes affaires en vendant des PC plus ou moins technologiquement dépassés (particulièrement les Thomson MO5). Et accessoirement à conforter l’état sur le fait que la France avec le Minitel était à la pointe de la technologie (ce qui avais probablement été vrai) et portait une vision qui pourrait influencer le monde (ce qui était faux).

Après quelques années de calme, une seconde grande initiative numérique a été lancée en 2003 par François Fillon, ministre de l’Education nationale, afin que chaque étudiant puisse acheter un ordinateur « pour le prix d’un café par jour ». L’éducation nationale devait consacrer en quatre ans 209 millions d’euros au développement du numérique à usage pédagogique dans l’enseignement supérieur. Concrètement, les étudiants ont pu bénéficier de prêts à « des taux intéressants » de 1 000 à 3 000 euros remboursables en trois ans.

Donc encore une fois la principale (parce qu’étant la plus visible) réponse des politiques concernant l’évolution de notre société liée à la prégnance des technologies numériques à consisté en des effets d’annonce concernant des plans d’équipement, comme si garantir que tout le monde possède un ordinateur (afin de réduire la fameuse « fracture numérique ») pourrait être l’unique facilitateur d’une sensibilisation des élèves aux subtilités des métiers de l’informatique !

Impossible concernant ce point de ne pas évoquer les nombreuses initiatives très médiatisées et moyennement efficaces d’équipement massif des élèves, pilotées par les conseils généraux ou régionaux afin de fournir des clés USB ou des tablettes (programmes qui coûtent très cher et sont rapidement détournés de l’objectif pédagogique premier par les étudiants récipiendaires). En espérant que les présidents de région ou de département ont réussi à se faire réélire par ce biais…

Depuis plus de trente ans toutes ces initiatives coûteuses (et légitimes) d’équipement des écoles, collèges et lycées semble de plus assez inefficaces puisque le nombre d’ordinateur par élève reste très faible dans le secondaire et que dans le primaire le système D est de mise (recyclage d’anciens ordinateurs de parents d’élèves).

Dans les années 60, il y avait moins de médiatisation et plus d’efficacité. Objectivement tous ces « plans », initiatives et annonces n’ont rien a voir en termes de résultats avec le « Plan Calcul » lancé (discrètement) au début des années 60 et qui a placé la France en termes d’enseignement (avec dès 1966 des cursus informatiques dans le supérieur) et de développements technologiques dans une dynamique incroyable pour les infrastructures et la créativité (souvenez-vous que le premier ordinateur personnel est Français, et que Bull ou Thomson furent de sérieux concurrent de la naissante industrie informatique américaine avant de succomber aux sirènes des « contrats d’état »).

 

Est-il donc plus simple de privilégier l’accessoire à l’essentiel ?

Très probablement en ce qui concerne l’éducation et le numérique… (la question était purement rhétorique).

Du fait d’une inquiétante méconnaissance de notre classe politique du concept même de société numérique (les choses évoluent heureusement depuis Jacques Chirac et son « mulot »), il semble qu’il soit plus simple et médiatiquement rentable d’annoncer que l’on va dépenser de l’argent en équipements divers que de réellement investir sur des politiques à long terme permettant de préparer les générations futures avec des programmes éducatifs transversaux : Les cours de mathématiques, de physique, de langues, de Français, etc. pourraient bénéficier de l’outil informatique ce qui les rendraient probablement plus intéressants pour les élèves.

Mais il faudrait avoir le courage de toucher au « Saint des Saints » de l’Education Nationale, les différentes directions en charge de la pédagogie et des programmes, et la tâche n’est pas facile. D’autant que l’espérance de vie d’un ministre de l’éducation est très limitée[25] (moins de deux ans en moyenne, et encore moins si vous essayez de faire évoluer les institutions – ou que vous allez à Frangy-en-Bresse comme dans le cas le cas de Benoit Hamon).

Donc pour durer, ne rien remettre en cause de fondamental dans le fonctionnement de ce ministère est plutôt un bon plan de carrière pour un ministre.

On fait donc des annonces ou des expériences qui seront sans suites avant des années comme le « Code à l’école » qui fait l’objet de ce billet d’humeur, mais aussi « la morale à l’école », l’enseignement des « langues étrangères », l’enseignement du permis voiture, etc.

Le « Numérique » est important pour notre société et donc pour l’éducation de nos enfants, et il est triste qu’il soit trop souvent ramené à des effets d’annonces par des politiques semblant année après année découvrir le phénomène.

 

En guise de conclusion

Cette polémique printanière (et estivale) est une assez belle illustration de l’exercice compliqué de la communication politique. Avec des formules chocs qui masquent un débat de fond, en l’occurrence l’apprentissage des techniques informatiques aux enfants, du primaire au secondaire. Formules lancées sans concertation avec les acteurs associatifs ou professionnels qui œuvrent depuis des années dans ce domaine, et manifestement sans concertation non plus avec le ministère de l’éducation qui devrait dans ce domaine sinon piloter, mais au moins être tenu au courant des autres initiatives gouvernementales.

La proposition du « Code à l’école » est de plus au niveau de son contenu assez représentative de tout ce qu’il ne faut pas faire :

  • Parler de ce que l’on ne connaît pas (c’est à notre classe politique qu’il faudrait imposer un enseignement aux technologies numériques).
  • Ne pas réfléchir aux impacts de fond (Les balises HTML c’est bien, mais n’est-il pas plus important d’apprendre en primaire à lire, écrire, compter … PENSER ?).
  • Négliger la mise en œuvre concrète en se déchargeant du fardeau sur les associations et les communes (bon courage pour trouver les « animateurs » qui enseigneront à nos chers enfants l’informatique dans le cadre du temps périscolaire !).

C’est donc sans surprise que lors d’une visite dans un collège de Seine Saint Denis, le Président François Hollande à totalement passé sous silence le « Code à l’école » dans son discours[26] précisant les contours du « plan numérique à l’école ». En fait l’effort principal devrait porter sur … l’achat de tablettes comme support du contenu pédagogique !

Voilà qui rappelle étrangement le « plan informatique pour tous » d’il y a 20 ans, avec du contenu en plus !!!

[1] Cf. http://www.educnum2014.fr/

[2] Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Espace_public_num%C3%A9rique

[3] Cf. http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/05/15/25002-20140515ARTFIG00333-axelle-lemaire-veut-que-les-enfants-apprennent-a-coder.php

[4] Cf. http://www.zdnet.fr/actualites/developpement-numerique-le-rapport-erhel-la-raudiere-veut-faire-sauter-les-digues-39801137.htm

[5] Cf. http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion2022.asp

[6] Cf. http://www.journaldunet.com/solutions/emploi-rh/axelle-lemaire-interview-axelle-lemaire.shtml

[7] Cf. http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/rads_0513.pdf

[8] Cf. http://www.nextinpact.com/dossier/735-interview-d%E2%80%99axelle-lemaire-secretaire-d%E2%80%99etat-au-numerique/2.htm

[9] Cf. http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Benoit-Hamon-Le-code-informatique-a-l-ecole-des-septembre-675833

[10] Cf. http://blogs.mediapart.fr/blog/sergeescale/180614/apprendre-le-code-informatique-des-l-ecole-primaire-pas-indispensable

[11] Cf. http://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2014/01/rapport_sif_sur_isn.pdf

[12] Cf. http://www.societe-informatique-de-france.fr/lettre-ouverte-a-monsieur-francois-hollande-president-de-la-republique-concernant-lenseignement-de-linformatique/lettre-ouverte-a-monsieur-francois-hollande-president-de-la-republique-concernant-lenseignement-de-linformatique-2/

[13] Cf. http://www.fing.org

[14] Cf. http://syntec-numerique.fr/sites/default/files/related_docs/propositions_planformation_syntec_numerique_2014.pdf

[15] Cf. http://code.org/

[16] http://www.hackidemia.com/

[17] http://www.codeforamerica.org/

[18] Cf. http://codeforeurope.net/

[19] Cf. http://www.codeforfrance.org/

[20] Cf. http://www.42.fr/

[21] Cf. http://webacademie.org/

[22] Cf. http://www.lewagon.org/

[23] Cf. http://www.education.gouv.fr/cid195/les-chiffres-cles.html

[24] Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_informatique_pour_tous

[25] Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ministres_fran%C3%A7ais_de_l%27%C3%89ducation_nationale

[26] Cf. http://www.elysee.fr/chronologie/#e7253,2014-09-02,inauguration-du-nouveau-college-louise-michel-de-clichy-sous-bois-rentree-2

[Humeur] Amazon ou pourquoi investir dans du support alors que vos clients peuvent faire votre boulot ?

Un petit billet d’humeur ce matin après ce message reçu du géant de la vente en ligne. Amazon en quête de plus de rentabilité (voir ces derniers résultats qui ont déçu le marché une fois de plus sur le plan des bénéfices), n’hésite pas à faire feu de tout bois pour parvenir à augmenter ses marges. On le voit dans le conflit qui l’oppose à Hachette mais aussi à Disney outre atlantique.

Alors pourquoi investir dans des équipes pour répondre aux demandes de support, alors que les clients peuvent le faire entre eux ! Si l’on connaissait déjà la pratique (parfois abusive) des forums fournisseurs pour faire faire le boulot de support à leurs clients avec une valorisation « honorifique » de ses derniers (type MVP par exemple :)), Amazon va encore plus loin en suggérant directement à ces derniers de répondre aux questions !

Support AmazonEt sur le fond du sujet en question : le multilingue sur les tablettes Windows 8, c’est vrai qu’il y a de quoi générer du support. Après que nous ayons acheté des tablettes (ici Dell 8 pouces) Windows 8 chez Amazon (les délais étaient trop important chez Dell – alors que d’après nos indiscrétions, cela ne se vend pas comme des petits pains…), il s’est avéré que ces modèles étaient importés visiblement d’Allemagne et configurés logiquement dans ce cas en allemand. Jusque là rien de très embêtant me direz-vous car la tablette Windows demande au démarrage de choisir une lanque (comme n’importe qu’elle tablette Android ou iPad) ?  Il suffit de savoir que  » französisch » veut dire français et le tour est joué ! Enfin presque, puisque sur cette tablette Windows 8 cela ne lui fait ni chaud ni froid, les paramètres restent en allemand sans aucune explication…

Un petit tour sur le site Technet de Microsoft nous en donne la réponse : il faut bien sùr installer le pack de langue Français en le téléchargeant et en allant dans le panneau de configuration (l’ancien bien sur, pas celui de l’interface Modern UI), après 3 reboot, 20 minutes plus tard, et Google Traduction (ou Bing pour rester chez l’éditeur !) Allemand-Français à coté de nous et c’est fait, simple non ? 

Alors je me risque à deux éléments pour expliquer la complexité de la manip (tout au moins pour un utilisateur « normal » en tout cas non informaticien) :

  • Microsoft découvre le multilingue, les équipes de développement ayant en charge le multilingue depuis plus de 25 ans chez l’éditeur sont toutes parties à un stage de longue durée de « Poney-Piscine » (la rumeur indique que depuis le temps, ils sont devenus experts, se préparant à la possible introduction de cette discipline aux prochains jeux olympiques ) ?
  • Aucune personne n’a eu le temps de regarder comment se configure un iPad ou une tablette Android et les concepteurs pensent de bonne fois que cette manip est vraiment la plus simple ?

Bon autant dire qu’il y a encore un peu de boulot pour en faire un produit « grand public » 🙂

Bon voilà c’était un petit billet d’humeur à la fois sur Amazon et Microsoft, vous pouvez retourner à votre bronzage (ou sous votre parapluie :))

Apple et le casse-tête de l’iWatch

Nous nous faisons régulièrement écho ici des principales rumeurs et informations concernant la feuille de route Apple : le « serpent de mer » iWatch en fait ainsi parti.

Il faut dire qu’à l’aune des succès pour le moins mitigés des Samsung Gear, bracelets Jawbone et Fitbit, etc. ce type de produit soulève de nombreuses questions : de quelles fonctions faut-il le doter pour qu’il ait une certaine valeur ajoutée ? Quid de l’intégration technique, de l’autonomie, du design ?

Une SmartWatch pour lire ses emails ? recevoir des appels téléphoniques ? visualiser des notifications d’appels, d’applications, etc ? bof…iWatch-santé

Notre expérience des bracelets dotés de fonctions podomètres, dépenses caloriques, etc montrent bien que ce n’est pas avec ce genre de fonctions que peuvent se justifier les SmartWatchs. D’une part il est plus agréable de consulter l’affichage des informations, des historiques sur l’écran du SmartPhone lui-même (tout ces devices sont d’ailleurs proposés avec des applications sur Smartphone), et d’autre part la captation des informations peut être faite par les SmartPhones eux-mêmes (cf. le processeur M7 de l’iPhone 5S), sans devoir s’encombrer d’un bracelet encombrant à l’autonomie limitée, moins performant qu’une montre classique pour une fonction de base : donner l’heure 🙂

Malgré ces doutes et ces difficultés, Apple semble bien nous préparer une SmartWatch pour 2014 ; basée sur quelle idée géniale ?

…confier à l’iWatch la « responsabilité » de capter des données sur la santé du porteur ! logique, quand on pense que contrairement à l’iPhone, une montre est portée à même la peau, donc plus à même de capter des données de notre métabolisme : rythme cardiaque, tension, température, mais aussi taux de glycémie, etc.

Selon le site 9to5Mac, ces avancées sur la santé seraient même au coeur d’iOS8, présenté à la conférence développeur Apple du printemps 2014. Une application « Healtbook » serait installée par défaut pour stocker nos informations de santé.

La collecte des données serait faite par le processeur M7 ou son successeur M8 (dans l’iPhone 6 ?), et par les capteurs de l’iWatch. Le recrutement par Apple de spécialistes de la santé (Michael O’Reilly, directeur médical d’une société spécialisée dans la techno médicale, et Jay Blahnik mentor de Nike et spécialiste fitness ), tout comme la rencontre le mois dernier de la FDA par Jeff Williams et Bud Tribble d’Apple sont autant de signes dans ce sens.

Coté autonomie de l’iWatch, Apple réflechirait également à des scénarios de recharge sans fil, via le solaire ou l’énergie cinétique (les mouvements de l’utilisateur).

Bref, une belle perspective pour les geeks et les personnes soucieuses de leurs santé !

…de quoi également créer une belle génération d’hypocondriaques : « Arrêtez de manger cette tarte au citron, car votre taux de glycémie vient de dépasser la normale ; et les sucreries ne sont d’aucune utilité pour diminuer votre stress et votre tension artérielle ;vous devez marcher encore 6500 pas aujourd’hui pour vous assurer de bonnes constantes métaboliques »

bonne journée 🙂

Successeur de Steve Ballmer : la semaine décisive ?

Les tergiversations et le suspens autour de la succession de Steve Ballmer sont très certainement sur le point de se terminer.

Différents sources d’informations internes à Microsoft  font état de la prochaine nomination de Satya Nadellaà la tête de Microsoft, probablement cette semaine.
Microsoft

Mr Nadella est actuellement le VP de la branche Cloud et Entreprise. Il était auparavant en charge de la branche Server & Tools.

Son parcours est très différent de celui de Steve Ballmer : il s’agit en effet d’un ingénieur, et non pas d’un commercial. Indien d’origine (né en 1967 – Hyderabad), Nadella a d’abord étudié à l’université de Mangalore, avant de décrocher aux USA un master en informatique doublé d’un master en gestion d’entreprise. Il rentre chez Microsoft en 1992 après un passage chez Sun Microsystems.

Un ingénieur jeune (47 ans) et talentueux à la tête de Microsoft : voilà qui est de bonne augure pour l’entreprise, qui a tant besoin de retrouver une stratégie cohérente et volontariste !

Si les investisseurs réagissent négativement à sa nomination – car ce n’est pas un financier – nous aurons la confirmation que c’est une réelle bonne nouvelle 🙂

Google champion du monde 2012 …. du taux d’imposition !

Un article intéressant de Reuters nous éclaire sur les résultats financiers de Google en 2012, et les taux d’imposition associés…Google_schmidt

Commençons par l’Angleterre : malgré la pression des parlementaires anglais l’année dernière, la filiale anglaise de Google n’a payé en 2012 que 35 millions £ de taxes (55 millions $), pour un revenu de 4,9 milliards de dollars, soit un ratio de 1,1% : chapeau l’artiste !

Google UK explique ce taux par le fait que le revenu n’est pas généré par ses employés anglais : l’Angleterre – tout le monde le sait – ne joue que le rôle d’un fournisseur de services marketing à l’entité commerciale qu’est Google Ireland, échappant ainsi pratiquement à toute imposition.

Le patron Europe du Nord de Google s’était fait d’ailleurs étrillé en mai dernier par le groupe parlementaire « Public Accounts Committee », après la mise en évidence par Reuters que la filiale anglaise emploie en pratique un grand nombre de commerciaux.

Quant à la pauvre filiale irlandaise de Google, qui consolide donc les revenus européens (et la majorité des revenus hors US), elle a le malheur de devoir payer à une entité aux Bermudes des redevances importantes sur l’usage de la propriété intellectuelle Google : Google Ireland ne fait donc pratiquement pas de bénéfices non plus.

Au final, on sait que le climat doux et chaud des Bermudes est incompatible avec une taxation des revenus d’entreprise, ce qui permet à Google, hors US, d’avoir un taux d’imposition limité à 2,6% sur leur 8,1 milliards $ de recettes en 2012.

Et Eric Schmidt de s’expliquer avec aplomb : « les tentatives visant à forcer les entreprises à payer plus d’impôts pourraient entraver l’innovation ! »

Comme le disait Maître Folace (Francis Blanche) dans les « Tontons flingueurs » : « c’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases » !

Une nouvelle montre SmartWatch : une vraie bombe !

Capture d’écran 2013-10-02 à 10.29.39Le site américain TechCrunch publie en effet une news qui va intéresser tous ceux qui se passionnent comme nous pour les smartwatches. Après Samsung et sa Galaxy Gear (un quasi bide …) voici venir LA montre qu’il faudra avoir à son poignet : la CESIUM 133 proposée par Batsys une petite startup hawaïenne, spécialisée dans les montres pour surfers. La Cesium 133, comme son nom l’indique, est une montre atomique  (il n’y a pas d’erreur, vous avez bien lu atomique, et pas automatique :)) qui embarque un chip de Symmetricon (SA.45s CASC –  chip Scale Atomic clock) intégrant une horloge atomique. Ce circuit est aux montres atomiques, ce que le SoC est aux ordinateurs, il intègre les différents éléments constituant une horloge atomique : du cesium, un laser, un filtre microonde…Avec un tel  « moteur » finies les montres qui avancent ou retardent, puisque la précision proposée est de 1 seconde tous les 1000 ans…. Bon c’est vrai que sur la photo du prototype, le look laisse à désirer, et le risque d’arthrose du bras qui doit supporter le poids de l’engin est important 🙂

Windows 8.1 RTM : finalement à la disposition des développeurs et clients VL !

Lorsque nous avions rapporté l’arrivée de la RTM de Windows 8.1 le 27 août, nous nous étions étonné que Microsoft fasse le choix de ne pas distribuer cette version aux développeurs, aux partenaires, et aux clients disposant de contrats de licence en volume.Windows 81 RTM

Ce choix de l’éditeur a généré une vague de tensions chez les partenaires et développeurs de l’éditeur; comme nous le disions fin août, que ceux-ci ne puissent pas avoir accès – comme auparavant – au code pour se former, voire finaliser le développement de leurs propres applications afin d’être près à accompagner le lancement réel de Windows 8.1 semblait incompréhensible !

Microsoft vient donc de faire machine arrière, en annonçant hier que finalement, la version RTM de Windows 8.1 serait disponible aux abonnés MSDN et TechNet, ainsi qu’aux clients disposant de contrats de licences en volume.

L’éditeur a donc su écouter son écosystème, ce qui est une bonne chose ; il reste néanmoins que le choix initial de non-distribution de la RTM était pour le moins étrange voire incompréhensible.

Espérons que le futur capitaine de la barque Microsoft sache apprendre à son équipage comment tenir un cap un peu plus rectiligne 🙂

Windows 8.1 : quand RTM ne signifie plus « terminé »

Microsoft a donc annoncé le 27 août que Windows 8.1 était « RTM » (Release To Manufacturing). Dans un communiqué, l’éditeur précise que » Seulement 10 mois après la sortie de Windows 8, cette étape clé illustre l’accélération du cycle de développement de Microsoft et de l’optimisation continue de l’expérience consommateur « .Windows 81 RTM

Le premier réflexe est de se dire : « ça y est, le développement de Windows 8.1 est terminé, Microsoft va commencer sa diffusion ».

Eh bien non, ce qui était vrai jusqu’à présent dans l’univers Microsoft ne l’est plus, nous entrons désormais avec Windows 8.1 dans une nouvelle ère de « contexte flou » en terme de finalisation/disponibilité de code, qui se traduit déjà par un mécontentement des développeurs sur les blogs du site MSDN et les blogs Windows.

Quelques explications :

Depuis la nuit des temps Microsoftienne, l’étape RTM signifiait qu’une build précise du produit était considérée comme finale ; le code ainsi finalisé était pressé sur des CD/DVD appelés Golden Master, ceux-ci étant alors envoyés aux fabricants de PCs dans le cas de Windows; cette même RTM était aussi fournie à des clients/partenaires clés ayant participé aux bêta tests du produit (RDP = Rapid Deployment Program), aux développeurs via MSDN, et aux clients disposant de contrats de licences en volume.

La RTM marquait une réelle finalisation du code, considéré par Microsoft et ses bêta-testeur comme « bon pour le service ». La General Availability du produit (« GA ») suivait ensuite, date à partir de laquelle tout client pouvait effectivement acheter un PC équipé du nouveau Windows, ou télécharger/acheter le nouveau produit chez un distributeur.

Avec Windows 8.1 (le virage avait été entamé avec Windows 8), Microsoft casse complètement cette logique :

  • La build RTM est fournie uniquement aux fabricants de PC (Manufacturers); ceux-ci recevront régulièrement des fixes d’ici le 18 octobre, l’explication de Microsoft étant que l’éditeur veut se donner le temps de « optimize the overall [Windows 8.1] experience for customers » et « put the finishing touches on Windows 8.1 to ensure a quality experience at general availability on October 18th ».
  • Les développeurs, les partenaires ne pourront disposer de Windows 8.1 que le 17 octobre via MSDN, soit une journée seulement avant la General Availability.

Comme nous le disions en introduction, cette attitude génère une vague de tensions chez les partenaires et développeurs de l’éditeur; Que ceux-ci ne puissent pas avoir accès – comme auparavant – au code pour se former, voire finaliser le développement de leurs propres applications afin d’être près à accompagner le lancement réel de Windows 8.1 semble incompréhensible.

…D’autant plus que Microsoft ne peut pas se targuer d’être dans une position confortable après le succès pour le moins mitigé de Windows 8, en terme de déploiement et de « richesse » de l’App Store, face aux écosystème Android ou Apple (iOS)

Quitte à appeler cette version RTM de Windows 8.1 « beta majeure » ou « Release Candidate » comme c’était le cas avec nombre de produits dans le passé, une diffusion dans le channel aurait semble-t-il été utile pour que ce même channel puisse accompagner le lancement de l’OS.

Bref, espérons que le successeur de Steve Ballmer portera attention à ce type de problème, que certains observateurs apparentent à un manque de lucidité marché.

Dis, c’est quoi ce picto ?

L’été est bien là, les embouteillages en région parisienne ne sont plus qu’un très lointain souvenir (avant les vacances, une éternité…), alors profitons-en pour traiter des sujets importants.

disquette

Il y en a un en particulier qui m’a toujours intrigué : je me demandais à quel moment des utilisateurs, ou plutôt certains utilisateurs, allaient se poser la question fondamentale : « C’est quoi ce picto en haut qui est sensé déclencher l’enregistrement de notre document ? Cela représente quoi ?« …

C’est arrivé. Ce n’est pas pour me vanter, mais je suis tombé sur mon premier utilisateur (cette assez jeune, mais pas trop, un « Y moins » en quelque sorte) qui m’a posé cette question. J’ai du lui donner une explication…

 « Eh bien, comment te dire, il s’agit d’une disquette, un truc du siècle dernier où l’en enregistrait nos fichiers. Il y en avait de différents formats, 3,5 pouces, 5,25 pouces, et même, mais là c’était il y a très longtemps : 8 pouces. La capacité était parfois phénoménale : 512 Ko voir 1,44 Mo, ... »

Mais à l’heure du « Cloud » pourquoi tous les éditeurs d’applications, y compris ceux nés au 21ème siècle, gardent-ils ce symbole qui ne signifiera bientôt plus rien pour la plupart des gens ? Je vous le demande : pourquoi ne pas mettre un petit nuage, un petit coffre, un petit sac ?  Non pas un disque dur miniature, A l’heure des SSD la symbolique du cylindre ne serait sans doute pas très pérenne  ! Evitons aussi la clé USB, cela risque aussi de devenir ringard…

Vous l’avez compris, il est temps de réfléchir sérieusement à ce problème et à une alternative à ce symbole de disquette. J’envisage de monter le plus rapidement possible une task force (avec bien sur, multitudes de réunions, d’études de marché, etc.) sur ce sujet. Profitons de l’été pour enfin traiter des sujets importants.

Si vous sentez que ce sujet devient aussi brulant chez vous, prenez des initiatives vous aussi : créez à minima un groupe Linkedin, Facebook ou Google+ sur le sujet, proposez des solutions, alertez vos fournisseurs. Demain, il sera peut-être trop tard et nous passerons tout notre temps à expliquer ce qu’était une disquette !

Un Bic Cristal qui fait aussi stylet :)

Bic Cristal StylusUn peu de nostalgie en ce début du mois d’aout. Afin de bien préparer la rentrée, Bic sort une nouvelle version de son célèbre « Bic Cristal », stylo incontournable de la rentrée scolaire depuis plus de 60 ans (le premier modèle est sorti en 1950) !  Ce nouveau modèle intégre une « gomme capacitive » à l’opposé de la bille et fait ainsi office de stylet pour les tablettes tactiles. Le principal bénéfice reste bien sur le prix : il sera vendu (d’ici fin aout) environ 4 € à l’unité, et environ 1,8 € en boite de 12. Si vous égarez souvent vos stylets, la conséquence économique n’est plus très importante !

Bic dispose aussi d’une application pour la prise de notes (elle déjà disponible) pour Android et iOS (gratuite).

Reste néanmoins un problème de taille : plus possible de mâchouiller le bout du stylo sans conséquences pour le fonctionnement 🙂

« Entrées précédentes Derniers articles »